L’idée de loi et les transformations qu’elle a subies. — Valeur des lois scientifiques.
Publié le 05/10/2017
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De quoi s’agit-il ? — Les succès obtenus par la Science dans l’ordre de la prévision (et de l’action) ne sauraient être, nous l’avons dit précédemment, l’effet d’un pur hasard. Notre action sur les choses, si elle n’est pas la preuve d’une valeur absolue dam l'ordre de la connaissance, indique, à tout le moins, que les lois de la Physique sont une traduction cohérente du réel. Ces lois ont une valeur objective et ne sauraient être arbitraires, puisque, encore une fois, leur vérification ne dépend pas de nous. L’astronome ne fait pas une éclipse ! La « réponse • de la nature nous est donnée. Et elle est favorable...
Les théories, dont nous parlerons bientôt, unissent en de vastes synthèses les faits scientifiques. Les lois sont donc autre chose qu'une suite décousue de constatations.
I. — L’IDÉE DE LOI.
N’ayant en vue, pour le moment, que les sciences de la nature, nous emprunterons au Vocabulaire philosophique d’André Lalande cette sobre et claire définition : « Formule générale constative (\") telle que l’on puisse en déduire d’avance les faits d’un certain ordre... ».
(Ex. La loi de Mariotte, la loi de la chute des corps, la loi d'Ohm...). Le mot, en ce sens, se dit exclusivement des « lois de la nature » suggérées et vérifiées par l’expérience.
Considérant Dieu comme Créateur de l’Univers, on a été amené, primitivement à se représenter les régularités de la nature comme un effet des règles ou lois prescrites par Dieu à cet Univers. (Vue anthro-pomorphique d’un Souverain donnant des lois à son peuple) ...
En outre, nous croyons discerner, dans la pensée de certains auteurs, le désir, forcément déçu,.d’obtenir que le physicien leur fournisse des représentations imagées, le secret « modèle mécanique » des phénomènes. Un peu comme l’on dévoilerait les « trucs » d’un prestidigitateur en nous montrant comment il réussit ses tours, incompréhensibles pour qui n’est pas « du métier »... Or, comme le dit très justement Louis de Broglie en parlant de la microphysique, « toutes les représentations intuitives que l ’on pourrait chercher à se faire auraient un caractère fallacieux ».
Nous ne pouvons sortir du relatif. L’homme n’est pas un dieu. Il en faut prendre son parti. Mais c’est un pur sophisme de soutenir que si l'on ne saisit pas tout, on ne saisit rien.
«
102
PHILOSOPHIE
DES SCIENCES
scientifique peut porter sur un fait, dûment constaté : Ex.
La décou
verte de Neptune ...
Les lois scientifiques portent le plus souvent sur tout autre chose
qu'un " antécédent »et un " conséquent »(une « cause »et un « effet »).
Elles portent : r0 sur ce que Bacon, appelait des «]ormes "· Ex.
Struc
ture de la molécule ; constitution de l'atome ; théorie (;inétique
des gaz, etc ...
2° sur des rapports numériques reliant des grand eurs
mesurées , du type y = f (x) ; gravitation ; réfrac tion ; rapport entre
la force électromotrice, la résistance et l'in tensité dans le -courant ;
3° sur des déterminations de constantes numériques : vitesse de la
lumière ; longueurs d'ondes ; chaleur spécifique ; poids atomiques ...
;
40 sur des liaisons pPrmanentes de caractères, partout et toujours
constatées : constance des propriétés chimiques ; des dispositions
anatomiques ; concomitances (ex.
: tous les Rutninants ont le pied
fourchu) ...
; 5° sur les répétitions de mêmes processus : cristallisation ;
phases de réactions chimiques ; karyokinèse ;·stades du développement
embryonnai re, etc ...
; 6° des lois de vect!o n, appelées aussi • prin
cipes » : principe de Carnot ; dégradation de l'énergie ; évolution
géologique, paléontologique ...
Nous avons déjà signalé que, dans bien des cas, la distinction est
fort malaisée entre le fait (scientifique) et la loi.
Simonne DAVAL
et B.
GUIL LEMAIN (lect.
p.
r87) préfèrent, finalement, le mot « énoncé »
au mot loi.
Rappelons encore, d'après Ed.
GoBLOT (lect.) qu'une seconde
expérience, une troisième, etc., ne prouvent rien de plus qu'une pre
mière expérience bien faite et dont l'on n'a aucune raison de douter.
Recomm�n ce·r pour s'assurer qu'il n'y a pas eu d'erreur, rien de mieux.
Mais ne pas croire qu'il y a deux opérations de l'esprit, deux fonctions
successives.
dont l'une serait de const• •ter, la seconde de génér aliser !.
..
La général isation, avons-nous dit, elle'est déjà contenue implicitement,
à titre de postulat, dans la pensée de 1 'ho mme de science.
Sans quoi,
ses travaux n'auraient pas leur raison d'être ...
Dans les sciences dites expérime ntales, et spécialement -mais non
uniquement -dans les sciences de la m1 tièrc, les lois reYêtent la
fo rme mathémJtique.
Les relations fonctionnelles s'expriment par
des graphiques.
A toute Yariable de x correspond une valeur déter
minée de la fon ction y.
Ces liaisons fonctionnelles (cf.
CuvrLLIER,
lect .
pp.
245, sq) peuvent se présenter comme une fonction linéaire
exprimant une relation de proportionnalité directe entre deux grandeurs.
Plus complexe déjà est (2°) la fonction homographique, exprimant
la proportionnalité inverse de deux variab les.
Un 3e type de liaison
fonc tionnelle est celui de la proportionnalité de 1 'inverse carré, rappelant
K
une branche d'hyperbol e, et dont l'équation s'écrit y
;e·
Un 48 type (très important) est la fonc tion quadratique ou parabolique,
c'est-à-dire la proportionnalité au carré.
5° La fonc tion parabolique.
»
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