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L'homme peut-il vouloir son propre mal ?

Publié le 13/04/2011

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On admet généralement que l’Homme est capable de se faire du mal, tant physiquement que moralement. Il est d’un autre ordre de se demander si l’Homme peut vouloir son propre mal, c'est-à-dire faire son propre mal en sachant que c’est le mal , et de faire le son propre mal pour faire le mal. Le terme  « vouloir «  renvoie quant à lui à la volonté, au principe de l’action et/ ou du choix de ces principes. Elle suppose la liberté. Si l’Homme veut quelque chose, c’est qu’il en décide librement, rien ni personne ne l’y a poussé. Si un homme veut son propre mal, il n’espère pas aboutir au bonheur par après : il n’a pas d’arrière-pensée.

L'Homme recherche le Bonheur à tout prix. Il est toutefois impératif de nuancer cette dernière proposition. En vérité, l’Homme est naturellement égocentrique : il désire avant tout son propre bonheur et est capable de volontairement faire le mal si et seulement si ce mal est dirigé vers autrui. Cet égocentrisme découle de l’instinct de survie du côté animal de l’homme, et de son désir qu’autrui reconnaisse sa suprématie ( Hegel, dans Phénomène de l’esprit). Tout homme veut améliorer sa propre existence et donc ne veut pas son propre mal : il le subit, il en est victime.

« ci attendent de recevoir le bonheur de la part d'une puissance extérieure et laissent le destin déterminer leur état,comme un matelot à la dérive espère un jour retrouver le rivage.

Si le bonheur ne vient pas, leur existence estmenée par leur malheur; et alors être malheureux devient inévitable, mais surtout une normalité. En outre, le malheur peut découler d'une quête vers le bonheur mal entreprise.

Ignorant des bienfaits de la vertu,l'Homme cherche le bonheur dans ses ambitions terrestres.

Elles sont toutes, ou certes la plupart, des désirsimparfaits, par exemple posséder un bien ou atteindre un certain rang, une certaine notoriété.

L'Homme espèretrouver le bonheur, un désir parfait, dans des objets imparfaits.

Ces objets ne sont qu'un moyen d'arriver au Bonheuret on les désire plus pour eux-mêmes, mais bien pour ce que l'on croit qu'ils vont nous apporter.

Naturellement, l'homme a tendance à considérer l'obtention de ces objets comme synonyme de perfection, de bonheur; il croit avoiratteint son objectif.

Or, cette perfection est du domaine de l'illusoire : une fois obtenus, le désir pour ces objetss'estompe, s'autodétruit.

L'homme qui croyait avoir trouvé le bonheur dans ceci se convainc qu'il se trouvefinalement dans cela, puis entreprend une nouvelle quête vers une nouvelle incarnation du bonheur.

Inévitablement,il échouera encore.

Cet homme ne veut pas son propre mal, mais est néanmoins malheureux par ses propres actionset volontés.

Il est responsable de son malheur, il se l'inflige, mais uniquement par ignorance. Selon Kierkegaard, l'Homme n'est pas un animal : il dépasse l'espèce.

C'est cette distinction qui permet à l'Homme, dans certains cas, à vouloir son propre mal.

Par exemple, l'Homme contrairement aux autres êtres vivants,est capable de délibérément, sans aucune contrainte ou influence extérieure, mettre fin à ses jours.

La mort estcertainement le pire des maux : elle ne fait pas que noircir l'existence, elle l'anéantit complètement.

En commettantcet acte de façon volontaire, le suicidaire veut son propre mal. Par ailleurs, un homme profondément vertueux pourrait vouloir son propre mal s'il est persuadé qu'il s'agit du bien.Ceci fait directement référence à la notion de sacrifice, où l'Homme veut son propre mal en échange du biend'autrui.

Cet altruisme est rare, mais est présent, par exemple, dans le lien qui unit un parent à son enfant.

Enoutre, un homme infiniment juste pourrait vouloir son propre mal si lui-même avait fait du mal à autrui.

Ilconsidèrerait cet auto-infliction du mal comme châtiment.

Finalement, l'homme religieux extrémiste peut égalementvouloir son propre mal pour prouver à son dieu qu'il est soumis.

En effet, la mortification est une pratique religieusequi consiste à s'imposer volontairement une souffrance pour mieux se tourner vers sa foi.

On remarquera cetteautomutilation dans certains ordres religieux catholiques dans lesquels les fidèles doivent porter le cilice. Mis à part certains cas très isolés, l'homme est incapable de se faire du mal volontairement.

Il a même de la difficulté à imaginer cette auto-infliction du mal, à en saisir l'existence même; le concept est insupportable etincompréhensible.

Que serions-nous s'il en était autrement, si vouloir son propre mal était commun, voire banalisé?Pendant sa courte existence, l'Homme n'aspire qu'au bonheur, qu'à la félicité suprême.

Vouloir son propre mal, c'estl'inverse diamétral, l'antagoniste.

C'est le but de l'existence même de l'Homme qui se joue.

Aussi, la question dudéterminisme doit être également étudiée.

Des facteurs culturels, génétiques ou encore l'évolution de l'homme dansun milieu nocif peuvent-ils transposer sur lui des prédispositions à vouloir le mal, le sien inclusivement? Finalement, suite à cette réflexion sur l'auto-infliction du mal, on peut se questionner sur les véritables intentions de ceux qui font le mal à autrui à grande échelle.

Savent-ils ce qu'ils font? Aspirent-ils au bonheur par de tels moyens, ou font-ils le mal dans le seul et unique but d'être mauvais?. »

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