L'homme est-il libre face aux événements historiques ?

En effet, le face indiquant la distance séparant l?homme du déploiement de l?histoire (sous ses yeux), un tel écart peut être celui de l?espace critique (du regard). Cet exercice critique dans la prise de distance supposée par le face, et faisant de l?homme qu?il ne soit pas aveuglément immergé en le devenir de l?histoire, assure la possibilité du choix. Voilà comme se peut concevoir une nouvelle acception de la ? liberté face ? : l?exercice critique propre à la prise de distance rend possible l?engagement (rationnel, c?est-à-dire d?une liberté procédant d?un choix) de l?homme en les évènements de l?histoire. Ainsi, se réalise de manière pragmatique l?humanité de l?homme en tant que celle-ci consiste en sa liberté (qui est essence). La liberté de l?homme s?incarne (dans l?individu) et se concrétise dans son agir prenant part aux évènements de l?histoire ? tel est le sens hégélien de la raison de l?histoire manifestant la liberté de l?homme. En conséquence, la liberté de l?homme face à l?histoire dans son devenir signifie la possibilité, humaine tout autant que pour l?individu, de devenir nécessité. Cette conception de la liberté de l?homme dans son rapport à l?histoire consiste à faire de ce dernier (l?homme), le destin historique de la rationalité (ou Raison, pour Hegel) se réalisant dans la concrétude du monde. La liberté devient ici la possibilité d?adhérer à la détermination (ou au déterminisme) rationnelle de l?histoire en devenant destin ? ainsi en est-il du rôle du grand homme et du personnage historique. Etant libre face aux évènements de l?histoire en tant qu?il s?y engage, autrement dit étant libre parce que s?y engageant, la liberté de l?homme est la liberté d?être homme : face à l?histoire, l?homme peut exercer sa liberté dans la participation. Alors, l?homme devient sens (se donne à lui-même sens) dans et par l?histoire.