l'homme peut-il se contenter de vivre en paix ?
Publié le 24/11/2005
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Angles d’analyse
Le verbe « se contenter « possède une dimension à la fois positive et négative. Positivement se contenter correspond à une véritable satisfaction, mais, de manière négative, il connote aussi une tendance à « se borner à «, voire « s’accommoder de «. C’est d’ailleurs sur cette double dimension qu’il va falloir construire l’analyse du sujet.
En effet, il s’agit de se demander si la paix suffit totalement, absolument à l’homme de sorte qu’il puisse s’en satisfaire pleinement ou bien si elle est une condition certes nécessaire mais non suffisante pour que l’homme vive pleinement sa vie d’homme, c’est-à-dire pour qu’il s’en contente au sens positif et non pas seulement au sens négatif.
C’est donc le statut de la paix qui est ici mise à la question à travers l’interrogation sur sa suffisance.
Problématique
La paix est-elle une condition à la fois nécessaire mais aussi suffisante, voire exclusive, pour que la vie de l’homme se dans une absolue plénitude (se contenter au sens positif du terme) ? Ou au contraire, n’est-elle pas certes une condition nécessaire mais non suffisante au contentement de l’homme, au sens de satisfaction ? La paix est-elle donc le souverain bien, c’est-à-dire la fin de toute activité humaine de sorte qu’elle corresponde à la plénitude d’une vie accomplie ? C’est ainsi le statut mais aussi l’essence de la paix qui sont ici mis à la question. A quelle condition la paix peut-elle être suffisante à la vie d’un homme, et des hommes en général ?
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La paix est-elle une condition à la fois nécessaire mais aussi suffisante, voire exclusive, pour que la vie de l'hommese dans une absolue plénitude (se contenter au sens positif du terme) ? Ou au contraire, n'est-elle pas certes unecondition nécessaire mais non suffisante au contentement de l'homme, au sens de satisfaction ? La paix est-elledonc le souverain bien, c'est-à-dire la fin de toute activité humaine de sorte qu'elle corresponde à la plénitude d'unevie accomplie ? C'est ainsi le statut mais aussi l'essence de la paix qui sont ici mis à la question.
A quelle condition lapaix peut-elle être suffisante à la vie d'un homme, et des hommes en général ?
Plan
I- La paix ou le souverain bien : une condition nécessaire
· La paix advient au monde comme une exigence, et en ce sens elle est une condition nécessaire pour que l'homme puisse jouir pleinement de sa vie.
· La guerre, notamment au regard des rivalités constitutives des relations entre individus d'un même Etat mais aussi entre Etats eux-mêmes, fait partie des réalités humaines, et estinscrite en l'homme comme un risque.
Or, et avec Hobbes, on comprend que la naissancede l'Etat vient avec cette volonté de juguler et de se prémunir ce risque de la guerre.L'Etat, en s'instituant, est là pour préserver la paix à la fois civile et extérieure.
En ce sens,on peut affirmer que la paix est une exigence du politique : il se doit d'assurer à ces sujetsune vie de paix précisément parce que c'est pour cette paix que chaque individu à remis sasouveraineté dans les mains de l'Etat.
· La paix est alors le critère distinctif entre l'homme social et civilisé et l'homme naturel et animal.
On comprend alors que la paix est une condition nécessaire pour que l'hommepuisse non seulement vivre, mais aussi et surtout vivre pleinement sa vie d'homme en sedistinguant de son état primitif.
· L'état de paix garantit à l'homme sa sécurité et donc le préserve de l'inquiétude.
La paix est donc la clé de la prospérité dans les échanges humains, tant commerciaux quepurement désintéressés, en cela qu'elle sécurise, en l'inscrivant dans le droit, les relationsentre les hommes, autrefois des loups pour les autres (selon une formule consacrée deHobbes dans le Léviathan).
· On comprend en ce sens, du politique notamment, que la paix est suffisante à la vie de l'homme : en cela on pourrait dire qu'elle en est lesouverain bien, ce que les hommes recherchentabsolument comme fin en soi.
Il semble, en effet,qu'il faille donc vouloir la paix comme souverain bien,autrement dit comme fin en soi et non pas commemoyen d'autre chose, comme la subsistance ou lareconnaissance par exemple.
C'est alorsessentiellement par la médiation du droit qu'une tellepaix peut et doit être instituée, sur le plan national(par le droit civil), puis surtout entre les États-nations (par le droit des gens ou international) maisaussi entre les individus et les États (par le droitcosmopolitique).
( Kant )
Emmanuel Kant (1724-1804), philosophe allemand, est célèbre dans l'histoire de la philosophie pour avoirtenté une synthèse entre l'idéalisme et le réalisme.Certes, la connaissance, pour l'homme, est possible,mais elle est limitée.
Tel est le sens général de laCritique de la raison pure, dont il publie la premièreédition en 1781, première des trois Critiques quiassureront sa gloire, et qui lui feront traiter laquestion de la morale (Critique de la raison pratique, 1788) et la question du beau (Critiquede la faculté de juger, 1791).
A côté de ces oeuvres monumentales, Kant rédige plusieurs opuscules.
Ainsi, en 1784, uneIdée d'une histoire universelle au point de vue cosmopolitique qui répond à une demandeexprimée dans un journal littéraire :
« Une idée chère au professeur Kant, c'est que le but final de l'espèce humaine est laréalisation de la constitution politique la plus parfaite et il souhaite qu'un historienphilosophe veuille bien entreprendre une histoire de l'humanité conçue sous ce point devue, quimontre jusqu'à quel point l'humanité, aux différentes époques, s'est éloignée ou rapprochéede ce but, et ce qu'il y a à faire pour l'atteindre.
».
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