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L'histoire évènementielle chez Rousseau

Publié le 18/06/2012

Extrait du document

histoire

[Caractère négatif de l'histoire événementielle]

«Un des grands vices de l'histoire est qu'elle peint beaucoup plus les

hommes par leurs mauvais côtés que par les bons; comme elle n'est intéressante

que par les révolutions, les catastrophes, tant qu'un peuple croît et

prospère dans le calme d'un paisible gouvernement, elle ne dit rien; elle ne

commence à en parler que quand, ne pouvant plus se suffire à lui-même, il

prend part aux affaires de ses voisins, ou les laisse prendre part aux siennes;

elle ne l'illustre que quand il est déjà sur son déclin : toutes nos histoires

commencent où elles devraient finir. Nous avons fort exactement celle des

peuples qui se détruisent; ce qui nous manque est celle des peuples qui se

multiplient; ils sont assez heureux et assez sages pour qu'elle n'ait rien à

dire d'eux : et en effet nous voyons, même de nos jours, que les gouvernants

qui se conduisent le mieux sont ceux dont on parle le moins. Nous

ne savons donc que le mal; à peine le bien fait-il époque. Il n'y a que les

méchants de célèbres, les bons sont oubliés ou tournés en ridicule : et voilà

comment l'Histoire, ainsi que la philosophie, calomnie sans cesse le

genre humain.«

Rousseau.

 

questions:

1) Dégagez l'idée essentielle du texte en soulignant ses arguments principaux.

2) Qu'est-ce que l'auteur entend par : «Elle ne l'illustre que quand il est déjà

sur son déclin : toutes nos histoires commencent où elles devraient finir.«?

3) Doit-on chercher des modèles dans l'histoire?

histoire

« SUJET 12 Question 2.

_______________ _ Qu'est-ce que l'auteur entend par : «Elle ne l'illustre que quand il est déjà sur son déclin : toutes nos histoires commencent où elles devraient finir.»? L'histoire événementielle s'intéresse particulièrement aux conflits, aux guerres entre les peuples.

Or, selon Rous­ seau, de tels conflits sont le signe d'une décadence d'un peuple, c'est-à-dire du commencement de sa fin.

Par exemple, la guerre entre Gaulois et Romains, par où les historiens de l'époque de Rousseau faisaient réelle­ ment commencer l'histoir~> de la Gaule, marque en réalité la fin de l'histoire du peuple gaulois (qui auparavant vivait «sans histoire»).

On fait donc commencer son histoire là où elle devrait normalement finir.

Question 3 ______________ _ Doit-on chercher des modèles dans l'histoire? Pour répondre à cette question, il convient de réfléchir sur ce que l'on doit entendre par «modèle» : - Modèle peut s'entendre au sens large d'«exemple», de «ce qui doit servir d'objet d'imitation».

On pourra s'interroger alors, à partir du texte de Rousseau, sur le fait de savoir si en histoire «il n'y a que les méchants de célèbres», tandis que «les bons sont oubliés ou tournés en ridicule».

Mais on pourra aussi réfléchir de manière plus générale sur les enseignements que nous devons tirer de l'histoire pour notre vie présente.

À cet égard, on méditera la citation de Nietzsche, donnée ci-dessous.

- Mais modèle peut aussi s'entendre au sens scienti­ fique de «représentation simplifiée d'un processus, d'un système» (Petit Robert).

En ce cas il s'agit de savoir si l'histoire est régie par des lois, si elle possède un sens, et donc si nous pouvons en tirer des enseignements pour notre propre avenir.

Pour toutes ces questions, on trou­ vera des éléments de réflexion et de réponse dans le sujet suivant.

Citation Le siècle dans lequel tu t'affliges de te sentir jeté te pro- une mère et une nourrice - sinon il n'est point de clame heureux d'avoir cette chance; il te crie qu'il t'échoit sagesse.

Mais il faut voir plus loin qu'eux, pouvoir leur encore une part d'expériences dont les hommes d'autres échapper par le haut ...

L'histoire de même doit t'être rami­ temps devront sans doute encore se passer.

Ne fais fière, et le jeu prudent avec les plateaux de la balance : point fi d'avoir encore été religieux; découvre tout le d'un côté, de l'autre.

sens d'avoir encore eu authentiquement accès à l'art.

Ne Reviens sur tes pas, marche sur les traces dont l'huma­ tiens-tu pas justement de ces expériences le pouvoir de nité a marqué sa grande et doulouseuse pérégrination à refaire, en les compremant mieux, d'immenses étapes de travers le désert du passé : c'est ainsi que tu seras le l'humanité qui t'a précédé? N'est-ce pas justement sur ce plus sûrement instruit de la direction dans laquelle l'huma­ sol qui te dép/ait tant patois, sur ce terrain de la pensée nité future ne pourra ou ne devra plus revenir ...

Ton but impure, qu'ont poussé les plus beaux fruits de l'ancienne est de devenir toi-même une chaÎne nécessaire civilisation? Il faut avoir aimé la religion et l'art comme d'anneaux de civilisation.

NIETZSCHE 45. »

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