L'homme ne doit-il pratiquer et défendre la justice que dans la seule crainte de subir les conséquences de l'injustice ?
Publié le 27/02/2008
Extrait du document
La pratique et la défense de cette justice
conventionnelle et contractuelle sont donc des devoirs qui ne sont basés que sur
la crainte de revenir au droit naturel et de subir une injustice de la part des
plus forts : ils ne valent que dans la mesure où ils rendent la justice efficace
et utile à chacun.
2° L?homme doit respecter
la justice non par simple crainte de l?injustice, mais par ce qu?il doit à son
âme.
Dire que la justice ne doit être pratiquée et
défendue que par la crainte de l?injustice suppose que l?on ne considère la
justice que comme une convention qui régit la société, extérieure à l?homme
lui-même. Mais ne peut-on penser que si les hommes sont prêts à des sacrifices
pour honorer cette convention, c?est parce qu?il possèdent un sentiment
intérieur de justice, qui leur fait reconnaître l?exercice de la justice non
seulement comme utile et sécurisant, mais aussi comme un bien ? Dans la
perspective platonicienne, la justice au sein de la cité est comprise sur le
modèle de la justice au sein de l?âme: de même que les différentes fonctions de
l?homme, le courage et l?appétit, doivent être dirigées par la raison, dans la
cité, les gardiens doivent diriger et faire régner l?harmonie entre les
différentes fonctions exercées par les citoyens. Or, ceux qui sont à même de
faire régner la justice dans la cité sont ceux qui sont justes dans leur âme,
les philosophes. La justice est donc une vertu, qui ne peut être réellement
atteinte que dans l?exercice menant à la sagesse. On ne doit donc pas être juste
simplement dans la société pour éviter la crainte de subir l?injustice, mais
pour atteindre, dans notre âme, le bien et le bonheur.
3° Pratiquer et défendre la justice a pour fin de
faire advenir la liberté dans la société
Si l?on pense la justice comme une convention
externe, il est difficile de voir comment elle pourrait posséder une valeur pour
l?essence de l?homme lui-même. A l?inverse, si la justice est une vertu de l?âme
que chacun doit atteindre individuellement, il semble que nous ne rendions pas
suffisamment compte de son caractère de contrainte au sein des relations avec
autrui.
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