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l'homme se reconnaît-il dans ses désirs ou dans leur maîtrise ?

Publié le 24/11/2005

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(Le personnage de Calliclès dans le Gorgias de Platon)   Pour Calliclès, une vie réussie est une vie vécue selon les passions et les désirs de l'individu : toute passion est ainsi bonne à prendre, aucune n'est à refuser. Position très radical qui tend aux excès les plus dangereux : on en vient à nier autrui (il n'est qu'un moyen pour assouvir mes passions), on nie aussi les vertus (elles ne sont plus des fins en soi mais des instruments pour assouvir mes désirs : je ne suis courageux que pour les honneurs et la gloire que cela me vaudra). On en vient à méconnaitre l'existence humaine comme essentiellement intersubjective et morale. De plus, dans une telle perspective, l'homme risque aussi de se perdre lui-même en devenant esclave de ses passions : perte de la liberté et du jugement qui sont ce qui permet à l'homme de se reconnaître comme humain.   B-l'ascétisme mortifère.   Mais l'homme peut aussi se perdre à cause du désir par un excès inverse : l'idéal de vertu et d'abstinence. Kant dit ainsi dans son Anthropologie que toute passion est moralement condamnable car elle priverait l'homme de sa liberté. Cette analyse repose sur une double tradition : + Stoïcienne : L'idéal de vie pour cette école repose dans l'apathie (= absence de passions) pour arriver à la paix intérieure et à la liberté. Si l'on ne choisit pas les désirs qui nous assaillent, on peut en revanche décider ou non de leur donner notre assentiment. Le dernier mot de cette doctrine étant qu'il faut se reposer uniquement sur sa raison.

 

 

Reconnaître l’homme, c’est pointer ses particularités, c’est remarquer qu’il est homme et non pas autre chose. L’observation de la conduite humaine révèle un être plein de contrastes : à la fois déterminé par sa nature, il est mû par une multitude de désirs, et pourtant il peut affirmer une volonté d’agir qui l’affranchit de tout déterminisme et lui donne la liberté de décider de ses actions. Les désirs, qui sont préalables à l’action, sont-ils décidés par l’homme ou sont-ils indépendant de sa raison ? Les désirs sont-ils l’expression de l’homme, et permettent-ils de le reconnaître comme homme, ou bien ne sont-ils que des obstacles à l’affirmation de sa véritable humanité, et doivent par conséquent être maîtrisés pour que l’homme soi reconnu comme tel ?

« A-l'illimitation du désir.

(Le personnage de Calliclès dans le Gorgias de Platon) Kant dit ainsi dans son Anthropologie que toute passion est moralementcondamnable car elle priverait l'hommede sa liberté.

Cette analyse repose surune double tradition :+ Stoïcienne :L'idéal de vie pour cette école repose dans l'apathie (= absence de passions)pour arriver à la paix intérieure et à la liberté.

Si l'on ne choisit pas les désirsqui nous assaillent, on peut en revanche décider ou non de leur donner notreassentiment.

Le dernier mot de cette doctrine étant qu'il faut se reposeruniquement sur sa raison.+ Religieuse :Assimilation du désir au péché, la chaire est le lieu du mal.

Le désir est ce quinous attache trop à ce monde, il est fondamentalement concupiscence (=jouissance de toutes les choses matérielles) et pour reprendre le mot dePascal « divertissement », au sens il nous éloigne de la seule voie valable ence monde : celle de Dieu et celle qui assurera le salut de notre âme.

Dès lors,dans ces traditions religieuses la douleur en vient à être glorifiée : elle est cequi punit le corps et le libère de ces mauvais penchants.

Transition : on voit bien que dans ces deux traditions, l'homme ne saurait se reconnaître : s'il n'est pas une bête, il ne saurait pas non plus être un ange, une raison pure.

Si l'homme se perd dans la quête effrénée du plaisir, à l'inverse, une telle haine du désir et une telleomnipotence de la raison ne sont-elles pas tout simplement surhumaines ? De plus, n'est-ce pas manquer cetteévidence que le désir humanise l'homme et que le désir peut et doit s'éduquer ? III- Désir et destination humaine. Spinoza disait que « seule, assurément, une farouche et triste superstition,interdit de prendre des plaisirs ».A-Freud a montré que le rejet des désirs est malsain car il se retourne contrela vie elle-même, entraînant angoisses et pathologies.

Dès lors, plutôt que derejeter les désirs ou les laisser nous dominer, il s'agit de les éduquer, c'est-à-dire de les ennoblir (les raffiner, les diversifier) et de les rendre compatiblesavec la réalité (sublimer ses désirs).B- On peut voir avec Hegel que le désir non seulement est ce par quoil'homme se reconnait en tant qu'homme mais qu'il est en plus ce qui fait lagrandeur de l'homme.

+ Le désir de reconnaissancePar l'appétit, le besoin l'homme ne parvient qu'à une certitude subjectived'être une conscience de soi mais pour transformer cette certitude en vérité,il faut en passer par l'expérience d'autrui et par la reconnaissance d'autrui : ledésir humain commence quand il cesse d'être appétit et devient désir d'uneautre personne.

Ce qui m'assure de ce que je suis, c'est autrui par sesgestes, son regard, ses paroles.

Et c'est par mon élan vers lui, par mon désirde reconnaissance que je peux atteindre la reconnaissance de moi-même.Sartre résumera ainsi cette idée de Hegel :« l'intuition géniale d'Hegel est de me faire dépendre d'autrui en mon être » + Le désir comme ouverture vers l'infini et la transcendance.En outre, le désir du fait qu'il est insatiable, qu'aucun objet matériel ne puisse l'éteindre témoigne par là-même d'unetranscendance humaine : le désir porte sur des objets transcendants, le désir est toujours au-delà des objetsdésirés (la preuve étant que ceux-ci ne le satisfont jamais).

Ce qui prouve par là que l'homme ne peut se contenterdu fini et qu'il tend naturellement à l'infini, à l'absolu et à la perfection, le désir est ainsi ce qui caractérise l'hommedans ce qu'il a de plus noble et de plus grand.

>>> SECONDE CORRECTION DE CE MEME SUJET: http://www.devoir2philo.com/dissertations/105000.htm. »

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