L'homme est-il un être doué de raison ?

« de l'animalité qui n'est contenue par aucun principe, par aucune règle.

» La déraison est signe d'une possibleanimalité en l'homme.

Doit-on en conclure que dans un tel cas l'homme a perdu sa raison ? La raison est une faculté, c'est-à-dire une capacité que l'homme peut actualiser ou non.

La différence entre la puissance et l'acte a été particulièrement développée chez Aristote.

Selon lui il existe plusieurs manières d'être.« Enfin « Être » et « l'Être » peuvent signifier aussi, tantôt l'Être en puissance, tantôt l'Être en entéléchie deschoses […] : nous appelons, en effet, « voyant » aussi bien ce qui voit en puissance que ce qui voit enentéléchie, « savoir » aussi bien la puissance d'actualiser son savoir que le savoir actualisé.

» ( Métaphysique , Δ 7) Un peu plus loin et dans le même livre, Aristote rapproche les notions de faculté et de puissance : « Puissance sedit encore de la faculté de mener quelque chose à bonne fin ou de l'accomplir librement.

» A l'issue de la deuxième partie, nous sommes à même d'expliquer pourquoi l'homme doué de raison peut agir ou penser contrairement à cette faculté.

En effet en tant que faculté, la raison peut être ou non actualisée selon lavolonté humaine.

Les actes déraisonnables ou les pensées irrationnelles sont les indices qu'en de tels cas l'hommene fait pas usage de sa raison.

Dans quelle mesure cette faculté permet-elle de définir l'essence de l'homme ? Troisième partie : La faculté rationnelle participe-t-elle de l'humanité en l'homme ? La perspective de cette dernière partie tend à approfondir les rapports entre la rationalité et l'humanité. La faculté rationnelle peut guider ou non l'homme.

En ce sens, il est tiraillé entre des principes contraires. C'est pourquoi Platon, dans Phèdre , compare l'âme à un attelage.

« Je dirai qu'elle ressemble à une force composée d'un attelage et d'un cocher ailés.

Chez les dieux, chevaux et cochers sont également bons et de bonne race ; chezles autres êtres, ils sont de valeur inégale ; chez nous, le cocher gouverne l'attelage, mais l'un de ses chevaux estexcellent et d'excellente race, l'autre est tout le contraire et par lui-même et par son origine.

Il s'ensuit fatalementque c'est une tâche pénible et malaisée de tenir les rênes de notre âme.

» Si les principes possibles de l'homme s'opposent, pour autant ils n'ont pas le même statut.

La raison n'est pas une faculté parmi d'autres, elle possède un statut supérieur.

Si l'homme choisit de ne pas suivre ce que lui dicte saraison, il agit ou pense en conflit avec sa propre essence.

« Il n'existe pas d'homme assez dépravé pour ne passentir en lui-même tandis qu'il la viole une résistance et un sentiment de mépris pour lui-même, qui le mène àexercer une contrainte sur lui-même.

» (Kant, Doctrine de la vertu ) La transgression de la loi morale, issue de la raison pratique, ne peut se faire de bon gré, l'homme étant en conflit avec lui-même.

Si l'humanité se caractérisepar la possession de la faculté rationnelle, c'est en tant que nous appartenons à cette humanité que la perte de laraison est impossible, puisqu'en la perdant nous perdant également notre essence. Conclusion L'homme est un animal doué de raison mais cela ne signifie pas qu'il en fasse toujours usage.

En tant que capacité ou puissance, elle suppose que l'être humain décide de l'actualiser.

Pour autant, son actualisation est lepropre de l'homme, en agissant ou en pensant contrairement à la raison, l'homme entre en conflit avec sa propreessence.. »