L'histoire peut-elle délivrer l'homme du déterminisme naturel?

« propre à l'homme: c'est lui qui la fabrique, par le jeu dialectique entre la constitution des projets et l'expérience passée.

- Cette histoire prend place dans une élaboration culturelle globale, dont le sens fondamental consiste en une négation de la nature, du donné naturel, du déterminisme (en rappeler une définition générale) de la nature: • Voir l'anthropologie contemporaine (G.

Bataille), ou, d'un point de vue plus classiquement philosophique, la façon dont Rousseau 1 montre que l'humanisation consiste en l'abandon de qualités primitivement animales (qui, étant instinctives, sont mécaniquement déterminées).

L'historicité humaine définit l'espace ouvert de pratiques multiples, diffé­ rentes (cf la diversité des cultures, des attitudes, des mentalités: manières particulières de répondre à des problèmes qui sont pourtant universels).

- Dans la culture occidentale notamment, l'histoire de la science et de la technique apparaît comme la mise en application progressive d'un projet de «maîtrise et domination de la nature": il s'agit d'en repérer les lois (le déterminisme) pour les utiliser à des fins de transformation (cf A.

Comte).

Il.

L'histoire comme réalisation - Notre conscience d'appartenir à l'histoire se constitue par rapport aux œuvres du passé, c'est-à-dire aux transformations imposées par une culture au milieu naturel 2 • Importance, dans cette optique, de l'activité laborieuse (spécifiquement humaine).

- L'œuvre humaine, parce qu'elle actualise un projet, inscrit dans la durée historique une spiritualisation de la matière (et de la nature dans son ensemble).

Cf Hegel.

-Plus l'homme transforme le réel, plus il se transforme lui-même et refoule donc son animalité première: • modifications du corps; • modifications des modes d'alimentation, de survie ...

L'être humain, à travers son histoire, s'affirme ainsi de mieux en mieux capable de se définir lui-même, échappant à toute définition par un donné naturel immédiat; • on peut rappeler rapidement à ce propos l'opposition entre une pensée essentialiste définissant a priori l'être humain et un point de vue existentialiste.

III.

La liberté, horizon de l'histoire Deux façons de l'affirmer: • version idéaliste: Hegel.

L'homme comme représentant de l'Esprit mani­ feste progressivement sa vocation à être libre; • version matérialiste: Marx.

La production humaine élabore un univers de plus en plus éloigné de la nature (la rupture par rapport à la nature s'effectuant dès l'apparition d'un travail authentiqüement humain), où doit se réaliser une liberté concernant l'ensemble de l'humanité.

Quelle que soit en apparence la distance subsistant entre ces schémas philosophiques et la réalité contemporaine, il n'en reste pas moins que toute 1.

Lire le texte de Rousseau dans le chapitre Nature/Culture.

2.

Voir, dans le chapitre sur le travail, le sujet no 29.. »