L'homme peut-il reconnaître en lui quelque chose de divin ?
Publié le 17/02/2004
Extrait du document
Mais cette substance n'est pas le résultat d'un effort pour figer son être et le confiner dans une terne immutabilité. Car la contingence à l'intérieur même de la conscience est aussi nécessaire à la liberté que la détermination de l'acte où elle transparaît. Il y a toujours un écart entre I'Etre et l'agir, entre le divin et l'humain. C'est dans ce creux que se loge la liberté. Elle est à la fois une irruption de l'être hors de lui-même et une orientation vers une transcendance.
«
donc si l'on cherche délibérément dans l'homme une réa
lité originale ?
Aristote a répondu à cette question en disant que
l'homme reconnaît en
lui quelque chose de divin.
Mais
pour vérifier cette affirmation,
il faut nous demander, non
seulement ce qu'est le divin, mais ce qu'il doit
être pour
que l'homme puisse le reconnaître comme constitutif de
son essence.
D'après Durkheim, il est aisé de résoudre ce problè
me: l'homme est formé par deux structures : l'une, infé
rieure, est biologique; l'autre, supérieure, est sociale.
La
société transcende donc l'individu, et ce qu'il y de meil
leur en l'homme lui vient d'elle.
Le divin n'est pas la qua
lité spécifique d'un Être parfait et éternel; ce n'est que
l'aspect sous lequel se présente à l'homme la société
hypostasiée.
Si l'homme reconnaît donc en lui « quelque
chose
de divin », c'est qu'il prend conscience de sa parti
cipation à une société qui le baigne et le dépasse.
Mais, outre les difficultés
que soulève ce passage de
la société à Dieu, cette conception du divin et de l'humain
ne correspond
pas à l'expérience de l'homme qui veut se
penser comme tel.
En effet, quand, replié sur notre riche
individualité, nous cherchons
à nous connaître, c'est en
nous situant
par rapport aux déterminations extérieures
qui nous affectent,
et non en les intégrant à notre être.
Ainsi
que le pensait Kierkegaard, c'est au fond de l'indi
vidu que se trouve l'absolu vers lequel nous tendons, et
non dans l'exaltation du général.
Pour atteindre l'uni
versel, nous n'avons donc pas besoin de sommer le géné
ral, ce qui d'ailleurs ne servirait à rien; il nous faut explo
rer l'individu.
Telle est la conclusion
à laquelle nous parvenons
quand nous voulons nous défendre de réduire l'humain et
le divin au social.
Mais nous n'y serions peut-être pas par
venus si nous étions partis d'un autre point de vue, celui-.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- « Qui voudra connaître à plein la vanité de l'homme n'a qu'à considérer les causes et les effets de l'amour. La cause est un je ne sais quoi (Corneille), et les effets en sont effroyables. Ce je ne sais quoi,si peu de chose qu'on ne peut le reconnaître, remue toute la terre, les princes, les armées, le monde entier. Le nez de Cléopatre : s'il eût été plus court, toute la face de la terre aurait changé. » PASCAL. Commentez cette citation.
- Problèmes l'homme peut-il désirer autre chose qu'être heureux?
- L'homme peut il se reconnaître dans le travail
- SUJET — Le travail peut-il être pour l'homme autre chose que le moyen de subvenir à ses besoins ?
- Peut-on dire que « tout travail travaille à faire un homme en même temps qu'une chose» ?