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l'homme se reconnait-il mieux dans le travail ou dans les loisirs

Publié le 17/02/2013

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travail
Toute société doit se confronter à la difficile question de la répartition du travail, et des fruits de celui-ci. Esclavage, servage, monde ouvrier, autant de manières de désigner quels hommes doivent se consacrer au travail, et lesquels y échapperont. Cette répartition, aussi égalitaire soit elle, met en évidence une tendance profonde dans l’humanité : le travail est reconnu comme nécessaire, et néanmoins on cherche à l’éviter, soit pour bénéficier d’un repos considéré comme juste, soit pour consacrer son temps à des activités moins strictement productrices. Ainsi l’homme est il partagé entre son image réelle, celle du travailleur contraint, et son image idéale, celle d’un oisif libéré de tout effort. Entre aspirations et réalité matérielle, il s’agit donc de discerner où l’être humain reconnaît sa propre image, tiraillé qu’il est entre ce qu’il doit bien être, et ce qu’il rêve d’être. Il s’agit dès lors d’analyser les raisons pour lesquelles l’homme fuit spontanément le travail, pour ensuite se demander si l’arrêt de celui-ci doit être considéré comme une simple vacance, une paresse dont on jouirait, ou si ce temps libéré doit être envisagé comme celui d’une autre forme de réalisation, dont on pourra alors se demander si elle est essentiellement différente de ce qu’est, dans le fond, le travail.   1 – Le loisir considéré comme l’objectif visé par tout être humain épanoui.               Il existe une double origine de la mauvaise presse qu’a le travail aux yeux de l’être humain. La première est étymologique : le mot travail vient en effet du latin « tripalium «, qui désigne un dispositif de torture. Derrière cette origine, il faut voir la mise en évidence du caractère désagréable et pénible du travail, qui constitue la raison la plus simple pour laquelle l’homme cherche à y échapper. La seconde est liée aux sources judéo-chrétiennes de notre culture, qui désignent le travail comme la punition donnée à Adam et Eve, pour avoir commis le premier péché. Manger à la sueur de son front, accoucher dans la douleur, l’homme perd là sa condition de jouisseur et n’obtiendra désormais plus rien sans tout d’abord se fatiguer.   Voila pourquoi le travail serait considéré comme une déchéance, que les sociétés humaine...
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« fatiguer.   Voila pourquoi le travail serait considéré comme une déchéance, que les sociétés humaines vont généralement réserver aux classes sociales les plus basses.

Dans l'antiquité gréco-romaine, le travail est réservé aux esclaves, qui effectuent tout le nécessaire pour assurer la vie quotidienne aux citoyens.

En effet, cette nécessité d'assurer le quotidien, la survie, l'alimentation, l'approvisionnement en eau était considéré comme un ensemble de tâches bassement terrestres, trop proches de la stricte matière pour que les qualités spécifiquement humaines puissent s'y exprimer.     On laisse donc aux esclaves ces tâches, et les citoyens peuvent se consacrer à des activités plus plaisantes, gratuites, dégagées de toute nécessité, et par conséquent libres.

Aussi étonnant que cela puisse paraître à un regard contemporain, cette distribution est en fait conforme à la conception idéale de l'être humain dans l'antiquité.

On pourrait mettre la plupart des philosophes de cette époque d'accord sur au moins ce point : l'homme se caractérise avant tout par son aptitude aux exercices spirituels.

Tout ce qui l'en éloigne est donc à éviter.

Il faut alors protéger l'homme contre ce risque en déléguant à une classe inférieure tout ce qu'on considère comme laborieux.

C'est ainsi qu'Aristote justifiera l'esclavage, en regrettant que les objets et les outils ne puissent se déplacer par eux-mêmes.

Tout ce qui doit se faire, et qui ne se fait pas tout seul, ne peut néanmoins pas être effectué par les hommes, pour ne pas les abaisser en dessous de sa condition.

L'esclave ne peut dès lors pas être considéré comme humain, puisqu'il est voué aux tâches non humaines.   Ainsi, même si des tâches nécessaires doivent être effectuées, on a vu que l'homme ne se reconnaît pas en elles, ce qui justifie le fait qu'il trouve des agencements sociaux pour y échapper et préserver son humanité. Cependant, on peut faire au moins deux objections à cette position.

La première consiste évidemment à affirmer que les esclaves sont des hommes, bien que leur condition sociale soit inférieure, tout comme les ouvriers de l'ère industrielle.

La seconde consiste à se demander si cette conception de l'homme est réaliste,. »

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