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L'homme doit retourner à l'état de nature ?

Publié le 04/12/2009

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Thèmes : Deux complexes notionnels permettent de présenter la structure thématique de l’énoncé. Leur analyse doit fournir les éléments de structuration nécessaire à une réflexion problématique. (i) L’état de nature : L’état de nature se définit d’abord sur le mode négatif et par privation : il est l’homme sans la civilisation (humaine), sans la culture et la société ; en bref, l’homme moins le collectif humain et ses produits. L’individu simple et atomisé, réduit à sa pure naturalité d’être biologique. Réduire l’homme à son état biologique d’animal parmi les vivants apporte toutefois une caractérisation positive de l’état de nature, car dans l’humain naturel, il y a l’innéisme génétique des instincts. (ii) L’homme : Proposer une définition de l’homme doit décider si son identité peut se réduire au biologique de l’état naturel. Or, la définition de l’homme, sa caractérisation par des attributs qui seraient constitutifs de son essence, apparue dans avec la méthode platonicienne de la définition par division (« bipède sans plume «) et prolongée par la doctrine aristotélicienne de genre et différences spécifiques (« animal rationnel «, « animal politique «, etc.), jamais ne permet d’épuiser l’ensemble du champ de significations recouvert par le terme ‘homme’ (il suffisait à Diogène de déplumer un poulet pour susciter les rires de l’assistance, et plonger dans le doute les partisans d’une définition d’essence). Maintenons cependant deux dimensions d’une généralité extrême et auxquels doivent satisfaire tous les êtres qualifiables d’hommes : le génome spécifique (patrimoine génétique naturel) et la rationalité.

« Rousseau n'était pas pour notre retour dans les bois ! On a écrit beaucoup de sottises, Voltaire le premier, sur la conception rousseauiste de la nature: il n'a jamais étédans l'intention de l'auteur du Contrat social de revenir à l'état de nature — on ne saurait revenir en effet à ce quiest passé — et l'on créditera Rousseau d'assez d'intelligence pour ne pas le soupçonner d'avoir méconnu lecaractère irréversible du temps.Certes, Rousseau se méprenait parfois sur la réalité de la vie des hommes de jadis, mais il n'était pas si dupe de sonidéalisation qu'on a bien voulu le dire.

Certes, la découverte de la préhistoire, au XIXe siècle, mettra à mal sesspéculations hasardeuses sur les origines de l'homme et l'on s'apercevra bientôt que ce n'était pas dans un paradisque vivait l'homme de Cro-Magnon.

Mais ce n'est pas ainsi qu'il faut lire Rousseau: son état de nature n'est pas unmoment de l'Histoire, c'est une construction théorique, un modèle au double sens épistémologique et moral — ce àl'aune de quoi on peut comprendre un phénomène et ce vers quoi nous devrons tendre.Que faisons-nous d'autre aujourd'hui lorsque nous constatons, en nous indignant, que dans tel pays, il y a desmiséreux qui ne mangent pas à leur faim? Nous jugeons un état social présent par rapport à un état «naturel»: ilest, en effet, pour nous «naturel», «normal», que tous les hommes mangent à leur faim (puisque le besoin demanger est lui-même naturel) et la société qui n'accorde pas à chacun de ses membres des ressources suffisantespour subsister nous paraît, à bon droit, monstrueuse.. »

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