L'historien peut-il être objectif?
Publié le 25/01/2020
Extrait du document
• Le dernier problème est constitué par la subjectivité même de l'historien : s'il choisit de traiter telle ou telle période du passé, c'est par goût, par intérêt Ainsi, dans toute la masse de documents dont il dispose, il est amené à opérer un tri : retenir ou écarter le témoignage des cahiers de doléance, pour étudier la période pré-révolutionnaire par exemple, aura des conséquences sur l'interprétation des événements, parce que cela reviendra à adopter un certain point de vue, celui du futur «Tiers-état», et non ceux de l'aristocratie et du clergé. L'historien
«
faire que sur la foi de documents tels que, par exemple, des registres
de baptême ou de funérailles, des cahiers, des photographies, des
gravures, des lettres, qui sont écrits ou produits par des hommes.
Ill • Toutes ces traces du passé ne sont pas exemptes de subjectivité :
lt! consigner telle ou telle information, prendre telle ou telle photo-
0 graphie, c'est déjà écarter telle ou telle autre donnée, c'est déjà
~ filtrer la réalité vécue et manquer la transmission de la totalité des
X événements que réclamerait l'impératif d'une objectivité absolue.
Mais quand bien même cette transmission serait possible, y aurait-il
.J un quelconque intérêt à disposer d'une infinité d'informations?
Ill.
La subjectivité de la rec:hen:he historique
• Le dernier problème est constitué par la subjectivité même de
l'historien : s'il choisit de traiter telle ou telle période du passé, c'est
par goût, par intérêt.
Ainsi, dans toute la masse de documents dont
il dispose, il est amené à opérer un tri : retenir ou écarter le témoi
gnage des cahiers de doléance, pour étudier la période pré-révolu
tionnaire par exemple, aura des conséquences sur l'interprétation
des événements, parce que cela reviendra à adopter un certain point
de vue, celui du futur «Tiers-état», et non ceux de l'aristocratie et
du clergé.
L'historien est donc conduit à sélectionner, à choisir, à
trier : il doit donner un sens aux faits, il doit les interpréter.
• Nous attendons donc de l'histoire une certaine objectivité, dont
nous venons de voir qu'elle était inaccessible.
Il faut donc, pour être
historien, renoncer à l'objectivité absolue, qui n'aurait de toute
façon que peu d'intérêt, pour rechercher ce que Ricœur appelle,
dans Histoire et Vérité, une «subjectivité de haut rang».
En quoi
consiste-t-elle? Ëvidemment, il ne s'agit pas de revenir au roman ou
à la fiction, qui laissent libre cours à la subjectivité et au sentiment
dont l'esprit scientifique de l'historien est censé se départir, mais
il faut accepter que l'historien éprouve pour la période traitée une
certaine «sympathie», il faut qu'il se sente concerné par les faits
qu'il aborde.
• Il convieJJt donc, comme le dit encore Ricœur, de remplacer
une «mauvaise subjectivité» (celle qui obscurcit le jugement et n'est
pas de mise dans les sciences) par une «bonne subjectivité», qui
permette à l'histoire d'assumer son caractère de science humaine.
> Flash bac p.
57.
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