L'humanité se définit-elle par la culture ?
Publié le 17/09/2012
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C'est un paradoxe de chercher à connaître "la nature humaine non conditionnée" car l'essence de la nature humaine est d'être conditionnée. Bien des anthropologues et des psychanalystes néofreudiens diront que je ne leur apprends rien — mais il y a une suite: l'essence de la nature humaine n'est pas seulement d'être conditionnée, mais aussi d'être conditionnante...

«
On ne peut pas parler d'humanité sans culture
Au sens strict, un homme sans culture n'est ni
un être humain, ni un animal, ni une plante.
Soit l'on parle
de l'homme et l'on est forcé de se reporter à la culture.
Soit l'on parle d'une créature vouée à la déchéance.
Un homme
sans culture n'est
pas un homme
S
ans contact avec ses
semblables, le nour-
risson ne développera
de lui-même aucune
faculté, qu'il s'agisse des
"Ce qui s'élabore au cours
de l'hominisation, c'est l'ap-
titude innée à acquérir et
c'est le dispositif culturel
d'intégration de l'acquis.
Plus encore: c'est l'aptitude
naturelle à la culture et l'ap-
titude culturelle à dévelop-
per la nature humaine.»
Edgar Morin,
Le Paradigme perdu:
la nature humaine
facultés nutritionnelles,
motrices, perceptives,
affectives ou mentales.
La vie qui l'anime n'aura
donc aucun moyen de
réaliser ses fins.
De ce
point de vue, l'on peut
dire que
le nourrisson
est incomparablement
plus démuni qu'un
être unicellulaire.
Tout en l'homme
relève
de la culture
H
ormis certaines cau-
ses organiques avé-
rées, même l'arriération
mentale a une origine
culturelle.
Dans la na-
ture, il n'existe pas d'ani-
maux atteints de folie
(la maladie de la «vache
folle» est une maladie
organique).
Les hommes
ne dorment pas, ne man-
gent pas de la même
manière.
L'acte sexuel
lui-même est étroite-
ment associé à de com-
plexes agencements
de règles instituées.
Seule la nature est
sans culture
C
e
qui est naturel
est ce qui existe
indépendamment de
l'homme;
ce qui ne por-
te pas son empreinte.
Même un homme «sans
culture», vivant seul dans
les bois, ne sachant ni
lire, ni écrire, échappe
à cette définition.
En
effet, s'il sait chasser,
faire du feu, c'est qu'il
a reçu une éducation,
aussi fruste soit-elle.
Il est contradictoire de parler d'«homme sans culture».
Même l'ignorant, l'esprit frappé de débilité mentale sont des êtres
de culture.
Preuve en est que ces notions ne s'appliquent
pas au monde animal..
»
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