L'homme n'a-t-il que les droits que lui donnent les lois de son pays ?
Publié le 04/02/2004
Extrait du document
La vie en commun dans un pays est régie par un ensemble de règles : la loi. C’est elle qui fixe les droits et devoirs de chaque citoyen. Cependant, les droits de l’homme ne semblent pouvoir se limiter à la loi exclusive du pays dans lequel il vive. Nous supposons des lois universelles, ou des droits universels. Les philosophes ont, par ailleurs, développé l’idée de droits naturels, antérieur à toute loi. Alors, comment comprendre les droits des hommes ? Tout d’abord, en quoi consistent ces droits de nature ? Ensuite, sont-ils toujours applicables dans une société civile ? Enfin, est-ce qu’un pays peut, à terme, donner à l’homme l’ensemble de ses droits ou restera-t-il encore des droits allant au-delà des lois des pays ?
«
naturelle, propre à tous les hommes, hors même de toute condition politique.
· Il y a donc, dans la notion de droit naturel, une autonomie de la raison face aux autorités traditionnelles.
On voit clairement une différence entre ce droit et la société civile.
2.
Que reste-t-il de ces droits dans la société ?
· Pourtant, lorsque nous sommes constitués en société, nous tenons comme acquis l'obéissance aux lois que nous donne cette société.
· Delà sont issus les droits que nous avons.
L'ensemble des droits sont notre liberté dans le cadre des règles établis par l'état.
Que fait-on alors des droits issus de la nature ? Par leur définition, ilssont inaliénables.
Aussi, restent-ils encore attachés à l'homme dans la société.
« Aussi la promesse de ne pas résister à la violence ne transmet-elle des droits dans aucune convention,et ne crée-t-elle pas d'obligation.
En effet, encore qu'un homme puisse stipuler dans une convention : Si je ne fais pas ceci ou cela, tue-moi, il ne saurait stipuler : si je ne fais pas cela je ne résisterai pas quand tu viendras me tuer.
Car l'homme choisit naturellement le moindre des deux maux, c'est-à-dire le risque de mourir au cas où il résisterait, de préférence au plus grand, qui est la mort certaine etimmédiate s'il ne résistait pas.
La vérité de tout cela est concédée par tous les hommes, en ce qu'ils fontmener les criminels au supplice ou à la prison par des hommes armés, nonobstant le fait que ces criminelsaient accepté la loi qui les condamne.
» Hobbes, Léviathan.
· Hobbes nous le dit sans ambages : le droit de nature résiste à la convention.
En aucun cas on ne peut, y compris par la loi, imposer à l'homme un renoncement à son droit naturel.
· Hobbes pose un état souverain, qui est tout puissant.
Pourtant, cette puissance ne peut et ne doit parvenir à étouffer le droit naturel.
· Dans ce contexte, les droits de l'homme dépassent l'espace des lois de son pays.
L'homme est libre parce qu'il connaît la loi, mais il reste souverain quand à sa propre existence.
Son droit parnature survit à la loi de son pays.
3.
Les lois d'un pays peuvent elles donner à l'homme la totalité de ses droits, naturels y compris ?
· Pourtant, un pays doit-il nécessairement inclure dans ses lois une limitation du droit naturel ? Si cela parait évident, avec la possibilité de mise à mort des personnes réfractaires à la loi, il paraitpossible d'élever une loi suffisante pour inclure le droit naturel dans les droits attribués par les lois dupays.
« La législation civile a, pour principe suprême essentiel, à réaliser le droit naturel des hommes, qui est in statu naturali (avant l'association civile) une simple idée, c'est-à-dire à le soumettre à des prescriptions publiques générale, accompagnée d'un contrainte appropriée, conformément auxquelles chacun puisseêtre assuré de son droit ou obtenir réparation.
» Kant.
· Selon Kant, le principe même de la loi civile est de réaliser le droit naturel.
Nous sommes ici dans une configuration nouvelle, qui n'oppose plus les droits civilsaux droits naturels, mais qui au contraire tend à les unir sous laloi civile.
· Il y a ici une possibilité de faire de la loi civile une loi qui puisse aller jusqu'à intégrer les éléments du droit naturel.
· Dans un tel cas, la loi des pays donne à l'homme la totalité de ses droits.
Mais il s'agit ici d'un principe à atteindre, nond'un fait.
· Il y a double consensus : d'une part la loi civile pose en faits les idées qui la précèdent ; d'autre part, la loi civilepermet si le droit n'est pas assuré, d'obtenir réparation.
· Aussi, la convention parvient-elle, dans une mesure d'acceptation collective des règles, à conserver dans sonstatut le principe du droit naturel.
Conclusion.
Nous avons pu voir que le droit naturel est hors de la société.
Correspondant à un droit inaliénable, il suit les règlesdu jugement et de la raison, et non ceux des pays.
Aussi est-il apparu dans un premier temps que la loi d'un pays ne.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- L'homme n'a-t-il que les droits que lui donnent les lois de son pays ?
- l'homme n'a-t-il que les droits que lui donne les lois de son pays ?
- L'homme aux quarante écus " Si elle fait encore des tentatives pour entrer en Italie, on croit qu'elle commencera par s'établir à Venise, et qu'elle séjournera dans le royaume de Naples, malgré toutes les liquéfactions de ce pays-là, qui lui donnent des vapeurs.
- Convention européenne des droits de l'homme (lois et textes juridiques).
- Commentaire de texte de Montesquieu : De l'esprit des lois : « Toute société dans laquelle la garantie des droits n'est pas assurée ni la séparation des pouvoirs déterminée, n'à point de Constitution ». Cette disposition de la déclaration des droits de l'homme et du citoyen du 26 aout 1789 que l'on trouve en son article 16 constitue encore de nos jours une valeur essentielle.