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l'homme a-t-il une place privilégiée dans la nature ?

Publié le 21/11/2005

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« Ainsi, formée au début pour satisfaire les besoins vitaux, elle existe pour permettre de bien vivre. » Dans la « polis » se réalise tout autre chose que la simple satisfaction des besoins : sa fonction initiale (satisfaire les besoins vitaux) découvre autre chose de beaucoup plus important : non plus le vivre mais le bien vivre. Non plus la simple vie biologique mais l'accès à la vie proprement humaine, qui dépasse la sphère économique pour atteindre la sphère morale. « Car c'est le caractère propre de l'homme par rapport aux autres animaux d'être le seul à avoir le sentiment du bien et du mal, du juste et de l'injuste, et des autres notions morales, et c'est la communauté de ces sentiments qui engendre famille et cité. » Seule la cité, la « polis », transcende les simples nécessités vitales et animales et permet à l'homme d'accéder à sa pleine humanité. Elle naît de la mise en commun de ce qui est spécifiquement humain : la raison et les sentiments moraux. Ainsi les modernes ont-ils tort de parler « d'animal social » : ce qu'Aristote désigne est moins l'appartenance à une communauté quelconque, ou encore régie par des intérêts « économiques », que l'accès à une sphère autre, seulement politique, et qui permet à l'homme de s'épanouir en tant qu'homme, de viser le bonheur, d'entretenir avec les autres hommes des liens libres, libérés de tout enjeu vital. Plus étranges peuvent paraître les deux autres thèses, liées, d'Aristote, affirmant que la cité est une réalité naturelle, et surtout, qu'elle est antérieure par nature à l'individu. Cela signifie que l'homme n'est pas autosuffisant : il n'est qu'une partie d'un tout : la cité, comme la mai est partie du corps. Pas plus que la main n'existe réellement sans le corps, l'individu humain n'existe sans la cité.

« L'homme est libreUn autre privilège de l'homme par rapport à la nature, c'est sa liberté.

En effet, les animaux n'obéissent qu'àleur instinct.

Ils ne décident pas de ce que sera leur existence.

Seul l'homme possède la liberté de faire deschoix et de se déterminer lui-même. "La faculté de se perfectionner, à l'aide des circonstances, développe successivement toutes les autres, etréside parmi nous tant dans l'espèce que dans l'individu, au lieu qu'un animal est au bout de quelques mois cequ'il sera toute sa vie, et son espèce au bout de mille ans ce qu'elle était la première année de ces mille ans.Pourquoi l'homme seul est-il sujet de devenir imbécile ? N'est-ce point qu'il retourne ainsi dans son étatprimitif, et que, tandis que la bête, qui n'a rien acquis et qui n'a rien non plus à perdre, reste toujours avecson instinct, l'homme, reperdant par la vieillesse ou d'autres accidents tout ce que sa perfectibilité lui avait fait acquérir, retombe ainsi plus bas que la bête même?" ROUSSEAU L'homme naturel est capable de progresser, de se perfectionner.

C'est même ce qui va lui permettre dedévelopper des techniques, et d'inventer la société, quittant ainsi l'état de nature.

De ce fait, Rousseau vasouligner, à la suite du texte cité, que c'est précisément cette perfectibilité qui pourrait être la cause de tousles malheurs de l'homme.Qu'est-ce qui distingue l'homme de l'animal ? Tandis que l'animal est figé dans une conduite totalementinstinctuelle, l'homme, lui, est capable de se perfectionner, en utilisant son environnement à son profit.

Ce quile prouve, c'est que l'homme peut régresser, alors que 'animal ne le peut pas.On trouve ici la distinction essentielle entre l'homme et l'animal, qui du même coup permet de comprendrel'opposition entre nature et culture.

Parce qu'il est capable de progresser, de s'améliorer lui-même, et passeulement de comprendre des choses nouvelles, l'homme est de loin supérieur à l'animal.

Mais encore lui faut-ilsavoir utiliser ce don : la guerre comme la médecine sont des fruits de cette perfectibilité. L'homme est maître et possesseur de la natureL'homme occupe une place particulière dans la nature.

En ce qu'il latransforme selon ses besoins et désirs.Dans la sixième partie du « Discours de la méthode » (1637), Descartesmet au jour un projet dont nous sommes les héritiers.

Il s'agit depromouvoir une nouvelle conception de la science, de la technique etde leurs rapports, apte à nous rendre « comme maître et possesseursde la nature ».

Descartes n'inaugure pas seulement l'ère du mécanisme,mais aussi celle du machinisme, de la domination technicienne dumonde.Si Descartes marque une étape essentielle dans l'histoire de laphilosophie, c'est qu'il rompt de façon radicale et essentielle avec sacompréhension antérieure.

Dans le « Discours de la méthode »,Descartes polémique avec la philosophie de son temps et des sièclespassés : la scolastique, que l'on peut définir comme une réappropriationchrétienne de la doctrine d'Aristote.Plus précisément, il s'agit dans notre passage de substituer « à laphilosophie spéculative qu'on enseigne dans les écoles » une «philosophie pratique ».

La philosophie spéculative désigne lascolastique, qui fait prédominer la contemplation sur l'action, le voir surl'agir.

Aristote et la tradition grecque faisaient de la science uneactivité libre et désintéressée, n'ayant d'autre but que de comprendrele monde, d'en admirer la beauté.

La vie active est conçue comme coupée de la vie spéculative, seule dignenon seulement des hommes, mais des dieux.Descartes subvertit la tradition.

D'une part, il cherche des « connaissances qui soient fort utiles à la vie »,d'autre part la science cartésienne ne contemple plus les choses de la nature, mais construit des objets deconnaissance.

Avec le cartésianisme, un idéal d'action, de maîtrise s'introduit au coeur même de l'activité deconnaître.La science antique & la philosophie chrétienne étaient désintéressées ; Descartes veut, lui, une « philosophiepratique ».

« Ce qui n'est pas seulement à désirer pour l'invention d'une infinité d'artifices qui feraient qu'onjouirait sans aucune peine des fruits de la terre et de toutes les commodités qui s'y trouvent, maisprincipalement aussi pour la conservation de la santé [...] »La nature ne se contemple plus, elle se domine.

Elle ne chante plus les louanges de Dieu, elle est offerte àl'homme pour qu'il l'exploite et s'en rende « comme maître & possesseur ».Or, non seulement la compréhension de la science se voit transformée, mais dans un même mouvement, cellede la technique.

Si la science peut devenir pratique (et non plus seulement spéculative), c'est qu'elle peuts'appliquer dans une technique.

La technique n'est plus un art, un savoir-faire, une routine, elle devient unescience appliquée.D'une part, il s'agit de connaître les éléments « aussi distinctement que nous connaissons les métiers de nosartisans ».

Puis « de les employer de même façon à tous les usages auxquels ils sont propres ».

Il n'est pas. »

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