L'ignorance est-elle la seule cause de nos erreurs ?

1.     On retrouve dans le terme erreur la même étymologie que dans le verbe errer. Littéralement l'erreur serait ainsi l'état de celui qui a perdu son chemin. L'erreur s'oppose donc à la vérité. On remarquera que la notion d'erreur est inséparable de celle de jugement : il ne peut, en effet, y avoir d'erreur que dès lors qu'un jugement est porté. Ainsi que le remarque Descartes, celui qui, en doutant toujours, s'abstiendrait de porter le moindre jugement ne prendrait jamais le risque de se tromper. L'erreur est donc un défaut du jugement qui nous fait prendre pour vrai ce qui ne l'est pas.

L'ignorance est une absence de connaissance. Au sens strict, l'ignorance ne s'oppose pas exactement à l'erreur. Celui qui se trompe est un type d'ignorant particulier : il pose comme vérité ce qui est faux, il est ignorant de sa propre erreur.

2.     Il faut rechercher quelles sont les différentes formes d'ignorance et se demander pour chacune d'elles si elles sont ou non sources d'erreur. S'agit-il de l'ignorance natu­relle, c'est-à-dire de l'état de l'homme antérieur à la connais­sance ? Ou d'un état de connaissance imparfait et superficiel qui se trompe sur lui-même, qui se croit plus savant qu'il ne l'est ? Ou encore d'un état d'ignorance conscient de lui-même ?

L'erreur est inséparable du jugement. Qu'est-ce donc qui nous fait nous tromper ? N'est-ce pas parce que nous por­tons des jugements trop hâtivement sur des sujets que nous ne connaissons pas suffisamment ?

Avant de commencer

· Notions abordées

La vérité ; la conscience ; la raison.

· Analyse du sujet

— Le sujet vous invite à mettre en relation « ignorance « et « erreur « en déter 

minant la place de la première dans l'origine de la seconde.

— La présence du mot « seule « doit vous alerter sur l'existence éventuelle

d'autres sources d'erreurs. Il conviendra de rechercher lesquelles.

Vous devrez aussi vous interroger pour savoir si l'ignorance est toujours une

source d'erreurs.