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L'homme n'a-t-il que les droits que lui donnent les lois de son pays ?

Publié le 01/07/2015

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Les droits de l'homme restent certes une idée plus abstraite que les lois effectivement à l'oeuvre dans chaque pays. Ils ont cependant à l'égard des secondes un rôle comparable à l'Idée kantienne : celui d'un garde-fou, contre les tentations hégémoniques les plus folles et les injustices les plus révoltantes, et celui d'un stimulant pour le respect de la dignité de la per­sonne humaine. Instiller de la moralité dans le champ juridico-politique n'est pas un voeu pieux mais une nécessité. ·  L'homme : il peut s'agir de l'homme au sens générique (tous les hommes, le genre humain), et au sens personnel (tel individu). On sera donc amené à interroger le rapport des droits civils et des droits de l'homme, de l'homme et du citoyen.

·  n'a-t-il que : cette tournure, délibérément restrictive, invite à envisager une alternative à la question posée, qui semble du coup relever de l'opi­nion commune.

·  les droits : le droit désigne l'ensemble des règles régissant la vie collec­tive ; les droits définissent les prérogatives découlant de ce droit positif. Le pluriel, enfin, n'est pas sans évoquer la formule des « droits de l'homme «.

·  donnent : il s'agit d'un don, c'est-à-dire d'une prérogative dont on peut user, ou non. Les droits définissent les domaines respectifs du possible et de l'interdit. Il faudra se demander si l'homme citoyen n'a pas aussi des devoirs, à commencer par celui de faire usage des droits qu'on lui offre (on peut par exemple penser au droit de vote).

·  les lois : elles désignent un ensemble de codes et de règles régissant la conduite des citoyens et définissant les frontières du possible et de l'inter­dit.

« 82 LE DROIT suppose une origine commune des individus).

La formulation même du sujet nous invite donc à pousser la réflexion au-delà des frontières propres à une communauté, afin de savoir s'il existe ou non une universalité des droits humains.

• Recherche des idées Il s'agit de confronter deux conceptions du droit: le droit civil ou posi­ tif, qui regroupe les lois instituées par et pour telle société, et le droit natu­ rel culminant dans les droits de l'homme : tout homme, du fait même qu'il est homme, possède des droits inaliénables qu'il a en commun avec tous ses semblables.

• Problématique Existe-t-il un droit commun à tous les hommes, par-delà les différences de langues, de cultures, de races, de religions, etc.

Peut-on définir des «droits naturels et imprescriptibles de l'homme» (article 2 de la Déclara­ tion des droits de l'homme et du citoyen du 26 août 1789), ou bien doit­ on se contenter de droits différents pour des hommes différents ? • Citations • Le droit naturel « consiste dans certains principes de la droite raison, qui nous font connaître qu'une action est moralement honnête ou déshon­ nête, selon la convenance ou la disconvenance qu'elle a avec une nature raisonnable et sociable » (Grotius, De la guerre et de la paix).

• « [ ...

] celui qui transgresse les droits des hommes ne pense à se servir des autres que comme de simples moyens » (Kant, Fondements de la métaphysique des mœurs).

• « On distingue les droits de l'homme et les droits du citoyen.

Quel est cet homme distinct du citoyen? Personne d'autre que le membre de la société bourgeoise» (Marx, La Question juive).

• « [ ...

] il y a un étalon du juste et de l'injuste qui est indépendant du droit positif et qui lui est supérieur : un étalon grâce auquel nous sommes capables de juger le droit positif» (Léo Strauss, Droit naturel et histoire).

CORRIGÉ [Introduction] On pense spontanément qu'un citoyen n'a que les droits que lui confè­ rent les lois de son pays : un Anglais roule à gauche en Angleterre mais. »

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