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L'homme est-il radicalement distinct des autres êtres ?

Publié le 17/09/2009

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              • Contrairement à Aristote, Descartes (dans la lignée du christianisme) n'attribue pas une âme à tous les êtres, mais seulement à l'homme. Pour Descartes, les animaux ne sont pas autre chose que des automates, seulement plus sophistiqués. C'est la théorie des «animaux-machines«.

La cinquième partie du "Discours de la Méthode" expose la physique cartésienne, forme résumée du Traité du monde ; c'est une déduction rationnelle des principales lois de la nature à partir d'un chaos initial fictif. « Démontrant les effets par les causes « (V), il s'appuie sur le principe mécaniste d'une nature explicable par figure et mouvement, et fait ainsi l'économie du recours à la notion d'âme (il développe l'exemple de ses travaux sur les fonctions cardiaques). C'est particulièrement dans l'étude du vivant qu'un tel geste se trouve mis en relief. De là, le modèle de la machine ou de l'automate pour penser le corps animal et ses divers mouvements, l'image technique ayant pour vocation de souligner ici l'approche mécaniste du monde naturel. Mais, là où l'animal peut s'y réduire complètement (car il est tout matière), on doit reconnaître en l'homme, et en l'homme seulement, une composition de deux substances : machine jusqu'à un certain point (le corps), ce qui le caractérise en propre reste l'exercice de la pensée qui, elle, est immatérielle. Parler avec à propos est le signe extérieur d'une telle spécificité.

« tous ses appétits sont des volontés » (Traité des Passions, art.

47; 1649).

Ceci implique que les animaux, qui nepensent pas, ne connaissent ni le plaisir ni la douleur. c) L'insoluble question de l'union de l'âme et du corps.• Le corps de l'homme aussi est donc en tous points comparable à une machine (un médecin du XVIIIe s.

écriramême un ouvrage intitulé : L'Homme-machine, 1748).

L'homme-machine dérive de l'animal-machine de Descartesmais La Mettrie entend pousser le mécanisme cartésien jusqu'au maximum de ses conséquences logiques: tout ceque la métaphysique cartésienne attribuait à l'âme (pensées, ides innées) peut être expliqué matériellement.

Touten l'homme n'est que mécanisme et il revient à la science d'en rendre compte.• Comment expliquer alors l'union vécue de la « substance étendue » (= la matière) du corps et de la « substancepensante » (= l'âme) ? Descartes localise bizarrement dans la glande pinéale (petite glande située au-dessus ducerveau moyen, que nous nommons aujourd'hui : épiphyse), le point de jonction entre les volitions de l'âme et lesmouvements du corps de l'homme.

(Evitez : « le gland pinéal », perle célèbre rencontrée dans certaines copies !)• « Toute l'action de l'âme consiste en ce que, par cela seul qu'elle veut quelque chose, elle fait que la petiteglande à qui elle est étroitement jointe, se meut en la façon qui est requise pour produire l'effet qui se rapporte àcette volonté » (Traité des Passions, art.

41; 1649). • Pour Descartes, l'homme a une âme qui lui confère la raison, mais aussi une volonté «infinie», c'est-à-dire le libre-arbitre.

Or ce libre-arbitre, qui permet à l'homme de décider souverainement une action, place l'homme en-dehors del'ordre naturel.

Grâce à sa volonté, l'homme échappe au déterminisme des lois de la nature.• Dès lors, il se pose face à la nature et non pas simplement en elle.

C'est pourquoi Descartes dit que si l'hommedéveloppe suffisamment les pouvoirs techniques que lui donne sa raison, il sera «maître et possesseur de la nature».• Avec Descartes est donc affirmée fortement l'existence d'un ordre humain, l'ordre de la culture, qui a ses loispropres qui dépendent de la volonté de l'homme.

C'est là que se développent l'agriculture et l'ensemble destechniques, la vie sociale et politique, la vie intellectuelle et artistique. En l'homme, le naturel et le culturel se confondent. «Tout est fabriqué et tout est naturel chez l'homme, comme on voudra dire,en ce sens qu'il n'est pas un mot, pas une conduite, qui ne doive quelquechose à l'être simplement biologique.» Merleau-Ponty, Phénoménologie de laperception (1945). • L'idée d'une âme qui place l'homme à part de la nature a pour soubassementune conception religieuse de l'homme.

Si l'on veut conserver l'idée quel'homme malgré tout n'échappe pas à la nature, tout en conservant saspécificité absolue, on peut dire avec Merleau-Ponty que, en l'homme, lenaturel et le culturel se confondent: il n'y a aucun acte humain qui ne puisseêtre rapporté à du biologique.

Mais, de l'autre côté, le sens de ces actes,même les plus primitifs, est toujours culturel.

Tout est naturel en l'homme,mais pour l'homme, tout est culturel. Nature Culture ce qui est inné ce qui est acquis le corps l'esprit pouvoirs du corps tels queceux que permettent les mains humaines le langage, la politesse, lesmoeurs, les traditions, lescoutumes, les règles sociales etc. besoins fondamentaux : désirs à caractère sociaux : faim, soif, sommeil, sexualité ambition, reconnaissance, pouvoir etc. ce qui est lié à l' évolution biologique ce qui est lié à un héritage culturel. »

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