l'homme est-il naturellement moral
Publié le 29/09/2012
Extrait du document
«
La formulation de l’auteur, « on pose la question… », laisse penser qu’il entre dans un débat et réagit à
une(des) hypothèse(s) qui ont cours à l’époque.
Il convient sans doute de voir là, au-delà de la
recherche d’une réponse personnelle à cette question, l’expression d’une certaine impatience devant la
naïveté qu’il prête à la question dont l’origine se trouve vraisemblablement dans les ouvrages de
Rousseau, selon lequel l’homme naîtrait naturellement bon, en même temps qu’une manière
d’indiquer immédiatement qu’il est en désaccord formel avec une telle thèse.
De fait, l’auteur nous confie sur le champ sa position « l’homme, par nature, n’est moralement ni bon,
ni mauvais », en précisant pourquoi il énonce une telle assertion : l’homme n’a en lui, naturellement,
aucun (pas du tout) des caractères qui font de lui un être moral ou un être amoral.
Exprimé dans le
langage d’aujourd’hui, cela signifie « à sa naissance, l’être humain est moralement neutre » ; ce à quoi
Kant ajoute allant plus avant dans l’exposé de sa thèse : c’est à sa raison (conscience), qui lui permet
de se définir à lui-même des « devoirs » et « des lois », que l’homme doit de devenir un être moral.
Il
importe de souligner que les termes « devoir » et « loi » doivent être pris ici dans leur sens
d’obligation morale dictée par la conscience et non en tant qu’obligations imposées par une
quelconque autorité.
Kant veut signifier par la que c’est par un travail sur lui-même effectué grâce à sa
raison que l’homme peut accéder à la moralité.
Ayant posé ce postulat, Kant explique que si l’homme, à la naissance, n’a aucune disposition
naturelle qui peut en faire ou non un être moral, cependant, il porte en lui dès son origine, des «
penchants et instincts » sources d’impulsions qui s’opposent à sa raison et l’incitent à tous les vices.
En d’autres termes, selon Kant, l’homme n’est ni bon ni mauvais à la naissance, mais il a en lui des
germes qui en font naturellement un être plutôt porté au mal.
A partir de cette conception de l’homme, Kant développe l’idée déjà évoquée que l’être humain ne
peut accéder à la moralité que par l’exercice sur lui-même de contraintes qui lui permettent d’élever sa
raison(conscience) et de parvenir à la vertu.
On notera l’importance de la formulation, « il ne peut
donc devenir… », qui donne encore plus de force à l’idée d’ « exercer une contrainte sur lui-même ».
Pour l’auteur, il y a une grande différence en effet entre être contraint et se contraindre.
Kant veut faire
comprendre que ce qui fait qu’un homme est un « être moral », ce n’est pas le fait qu’il ne vole pas par
crainte de se faire arrêter et d’aller en prison mais le fait que sa conscience lui dit que voler est mal.
Certes dans les deux cas, notre morale est sauve, dans les deux cas il y a obéissance à la loi : mais dans
le premier cas la loi est imposée, dans le second elle s’impose par elle-même.
Seul le second cas
répond à la moralité selon Kant.
Toutefois, bien qu’il appuie son raisonnement sur l’idée de la prédisposition de l’homme au mal, Kant
n’écarte pas complétement l’idée que ce dernier puisse être « innocent » s’il est dénué de passions ;
nous dirions : « si son âme et son cœur sont purs ».
Enfin, dans le dernier paragraphe, Kant admet implicitement que la conquête de la moralité n’est pas
chose facile en soulignant que c’est au cours du passage de l’état de nature à l’état de culture
qu’apparaissent les vices du fait des conflits qui s’établissent entre passions et raison.
Il conclut en
insistant (« et cependant ») sur la nécessité absolue pour l’homme de respecter le sens de son existence
et d’accomplir sa « destination » : « sortir du pur état de nature ».
Il ajoute, pour bien faire comprendre
quel est l’enjeu, « … où nous ne sommes que des animaux » indiquant par la que nous avons le devoir
de répondre à notre vocation en faisant le choix de nous élever pour devenir « Humain », et non rester
à l’état d’animal.
2.
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