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L'historien n'est-il qu'un interprète du passé ?

Publié le 27/02/2008

Extrait du document

Max Weber l'affirmait, mais les exemples qu'il en donne sont la meilleure réfutation de son affirmation. Nous nous intéressons à l'histoire grecque, prétendait-il, tandis qu'à nos yeux les guerres des tribus cafres ou peaux-rouges ne sont pas de l'histoire. Comme elles semblent lointaines, ces affirmations qui ne datent pourtant que de trois quarts de siècle ! Car, précisément depuis le début du XXe siècle, l'histoire a accompli sa seconde mutation. La première avait été celle par laquelle elle s'était arrachée à sa fonction de mythe collectif, pour devenir connaissance désintéressée de la pure vérité : les Grecs sont les auteurs de cette mutation ... On n'a pas le droit d'ignorer quelle est la double leçon du travail des historiens depuis un siècle : que l'histoire est connaissance objective, mue par la curiosité désintéressée, et non expression d'une situation existentielle ; et que tout ce qui est historique est digne de l'histoire. Quand Heidegger voit dans l'histoire une projection dans le passé de l'avenir que s'est choisi l'homme, il ne fait qu'ériger en philosophie anti-intellectualiste l'historiographie nationaliste du XIXe siècle : ce faisant, comme la chouette de Minerve, il s'est éveillé un peu trop tard.   3) Le travail de l?historien ne reste que de l?interprétation.   Les Mots et les Choses de Michel Foucault, confirmée dans L'Archéologie du savoir. s'attache à décrypter les discours des sciences humaines et réduit en poussière l'histoire des sciences, comme l'économie politique, la biologie, telle qu'elle était décrite jusqu'ici ; de là, il met en question tout discours historique dans la mesure où celui-ci n'est pas capable de reconstituer le langage d'une époque - du XVIIIe siècle notamment -, reprochant en un sens aux historiens de n'avoir pas reconstitué l'univers mental des sociétés d'autrefois, tel que le réclamait Lucien Febvre il y a un quart de siècle. Foucault, dans son Archéologie, en vient à affirmer l'inutilité du discours historique, du moins tel qu'il le connaît.

« Analyser le sujet La formulation du sujet laisse penser qu'il y a nécessité ou contrainte d'interprétation.

Le présupposé est que leshistoriens interprètent.« Historiens » est une expression plus précise que « l'histoire » en tant que discipline générale.

Ce sont des hommesparticuliers, vivant dans un contexte spécifique d'époque et de lieu, ayant même des faiblesses et des défaillancescomme tout être humain.

Ils peuvent être sujets aux préjugés, victimes à leur insu ou non de l'idéologie de leurpays, ou d'autre chose du même ordre.« Interpréter » est à considérer dans son double sens : jugement subjectif, voire éloigné de la réalité.

(« Histoire »signifie aussi « plusieurs individus »).

Dans le cas de l'histoire, c'est évidemment pertinent. Élaborer la problématique L'histoire se propose d'établir la vérité sur les faits passés.

Éviter d'interpréter semble être sa règle déontologiquepremière, sans quoi ce n'est plus tout à fait une science.

L'historien ne peut pas se permettre d'interpréter.

Maisl'histoire est également une science humaine qui étudie le passé humain, à partir de documents et de monumentshumains.

Présentée ainsi, on comprend la formule très récessive du sujet : est-il possible de ne pas avoir recours àl'interprétation, puisque tout le matériau humain, par définition, est sujet à l'interprétation ?S'ajoute à cela que les valeurs nationales ou contemporaines peuvent influencer le jugement d'un historien sur lepassé de son propre pays, ou lui faire mal comprendre des comportements culturels très éloignés, dans le tempscomme dans l'espace.

Subsistent aussi beaucoup de lacunes et de choses manquantes dans les restes du passé,manques qu'il faut bien, d'une manière ou d'une autre, combler.

Doit-on donc accorder un seuil de tolérance àl'interprétation, et où se situe-t-il ? Et surtout, de quel type d'interprétation s'agit-il ? Est-ce une simple prise departi subjective, ou s'agit-il de la prise en compte de la complexité des faits à comprendre ? Élaborer le plan Introduction : Partir d'un événement commenté en direct par les journalistes et se demander s'il en irait de mêmepour les historiens. I.

La contrainte de l'interprétation 1.

Matériau lacunaire : le passé a disparuDe nombreux éléments manquent sur une période.

Il faut interpréter, faute de les connaître, les « blancs » laisséspar les traces qui nous sont parvenues.2.

Matériau humain et signifiant : les documents humainsLes documents et textes rédigés par l'homme sont déjà des interprétations sur ce qui est vécu.

L'historien doitinterpréter cette interprétation.3.

Contexte culturel : influence du présent de l'historien L'interprétation de l'historien est à son tour dépendante desvaleurs de son époque. Transition : Mais, justement, n'est-ce pas lui, plus que tout autre, qui sait se dégager de cette influence et regarder le passé tel qu'il était ? II.

La pertinence de l'interprétation 1.

Méthode scientifique d'analyse et synthèse des donnéesLes documents sont soumis à une critique, puis à une synthèse, de la même façon que les faits observés en sciencede la nature.2.

Principe de falsification et de vérification des théories avancées Comme en sciences également, les théoriesproposées sont soumises à la confrontation des faits, c'est-à-dire ici de tous documents disponibles.3.

Difficulté propre à l'histoireInterprétation des intentions des acteurs de l'histoire et de leur propre interprétation de l'histoire, doublementcomplexe. Conclusion : L'interprétation est inévitable, mais propre au matériau humain.

Politique et idéologie interprètent, elles, de façon plus orientée, avec un objectif qui n'est pas toujours l'approche de la vérité.. »

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