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L'homme peut-il atteindre la réalité des choses ?

Publié le 17/09/2009

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Dans la Critique de la Raison Pure, Kant compare sa méthode à celle de Copernic. Le savant polonais mit enfin l'astronomie sur la voie de la science moderne lorsqu'il plaça le soleil au centre de son astronomie et en délogea la Terre (héliocentrisme). Kant compare le décentrement opéré par Copernic au sien propre: jusqu'alors, on a cherché à résoudre le problème de la connaissance en faisant tourner le sujet autour de l'objet. Décentrons l'objet, replaçons au centre le sujet qui connaît et mettons l'objet connu à la périphérie. Ainsi, affirme Kant, nous pourrons savoir en quoi la connaissance consiste au juste et quelles en sont les limites.

« qu'il faut renverser le rapport entre l'esprit et la nature comme Copernic a renversé le mouvement entre la Terre etle Soleil.Cela ne s'applique bien sûr qu'au monde observable, le monde des phénomènes, et en aucun cas à celui desessences.Rappelons sommairement que Kant distingue dans la « Critique de la raison pure », les jugements analytiques (« leschats sont des félins ») qui ne contiennent pas d'informations (félin fait partie de la définition de chat) et lesjugements synthétiques qui relient deux concepts (« cette chemise est blanche »).

Les jugements synthétiquesexigent une intuition sensible, une perception, au-delà du simple concept, puisqu'ils apportent de l'information.L'intuition sensible ou perception est nécessairement spatiale (nous ne voyons jamais du rouge, mais une surfacerouge) ou temporelle (une douleur est ressentie par sa durée).

L'espace et le temps sont donc, nous dit Kant, lesformes a priori de la sensibilité, les filtres à travers lesquels notre esprit « lit » le monde.

Point de perception hors dutemps et de l'espace.Cela étant, l'intuition sensible ne constitue pas encore une connaissance, car toute connaissance suppose uneperception assimilée.

Ce processus d'assimilation par notre esprit se fait à travers un certain nombre de formes depensée qui nous sont propres et que Kant appelle « catégories ».

Seul l'usage de ses catégories (réalité, nécessité,causalité...) permet de produire des jugements , des affirmations.

Hume a montré, on l'a vu, que les jugements, parexemple les lois scientifiques, ne sont pas contenus dans l'expérience.

Si des jugements de causalité, de nécessité,etc., peuvent être appliqués aux données sensibles, il faut donc que leur principe existe a priori dans mon esprit,puisqu'ils ne sont pas contenus dans les données sensibles.

Il suffit donc de rappeler la liste des jugements possiblespour en déduire les principes a priori.

« Nous ne connaissons a priori des choses que ce que nous y mettons nous-mêmes », écrit Kant.

La faculté de produire des jugements s'appelle « entendement » ; les concepts a priori quipermettent les jugements sont les catégories a priori de l'entendement.Ainsi sont produites les douze catégories Kantiennes dont Kant donne la liste : unité, pluralité, totalité, réalité,négation, limitation, inhérence et subsistance, causalité et dépendance, communauté, possibilité/impossibilité,existence/non-existence, nécessité/contingence.Telle est la thèse, grossièrement simplifiée, de Kant dans la « Critique de la raison pure ». • Dans cette perspective, Kant distingue la raison de l'entendement: l'entendement est l'ensemble des catégoriesqui façonnent le réel.

Tant que la raison se borne à connaître le réel selon les catégories de l'entendement, ellereste dans les limites dans lesquelles la connaissance est possible.

Mais la raison peut aussi s'aventurer à spéculeren-dehors de ces catégories.

Elle sort alors des limites de la connaissance et construit des raisonnements qui nepeuvent pas être vérifiés (par exemple sur l'existence de Dieu...).

D'où le désordre et les débats sans fin entre lesphilosophes.

Le but de Kant dans la Critique de la raison pure est d'examiner les limites de la raison et de mettre finà ces débats. SUPPLEMENT: Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée (Descartes). « Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée; car chacun pense en être si bien pourvu que ceux mêmequi sont les plus difficiles à contenter en toute autre chose n'ont point coutume d'en désirer plus qu'ils en ont.

Enquoi il n'est pas vraisemblable que tous se trompent: mais plutôt cela témoigne que la puissance de bien juger etdistinguer le vrai d'avec le faux, qui est proprement ce qu'on nomme le bon sens ou la raison, est naturellementégale en tous les hommes; et ainsi que la diversité de nos opinions ne vient pas de ce que les uns sont plusraisonnables que les autres, mais seulement de ce que nous conduisons nos pensées par diverses voies, et neconsidérons pas les mêmes choses.

Car ce n'est pas assez d'avoir l'esprit bon, mais le principal est de l'appliquerbien.

Les plus grandes âmes sont capables des plus grands vices aussi bien que des plus grandes vertus; et ceuxqui ne marchent que fort lentement peuvent avancer beaucoup davantage, s'ils suivent toujours le droit chemin,que ne font ceux qui courent et qui s'en éloignent.

» DESCARTES. C'est par cet énoncé fracassant que Descartes ouvre le « Discours de la méthode, pour bien conduire sa raison etchercher la vérité dans les sciences ».Ce texte est le premier livre de philosophie en langue vulgaire, cad en français.

Ecrire en français un ouvrage dephilosophie et de science, que « même les femmes pourraient comprendre », manifeste une volonté dedémocratisation du savoir ; c'est vouloir que le plus grand nombre de lecteurs possible soit touché par la véritable. »

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