L'identité personnelle se fonde-t-elle sur la conscience de soi ?

L’identité personnelle caractérise d’abord pour tout un chacun le fait de se sentir soi-même, d’être pour soi-même objet de pensée. L’individu a spontanément un sentiment d’identité, car il se perçoit toujours le même (moi, Jean ; moi, Marie, etc.), et se voit demeurer le même au fil du temps. Toutefois, le sujet personnel n’est pas absolument figé dans l’existence, et s’il demeure le même, c’est bien à travers un processus de différenciation, de devenir soi. Le même Jean en effet est différent à sept ou trente ans. L’identité personnelle semble ainsi souligner la permanence du sentiment d’être soi au cours de l’évolution individuelle. De plus, en tant que la personne est consciente (ou une activité pensante unique : de fait on ne peut penser à la place d’autrui), elle se distingue de toute autre, par ses différentes représentations, par son expérience personnelle. Si la conscience paraît offrir, en tant qu’activité réflexive, la possibilité pour chacun de se sentir soi-même un et identique, elle semble ne pas à elle seule permettre de définir la complexité de l’identité d’une personne ; dès lors, si la conscience a une forme de nécessité, en quoi est-elle elle aussi le produit de déterminations autres (culturelles, inconscientes, idéologiques, etc.) ?  

I. Antériorité de la conscience, antériorité de l’expérience.

II. L’emprise de la culture et de l’inconscient sur l’identité personnelle.