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l'histoire n'est-elle que désordre ?

Publié le 20/11/2005

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histoire

"Partout la cohue la plus bigarrée, qui nous captive, et quand une chose disparaît, une autre prend aussitôt sa place." dit Hegel, in Philosophie de l'histoire.

Hegel montre aussi que l'histoire n'est pas simplement désordre. Selon lui, les hasards et les désordres apparents (guerres, massacres, exterminations, etc.) forment seulement l'écume du réel. Le désordre se tient à la superficie irrationnelle des choses : car la vraie réalité est ordre historique, configuration dotée d'un sens. Derrière la contingence et le désordre, se dessinent unenécessité, une transparence, un ordre, une rationalité.

  • TERMES DU SUJET:

-    Histoire: l'histoire désigne davantage le devenir des sociétés humaines que le récit historique : l'ensemble des états par lequel passe le devenir de l'humanité. -    N'est-elle que : être seulement, uniquement, réductible à. -    Désordre : absence d'ordre, c'est-à-dire de disposition conforme à la raison. Ensemble d'irrégularités et d'instabilités, de déviances, etc.

  • L'histoire humaine offre le spectacle désolant d'un désordre tragique. Ce sont toujours les mêmes passions qui animent les hommes. Mais, ne peut-on pas déceler une certaine régularité dans le cours des choses humaines ? L'histoire ne témoigne-t-elle d'un progrès continu ?
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« • L'ordre sous-jacent de l'histoire : Sans nécessairement passer par une conception spirituelle de l'histoire, comme lefait Hegel, on peut considérer que l'histoire se joue sur deux plans, l'un apparent qui ne laisse voir que désordre etaléas, l'autre, sous-jacent qui possède un mouvement ordonné.

Marx par exemple, retrouve l'ordre et les lois del'histoire au niveau des modes de production économique ; les individus agissent en fonction des forces sociales quiles déterminent et ces forces économiques et sociales conduisent, à travers la lutte des classes, à l'émancipationdu prolétariat et au règne de la liberté. Cependant, ces tentatives de totalisation de l'histoire ne convainquent pas toujours.

Il semble difficile d'apercevoirun sens à l'accumulation des crimes et des drames dont notre siècle est jalonné.

Doit-on en conclure que l'histoiren'est que désordre ? • L'éthique comme principe unificateur de l'histoire : Il ne semble pas possible de concevoir un ordre et une raisonglobale de l'histoire.

Il est cependant possible de considérer que, malgré la présence de désordres multiples et dedéviances, on puisse trouver des modèles d'intelligibilité.Une conception complexe et synthétique de l'histoire exige que l'on prenne simultanément en compte ordre etdésordre.

Car penser que l'histoire détient un sens, une intelligibilité et une clarté présente un intérêt moral : celanous permet de travailler en vue d'un avenir meilleur de l'humanité.

Donc ne disons pas que l'histoire a un ordre etun sens : disons qu'elle doit en avoir un.

De ce point de vue, la notion d'ordre historique est éthique : elle nousinvite à bien oeuvrer pour la justice, à pratiquer des actes cohérents.

Il faut que l'histoire soit ordre et avènementdu sens : il faut que la raison l'emporte sur le désordre et la cohue bigarrée de l'histoire.

Il faut travailler pour laliberté.

La fin et l'ordre de l'histoire sont des idées morales.À l'idée de lois inébranlables se substitue celle d'une raison voulue et d'un choix moral, comme nous le précise, enl'argumentant, Raymond Aron :« Il est légitime de construire une idée de la raison, la représentation d'une collectivité ordonnée et équitable [...]L'homme d'Occident [...] est celui qui n'a jamais consenti à consacrer l'injustice en la mettant au compte de Dieu oudu cosmos [...] Vouloir que l'histoire ait un sens, c'est inviter l'homme à maîtriser la nature.

» (R.

Aron, Dimensionsde la conscience historique, Pion.) • Conclusion : L'histoire n'est pas entièrement désordre : elle rassemble des ensembles intelligibles, construits par l'historien, sans nullement éliminer hasards et aléas, elle unit certaines lois statistiques et certains phénomènesirréguliers, en les encadrant sous une idée éthique, guidant l'homme dans son action.

Elle unifie les irrégularités etl'ordre voulu par l'homme en quête de moralité.. »

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