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l'hypothèse d'un inconscient en l'homme remet-elle en question sa responsabilité ?

Publié le 25/11/2005

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question
Cet état est rare. Autant qu'il reste de bon sens en un homme, il reste des éclairs de penser à ce qu'il dit ou à ce qu'il fait ; c'est se méfier de soi ; c'est guetter de soi l'erreur ou la faute. Peser, penser, c'est le même mot ; ne le ferait-on qu'un petit moment, c'est cette chaîne de points clairs qui fait encore le souvenir. Qui s'emporte sans scrupule aucun, sans hésitation aucune, sans jugement aucun ne sait plus ce qu'il fait, et ne saura jamais ce qu'il a fait.   Kant Le Je » prouve que j'agis par moi-même, que je suis un principe et non un résultat. J'ai conscience des déterminations et des actions, et un sujet qui a conscience de ses déterminations et de ses actions a une absolue liberté. Que le sujet possède une liberté absolue, parce qu'il est conscient, prouve qu'il n'est pas un sujet qui pâtit, mais qui agit. C'est seulement dans la mesure où j'ai conscience d'une action effective, dans la mesure où j'agis à partir du principe interne de l'activité suivant le libre arbitre, sans une détermination extérieure, que je possède une spontanéité absolue. Lorsque je dis : je pense, j'agis, etc., ou bien le mot je est employé à contresens ou bien je suis libre.

Loin d’avoir seulement contribué à renouveler la psychologie, l’hypothèse d’un inconscient psychique pose un problème éthique, celui de la responsabilité. Si, comme Freud le découvre : « le moi n’est pas maître dans sa propre maison «, alors, ne faut-il pas assumer jusqu’au bout les conséquences d’un tel affaiblissement du moi, et en déduire que la notion de responsabilité n’est qu’une chimère ? Nous verrons cependant qu’une telle distribution ne va pas de soi, et il n’est pas certain que l’avancée freudienne soit incompatible avec l’idée de responsabilité. If faut se méfier de toute tentative de réification archaïque de l’inconscient, qui l’égalerait à une force étrangère s’imposant au sujet.

 

 

question

« les actes qu'il est en capacité de faire.

Nous ne portons non pas notre responsabilité sur les racines inconscientesde nos actes qui demeureront inconnues mais sur notre capacité à appliquer un jugement moral sur nos actions .Ainsi l'être moral reste responsable de ses actes tant qu'il en est conscient.

Lectures utiles Freud, Métapsychologie Kant, Critique de la raison pure Descartes, Méditations métaphysiques Textes utiles Sigmund FreudL'hypothèse de l'inconscient est nécessaire parce que les données de la conscience sont extrêmement lacunaires :aussi bien chez l'homme sain que chez le malade, il se produit fréquemment des actes psychiques qui, pour êtreexpliqués, présupposent d'autres actes qui, eux, ne bénéficient pas du témoignage de la conscience.

Ces actes nesont pas seulement les actes manqués et les rêves, chez l'homme sain, et tout ce qu'on appelle symptômespsychiques et phénomènes compulsionnels chez le malade, [...] notre expérience quotidienne la plus personnellenous met en présence d'idées qui nous viennent sans que nous en connaissions l'origine et de résultats de pensée,,.dont l'élaboration nous est demeurée cachée.

Tous ces actes conscients demeurent incohérents etincompréhensibles si nous nous obstinons à prétendre qu'il faut bien percevoir par la conscience tout ce qui sepasse en nous en fait d'actes psychiques : mais ils s'ordonnent dans un ensemble dont on peut montrer lacohérence, si nous interpolons les actes inconscients inférés. AlainQu'est-ce qu'un inconscient ? C'est un homme qui ne se pose pas de question.

Celui qui agit avec vitesse et sûreténe se pose pas de question ; il n'en a pas le temps.

Celui qui suit son désir ou son impulsion sans s'examiner soi-même n'a point non plus occasion de parler, comme Ulysse, à son propre coeur, ni de dire Moi, ni de penser Moi.

