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L’homme comme l’animal doué de raison (Hobbes)

Publié le 17/09/2015

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hobbes

Hobbes

 

« Les enfants ne sont doués d’aucune raison avant d’avoir acquis l’usage de la parole ; mais on les appelle des créatures raisonnables à cause de la possibilité qui apparaît chez eux d’avoir l’usage de la raison dans l’avenir. Et la plupart des hommes, encore qu’ils aient 5 assez d’usage du raisonnement pour faire quelques pas dans ce domaine (pour ce qui est, par exemple, de manier les nombres jusqu’à un certain point), n’en font guère d’usage dans la vie courante : dans celle-ci, en effet, ils se gouvernent, les uns mieux, les autres plus mal, selon la différence de leurs expériences, la promptitude de leur mémoire, et la façon dont ils sont inclinés vers des buts différents ; mais surtout selon leur bonne ou mauvaise fortune, et les uns d’après les erreurs des autres. Car pour ce qui est de la science, et de règles de conduite certaines, ils en sont éloignés au point de ne pas savoir ce que c’est. »

Questions

 

1. Dégagez la thèse du texte et la progression du raisonnement.

 

2. Expliquez :

 

a) « on les appelle des créatures raisonnables à cause de la possibilité qui apparaît chez eux d’avoir l’usage de la raison dans l’avenir » ;

 

b) « dans celle-ci [la vie courante], en effet ils se gouvernent [...] surtout selon leur bonne ou mauvaise fortune, et les uns d’après les erreurs des autres ».

 

3. Quels peuvent être les usages de la raison dans la vie courante ?

S’interroger sur la valeur de ce qui nous forme et oriente notre conduite est une tâche conforme à notre statut d’animal raisonnable. En effet, l’efficacité d’une adaptation peut être un piège. Si des habitudes sont requises à juste titre par la vie courante, elles peuvent aussi devenir des pièges. Cette fonction est donc ambivalente et il revient justement à la réflexion et au jugement éclairé de tracer ses limites de validité. Par la conscience de soi, l’esprit se rend attentif à ce qui le conditionne. Par la raison, il cherche à en connaître la signification et la portée. Nous découvrons ainsi que ce que nous croyons évident ou naturel est le produit d’un conditionnement social. La relativité de nos mœurs, de nos pratiques familiales, de notre éducation, nous apparaissent. Cet éveil est susceptible de troubler au point de faire préférer l’acceptation bornée d’une norme qui sécurise. Dans ce cas, il est légitime de dire que la personne manque à sa qualité d’être pensant. Descartes donne toute son étendue à ce sujet dans le Discours de la méthode. 

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