L'idée d'inconscient exclut-elle celle de liberté ?
Publié le 28/01/2014
Extrait du document
«
rendre acceptable aux exigences du moi et dès lors être satisfaits.
Ansi Freud donne
l'exemple d'Elisabeth dans Etudes sur l'hystérie , qui souffre de douleurs aux jambes
que Freud attribue au refoulement de sa conscience de son désir amoureux pour son
beau-frère interdit.
Le désir s'est manifesté de manière déguisé, à travers le mal de
jambes.
L'homme ne sait donc pas pourquoi il agit et pense.
La maîtrise de soi est ici
impossible à cause de l'ignorance de soi puisque l'homme est obscur à lui-même, il
n'est plus au fondement de ses actions de ses pensées, il ne possède plus le libre
arbitre.
Cette hypothèse rend impossible la
liberté telle que la conçoit Descarte.
Il développe une thèse dans laquelle l'homme
possède une volonté libre, c'est à dire que l'homme a la possibilité de décider de son
action tout en sachant que son choix n'est en rien déterminé par des causes
extérieures à sa volonté.
Ainsi l'homme qui décide de boire est à l'origine de son choix .
Cette thèse est donc en totale opposition avec l'hypothèse de Freud.
De plus,
Descartes compare le fait d'être indifférent, c'est à dire de poser un choix sans pouvoir
le justifier, un choix arbitraire fondé sur aucune raison, à l'équivalent "du plus bas degré
de la liberté".
Cela signifie que c'est lorsque je choisis de manière arbitraire que je suis
le moins libre, puisque j'agis en ne connaissant pas les raisons de mon choix je ne suis
plus alors l'auteur de mes actes.
Or dans l'hypothèse de l'inconscient Freud nous
rapelle que nous sommes tous déterminés par des pulsions inconscientes et donc
nous ne connaissons pas les raisons de nos actions, nous sommes dans un cas
similaire à l'indifférence.
Le libre arbitre n'existe pas et par conséquent la responsabilité
du sujet est remise en cause puisqu'il n'est pas à l'origine de ses actes.
Donc avec
l'hypothèse de Freud, on remet en cause que l'homme est à l'origine de son choix de
boire, il est en réalité déterminé par exemple par le désir inconscient de noyer ses
problèmes dans l'alcool et ce désir il n'est pas en mesure de le contrôler, il n'en est
donc pas responsable.
Néanmoins on peut se demander si nier la liberté du sujet n'est
pas une erreur grave? En effet, en admettant cette hypothèse : l'homme n'a plus de
parole propre et sa pensée n'est plus la sienne.
En outre il n'est plus responsable de
ses actes et n'a plus à en répondre, ainsi je peux commettre n'importe quel délit sans
craindre d'en être inquiété, ce qui est un peu facile.
L'homme qui a bu et a ensuite eu
un comportement violent et brutal avec les autres, peut se justifier en invoquant le désir
qui le pousse à boire et contre lequel il ne peut rien.
Enfin toute l'expérience morale
perdrait son sens.
Dès lors comment expliquer l'expérience du remord qui ne signifie
plus rien et n'est pas logique? Si mes actions sont déterminées par des pulsions
inconscientes que je ne peux réprimer, je ne suis pas responsable de mon
comportement, il n'y a donc pas de raisons que je me sente coupable.
C'est pourquoi
certains philosophes refusent l'existence de l'inconscient tel que Freud le définit et
préfèrent soutenir un inconscient compatible avec le principe de liberté où l'homme est
autonome et responsable.
Parmi ces philosophes on peut citer Alain qui propose une nouvelle définition de l'inconscient.
L'inconscient doit être conçu physiologiquement, comme un mécanisme corporel, ainsi les
phénomènes obscurs sont expliqués par le fonctionnement du corps que le sujet ne connaît
pas entièrement mais qui lui est soumis.
Ainsi l'oubli des noms de famille montrerait non pas du
mépris mais une certaine fatigue du sujet, l'acte manqué s'explique par un dérèglement du.
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