L'idée d'inconscient exclut-elle celle de liberté ?
Publié le 18/04/2012
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Tout d’abord, Alain s’oppose radicalement à Freud. L’existence d’un inconscient échappant totalement à la conscience est une absurdité. « La plus grave de ces erreurs est de croire que l’inconscient est un autre moi « affirme-t-il. Il n’y a donc pas cette autre instance psychique séparée de la conscience d’après lui. Dans un texte extrait d’ Elément de philosophie, Alain déclare « l’homme est obscur à lui-même «. En effet, il reconnaît l’opacité de l’âme humaine, son caractère difficilement compréhensible. Cependant, il s’oppose à la division de notre psychisme, erreur freudienne, qui invite l’homme à fuir ses responsabilités. Il faut donc idolâtrer le corps en juxtaposant un second moi au moi conscient, il faut souligner l’unité du moi. L’inconscient n’est donc que le produit de purs mécanismes. Il revendique donc qu’il n’est de pensée qu’au niveau du choix libre. Pour ce philosophe de la liberté, la raison est capable de maîtriser les désordres du corps comme ses passions. Il s’oppose ainsi au fait que la liberté est niée par la présence de l’inconscient. En effet, tout homme est conscient et pense librement.
«
La conscience est tout le psychisme affirment Alain et Sartre.
Selon eux, il n’existe pas de force inconsciente quiagirait en dehors de la conscience et irait jusqu’à la maîtriser.
En tant qu’héritiers de Descartes, ces deuxphilosophes mettent la raison et la pensée au centre de l’action humaine.
Tout d’abord, Alain s’oppose radicalement à Freud.
L’existence d’un inconscient échappant totalement à laconscience est une absurdité.
« La plus grave de ces erreurs est de croire que l’inconscient est un autre moi »affirme-t-il.
Il n’y a donc pas cette autre instance psychique séparée de la conscience d’après lui.
Dans un texteextrait d’ Elément de philosophie, Alain déclare « l’homme est obscur à lui-même ».
En effet, il reconnaît l’opacité de l’âme humaine, son caractère difficilement compréhensible.
Cependant, il s’oppose à la division de notre psychisme,erreur freudienne, qui invite l’homme à fuir ses responsabilités.
Il faut donc idolâtrer le corps en juxtaposant unsecond moi au moi conscient, il faut souligner l’unité du moi.
L’inconscient n’est donc que le produit de pursmécanismes.
Il revendique donc qu’il n’est de pensée qu’au niveau du choix libre.
Pour ce philosophe de la liberté, laraison est capable de maîtriser les désordres du corps comme ses passions.
Il s’oppose ainsi au fait que la liberté estniée par la présence de l’inconscient.
En effet, tout homme est conscient et pense librement.
En somme, l’inconscient est un alibi de la conscience.
Selon Sartre, l’inconscient est de la mauvaise foi, unmensonge ou l’on se trompe soi-même.
L’homme écarte ce qui le dérange.
« Ce qui fait la lâcheté, c’est l’acte derenoncer ou de céder (…) ce que dit l’existentialisme, c’est que le lâche se fait lâche, (…) il y a toujours unepossibilité pour le lâche de ne plus être lâche.
» Cette mauvaise foi illustre la façon de l’homme d’assumer ou non lasituation, ce qui atteste sa liberté.
A partir du moment où le refoulé est connu par la conscience il n’y a pasd’inconscient.
On affirme et admet que certaines choses nous échappent, nous dépassent.
Ainsi, nous sommes enmesure de nous élever outre ces déterminismes, grâce à notre conscience, nous pouvons donc accéder àlaliberté. Sartre a dit ''L'homme nait libre, responsable et sans excuses ", il n’y a pas de place pour un inconscient qui existerait en dehors de la conscience.
Il affirme comme Alain que « l’homme qui refuse la conscience, refuse laliberté ».
Il s’oppose également à la psychanalyse de Freud dans l’ouvrage Situations, 9 « un analyste peut dire une chose, puis, aussitôt après, le contraire, sans se soucier le moins du monde de manquer de logique » , selon Alain etSartre, la psychanalyse fait de l’homme le jouet de ses pulsions.
La liberté ne semble pouvoir être nôtre qu’à condition que nous soyons conscients.
D’après Alain et Sartre,philosophes contemporains, elle repose sur des choix, suprématie de la conscience, sur une volonté.
C’est une fautemorale de dire que l’inconscient exclue l’idée de liberté car, au contraire, cela la conditionne.
C’est une conditionnécessaire à notre liberté car nous reconnaissons les limites de notre conscience, ainsi nous nous libérons.
L’idéed’inconscient ne saurait donc tenir de prétexte pour annihiler la liberté.
Toutefois, cette condition est-elle suffisantepour accéder à la liberté totale ? Peut-elle être assumée pleinement par le sujet seul ?
Même en supposant que nous ayons conscience de ce que nous voulons, nous ignorons parfois ce qui détermine cevouloir, quelle forme peut alors prendre notre liberté ?
Spinoza a déclaré que « se sentir libre n’est pas être libre », dans sa lettre LVIII à Schuller (1674) il s’oppose à l’opinion commune.
Il considère que l’homme fait partir de la nature et lui obéit.
Comme une pierre qui, ayantconscience de son mouvement, se croirait libre, l’homme s’illusionne sur sa liberté quand il ignore les causes qui ledéterminent.
La liberté n’est donc pas le pouvoir de faire ou de ne pas faire quelque chose.
Elle consiste à luttercontre les causes de notre détermination, lutte rendue possible par la compréhension des causes qui nousdéterminent.
L’homme sera libre s’il laisse se former en lui l’expression subjective de sa personnalité, sa natureauthentique.
Autrement dit, l’homme sera libre s’il ne se laisse pas déterminé par les structures qu’il a intérioriséesdans son enfance ou en fonction de son environnement social.
Ainsi Spinoza réfute l’idée de libre-arbitre au profitd’une « libre nécessité ».
La liberté n’est pas un « libre décret » de la volonté mais la connaissance des causes quinous déterminent nécessairement.
Ainsi, pour Spinoza, le déterminisme ne s'oppose pas à la liberté , obéir à la nature c’est acquiescer à la nécessité qui règne et de ce fait accéder à la pleine liberté.
L’homme est libre car c’est un être de parole et de langage, l’homme a besoin de a parole d’autrui comme il a besoinde la mienne.
Nous sommes donc libres devant les autres, face à eux et grâce à eux, nous avons besoin des autres.
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