l'homme est-il fait pour le travail ?
Publié le 21/11/2005
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Les hommes travaillant ou par nécessité ou par choix, on observe que la vertu est la plus forte là où le choix a lemoins joué ; il y a donc lieu de considérer s'il ne vaut pas mieux préférer, pour la fondation d'une ville, des lieuxstériles où les hommes, forcés à être laborieux, moins adonnés au repos, fussent plus unis et moins exposés, par lapauvreté du pays, à des occasions de discorde ? Telle a été Raguse, et plusieurs autres villes bâties sur un solingrat.
La préférence donnée à un pareil site serait sans doute et plus utile et plus sage, si tous les autres hommes,contents de ce qu'ils possèdent entre eux ne désiraient pas commander à d'autres.
Or, comme on ne se peutdétendre de leur ambition que par la puissance, il est nécessaire dans la fondation d'une ville d'éviter cette sorte depays ; il faut, au contraire, se placer dans les lieux où la fertilité donne des moyens de s'agrandir, et de prendre desforces pour repousser quiconque voudrait attaquer, et pour anéantir qui voudrait s'opposer à notre accroissementde puissance.
Quant à l'oisiveté que la richesse d'un pays tend à développer c'est aux lois à plier ses habitants aux travauxauxquels l'âpreté du site ne les contraindrait pas.
Il faut imiter ces législateurs habiles et prudents qui ont habitédes pays très agréables, très fertiles, et plus capables d'amollir les âmes que de les rendre propres à la véritablevirtù.
Aux douceurs et à la mollesse du climat, ils ont opposé, pour leurs guerriers, par exemple, la rigueur d'unediscipline sévère et des exercices pénibles, de manière que ceux-ci sont devenus meilleurs soldats que la naturen'en fait naître même dans les lieux les plus âpres et les plus stériles.
Parmi ces législateurs, on peut citer lesfondateurs du royaume d'Égypte.
III.
Une ambivalence du rapport au travail due à l'ambivalence de la nature elle-même
Peut-être faudrait-il alors scinder l'homme en deux facettes différentes, une facette naturelle qui n'est pasforcément destinée au travail, et une facette sociale dont l'une des caractéristiques essentielles est justementd'être faite pour le travail.
Cela permettrait peut-être de distinguer, de la même façon, deux facettes du travail,avec un travail libre d'un côté, non vécu comme une contrainte sociale mais comme une possibilité de réalisation desoi par l'exercice régulier de ses facultés, et un travail contraint, socialement déterminé, et présentant un risqued'aliénation de la nature humaine.
Marx, Critique du programme de Gotha
Dans une phase supérieure de la société communiste, quand auront disparu l'asservissante subordination desindividus à la division du travail et, avec elle, l'opposition entre le travail intellectuel et le travail manuel ; quand letravail ne sera pas seulement un moyen de vivre, mais deviendra lui-même le premier besoin vital ; quand, avec ledéveloppement multiple des individus, les forces productives se seront accrues elles aussi et que toutes les sourcesde la richesse collective jailliront avec abondance, alors seulement l'horizon borné du droit bourgeois pourra êtredéfinitivement dépassé et la société pourra écrire sur ses drapeaux : « De chacun selon ses capacités, à chacunselon ses besoins ! ».
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