Leach soutient que « la
diversité de la culture n'implique pas la pluralité des cultures ».
L'anthropologue Malinowski, refusât de perdre de vue l'universalité de la
culture tout en soulignant la spécificité de chaque culture ; en effet, face aux
propositions de Freud sur le complexe d'Oedipe, il rejoint celui-ci quant à
l'universalité de la fonction de répression, mais se sépare de lui en montrant
la diversité des formes culturelles que peut prendre cette fonction : le désir
d'inceste ne se porte pas partout sur la mère, ni le respect et la haine sur le
père ; cela dépend des sociétés et de leur organisation de la parenté. À la
lumière de cet exemple, Marc Augé explique la démarche de Malinowski par le
« souci de manifester à la fois l'universalité du processus culturel et la
spécificité de chaque ensemble culturel intégré. Cette spécificité inspira
d'autres anthropologues marqués par une orientation psychologique, notamment les
culturalistes américains. De la particularité d'une culture, se dégage, selon
eux, un certain style, un pattern qui imprègne les individus et leurs
comportements. L'appartenance culturelle serait cette imprégnation sur
l'individu de codes culturels propres à chaque culture. Aussi, la détermination
de l'individu ne peut se réduire aux invariants culturelle mais aussi à des
conditionnements propres à son milieu d'origine, la détermination culturelle est
un fait universel.
2) Une définition culturelle de l'homme
Durkheim oppose les sociétés primitives, traditionnelles serions-nous tentés de
dire pour y inclure des états de la société occidentale antérieurs à la
révolution industrielle, qu'il caractérise par l'absorption de l'individu dans
son groupe, et les sociétés modernes, qui se caractérisent par la valorisation
de la contribution individuelle de leurs membres, et de ce fait par l'esprit
d'initiative qu'elles attendent d'eux, par l'autonomie qu'elles leur
reconnaissent. L'exigence sociale de conformité ne se confond plus avec
l'obligation faite à l'individu de se rendre pour ainsi dire indiscernable du
« type » social, et par conséquent de tout membre du groupe partageant les mêmes
statuts que lui. Elle se ramène à l'acceptation et au respect (en prenant ce
dernier mot dans son sens fort, dans la plénitude de ses implications morales)
des règles du jeu, afin d'établir une réciprocité entre les contributions et les
rétributions des différents acteurs.
Qu'est-ce que l'appartenance culturelle ? La culture désigne tout ce qui n'est pas immédiatement le fait de la nature. La culture renvoie en particulier aux moeurs, aux coutumes, aux traditions, à la religion mais aussi à la langue d'un peuple donné. Mais si la culture est un phénomène spécifique qui permet de définir l'homme en général, on peut effectivement se demander si l'homme se réduit à son appartenance culturelle. Pour comprendre le sujet, vous devez saisir la nuance qu'il implique : par essence, l'homme est un être culturel mais peut-on le réduire à une culture particulière ? Le risque est d'introduire au sein de l'humanité une cassure de son unité. Au nom de la culture en effet, on peut estimer à tord qu'il y a des différences qui renvoient "l'étranger" dans une dimension inférieure. Pourquoi à votre avis ? Par ailleurs, si l'homme n'est que le produit de sa culture, est-il encore totalement autonome et libre ? Sommes-nous déterminés par notre culture ?