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L'HOMME ET LA TECHNIQUE: TEXTES ET PROBLEMATIQUES

Publié le 21/02/2012

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technique

Il convient maintenant d'examiner les rapports entre l'homme et la technique. L'activité technique, c'est d'abord celle du travailleur et comme telle, elle est productive. Elle s'oppose à l'activité ludique (de jeu) et désintéressée de l'enfant. Le travail suppose un certain nombre de caractères qui en font le propre de l'homme, notamment par l'attention et l'organisation méthodique qu'il requiert. Il prend généralement la forme du métier qui est une activité à laquelle l'homme se livre de façon stable pour en tirer sa subsistance et qui lui confère un statut dans la société; contrairement aux loisirs, il est rémunéré : mais il s'accompagne souvent d'eft'ort et de contrainte car il est soumis au contrôle social. L'histoire du travail se confond avec l'histoire de l'humanité qui, en s'efforçant de conquérir la nature, cherche à s'en libérer. Elle est aussi marquée par les tentatives faites pour échapper à l'emprise des forces oppressives d'origine sociale. A l'origine, le travail était synonyme de servitude et de douleur. Il était réservé aux esclaves. HEGEL, avant MARX, montre comment ils ont conquis progressivement leurs lettres de noblesse dans la célèbre dialectique du maitre et de l'esclave : l'esclave, soumis à son maître par le travail, a réussi à se libérer et à accéder à la dignité d'homme libre en créant toutes les techniques; ceci le rendait alors indispensable à son maitre qui, ayant perdu le sens de l'effort, ne savait plus travailler. Dans le court extrait suivant, MARX analyse les caractères spécifiques du travail humain en l'opposant à l'activité instinctive de l'animal.

technique

« QUESTIONS (Baccalaureat de Technicien, Academies de Toulouse, Limo- ges, Poitiers, Bordeaux, Session de 1970) 1 / Quelles idees essentielles developpe MARX dans ce texte? Degager les stapes de l'analyse. 2 / Expliquer la distinction que fait l'auteur entre un mode instinctif et un mode exclusivement humain du travail.

Commenter le mot « exclusivement ». Expliquer l'expression « preexistence Wale ». 3 / Pensez-vous que l'homme se distingue de l'animal essentiellement par le travail? Presentez votre reponse a cette derniere question sous forme d'un developpement de 30 a 50 lignes. Le machinisme industriel qui est l'emploi gener alise des machines a completement transforms le genre de vie de l'ouvrier qui etait habitue aux rythmes ancestraux.

Il a instaure une organisation severe de la division du travail et une normalisation des gestes du travailleur.

MARX avait dejlt, an siècle dernier, condamne les conditions de la vie d'usine flees du machi- nisme naissant.

Le travail perd tout attrait en /name temps que le salaire decroit; le proletaire devient un simple appendice de la machine et perd toute initiative; it ne dispose d'aucun loisir et devient a la fois le serf de la machine et de la a bourgeoisie *.

a Il est physiquement briae, spirituellement abiti.

» Ajoutons a cela les temoignages de Simone WEIL sur le travail en usine : la durete d'une tache etroitement liee a l'horloge et aux cadences inhumaines, l'absence de mobiles eleves mais la crainte des reprimandes et du renvoi. Bref une degradation de la personne humaine qui correspond a ce que les Marxistes nomment alienation.

Telle etait du moires la condition ouvriere au 'axe siecle et dans la premiere moitie du xxe.

La critique bergsonienne du machinisme que voici, est differente; elle vise d'autres inconvenients de la civilisation industrielle. 16.

LA CRITIQUE SPIRITUALISTE DU MACHINISME Quand on fait le proces du machinisme, on neglige le grief essentiel. On I'accuse d'abord de reduire l'ouvrier a l'etat de machine, ensuite d'abou- tir a une uniformite de production qui choque le sens artistique.

Mais si la machine procure a rouvrier un plus grand nombre d'heures de repos, et si l'ouvrier emploie ce supplement de loisir a autre chose qu'aux pretendus amusements, qu'un industrialisme mal dirige a mis a la portee de tons, it donnera a son intelligence le developpement qu'il aura choisi, an lieu de s'en tenir a celui que lui imposerait, dans des limites touj ours restreintes, le retour (d'ailleurs impossible) a l'outil, apres suppression de la machine. Pour ce qui est de l'uniformite du produit, l'inconvenient en serait negli- QUESTIONS (Baccalauréat de Technicien, Académies de Toulouse, Limo­ ges, Poitiers, Bordeaux, Session de 1970) 11 Quelles idées essentielles développe MARX dans ce texte? Dégager les étapes de l'analyse.

21 Expliquer la distinction que fait l'auteur entre un mode instinctif et un mode exclusivement humain du travail.

Commenter le mot « exclusivement ».

Expliquer l'expression« préexistence idéale».

31 Pensez-vous que l'homme se distingue de l'animal essentiellement par le travail? Présentez votre réponse à cette dernière question sous forme d'un développement de 30 à 50 lignes.

Le machinisme industriel qui est l'emploi généralisé des machines a complètement transformé le genre de vie de l'ouvrier qui était habitué aux rythmes ancestraux.

Il a instauré une organisation sévère de la division du travail et une normalisation des gestes du travailleur.

MARX avait déjà, au siècle dernier, condamné les conditions de la vie d'usine nées du machi­ nisme naissant.

Le travail perd tout attrait en même temps que le salaire décroît; le prolétaire devient un simple appendice de la machine et perd toute initiative; il ne dispose d'aucun loisir et devient à la fois le serf de la machine et de la « bourgeoisie ».

« Il est physiquement brisé, spiritueUement aMti.

» Ajoutons à cela les témoignages de Simone WEIL sur le travail en usine : la dureté d'une tâche étroitement liée à l'horloge et aux cadences inhumaines, l'absence de mobiles élevés mais la crainte des réprimandes et du renvoi.

Bref une dégradation de la personne humaine qui correspond à ce que les Marxistes nomment aliénation.

Telle était du moins la condition ouvrière au xiXe siècle et dans la preinière moitié du xxe.

La critique bergsonienne du machinisme que voici, est différente; elle vise d'autres inconvénients de la civilisation industrielle.

16.

LA CRITIQUE SPIRITUALISTE DU MACHINISME Quand on fait le procès du machinisme, on néglige le grief essentiel.

On l'accuse d'abord de réduire l'ouvrier à l'état de machine, ensuite d'abou­ tir à une uniformité de production qui choque le sens artistique.

Mais si la machine procure à l'ouvrier un plus grand nombre d'heures de repos, et si l'ouvrier emploie ce supplément de loisir à autre chose qu'aux prétendus amusements, qu'un industrialisme mal dirigé a mis à la portée de tous, il donnera à son inteJligence le développement qu'il aura choisi, au lieu de s'en tenir à celui que lui imposerait, dans des limites toujours restreintes, le retour (d'ailleurs impossible) à l'outil, après suppression de la machine.

Pour ce qui est de l'uniformité du produit, l'inconvénient en serait négli-. »

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