Ensorte que, faute d'examen moral, il manque aussi de cet examen contemplatif qui fait qu'on dit : « Je sais ce que jesais ; je sais ce que je désire ; je sais ce que je veux.

» Pour prendre conscience, il faut se diviser soi-même.

Ceque les passionnés, dans le paroxysme, ne font jamais ; ils sont tout entiers à ce qu'ils font ou à ce qu'ils disent ; etpar là ils ne sont point du tout pour eux-mêmes.

Cet état est rare.

Autant qu'il reste de bon sens en un homme, ilreste des éclairs de penser à ce qu'il dit ou à ce qu'il fait ; c'est se méfier de soi ; c'est guetter de soi l'erreur ou lafaute.

Peser, penser, c'est le même mot ; ne le ferait-on qu'un petit moment, c'est cette chaîne de points clairs quifait encore le souvenir.

Qui s'emporte sans scrupule aucun, sans hésitation aucune, sans jugement aucun ne saitplus ce qu'il fait, et ne saura jamais ce qu'il a fait.

KantLe Je » prouve que j'agis par moi-même, que je suis un principe et non un résultat.

J'ai conscience desdéterminations et des actions, et un sujet qui a conscience de ses déterminations et de ses actions a une absolueliberté.

Que le sujet possède une liberté absolue, parce qu'il est conscient, prouve qu'il n'est pas un sujet qui pâtit,mais qui agit.

C'est seulement dans la mesure où j'ai conscience d'une action effective, dans la mesure où j'agis àpartir du principe interne de l'activité suivant le libre arbitre, sans une détermination extérieure, que je possède unespontanéité absolue.

Lorsque je dis : je pense, j'agis, etc., ou bien le mot je est employé à contresens ou bien jesuis libre.

Si je n'étais pas libre, je ne pourrais pas dire : je le fais, mais je devrais dire : je sens en moi une envie defaire que quelqu'un a suscitée en moi.

Mais lorsque je dis : je le fais, cela signifie une spontanéité dans le senstranscendantal.

Or j'ai conscience de ce que je peux dire : je fais, je ne suis donc pas conscient d'unedétermination, et j'agis par conséquent d'une façon absolument libre.

Si je n'étais pas libre, mais si j'étais seulementun moyen par lequel l'autre fait immédiatement en moi quelque chose que je tais, je ne pourrais pas dire : je fais.

Jefais, en tant qu'action, ne peut s'employer que dans un cas d'absolue liberté.

FreudOn sait que beaucoup de personnes invoquent à l'encontre d'un déterminisme psychique absolu, leur convictionintime de l'existence d'un libre arbitre.

Cette conviction refuse de s'incliner devant la croyance au déterminisme.Comme tous les sentiments normaux, elle doit être justifiée par certaines raisons.

Je crois cependant avoir remarquéqu'elle ne se manifeste pas dans les grandes et importantes décisions ; dans ces occasions, on éprouve plutôt lesentiment d'une contrainte psychique, et on en convient : J'en suis là ; je ne puis faire autrement.

» Lorsqu'il s'agit,au contraire, de résolutions insignifiantes, indifférentes, on affirme volontiers qu'on aurait pu tout aussi bien sedécider autrement, qu'on a agi librement, qu'on a accompli un acte de volonté non motivé.

Nos analyses ont montréqu'il n'est pas nécessaire de contester la légitimité de la conviction concernant l'existence du libre arbitre.

Ladistinction entre la motivation consciente et la motivation inconsciente une fois établie, notre conviction nousapprend seulement que la motivation inconsciente ne s'étend pas à toutes nos décisions motrices.

Minima non curatpraetor (le chef ne se soucie pas des détails).

Mais ce qui reste ainsi non motivé d'un côté, reçoit ses motifs d'uneautre source, de l'inconscient, et il en résulte que le déterminisme psychique apparaît sans solution de continuité.. »

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