L'histoire est-elle le tribunal du monde ?

« L'histoire n'est pas le tribunal du monde L'histoire est neutre.

Elle n'a pas de finalité.

Par elle-même, elle ne justifie ni n'infirme aucun événement, aucune action humaine.

En ce sens, elle n'est pas le tribunal du monde.

L'histoire est neutre 1 est absurde d'attri- buer une finalité ou un sens à l'histoire.

L'his - toire ne progresse pas, ne juge pas.

Elle est éternel retour du même, «L'Histoire justifie ce que l'on veut.

Elle n'enseigne rigoureusement rien, car elle contient tout et donne des exemples de tout.» Paul Valéry, De l'Histoire sous d'autres formes, ainsi que le pense Scho- penhauer: «La devise générale de l'histoire devrait être: les mêmes choses, mais d'une autre manière» (Le Monde comme volonté et repré- sentation).

Le «jugement de 1 'histoire» n 'est jamais définitif L a fin de Hitler n'a Lampas empêché l'avè- nement d'autres dicta- teurs comme Pol Pot ou Idi Amin Dada.

Certes, ceux-ci appartiennent maintenant au passé et sont jugés comme ils le méritent.

On institue même des tribunaux pour juger d'anciens dic- tateurs sud-américains.

Mais rien ne garantit que, dans des cir- constances historiques propices, d'autres Hit- ler ne surgiront pas.

L'histoire ne peut juger S i l'histoire n'a pas de finalité cachée, si elle n'est pas la réali- sation progressive d'un projet supérieur, alors elle ne peut rien justi- fier ni désavouer, car elle n'a pas d'intention propre.

Comme le dit Sartre, il n'y a d'histoire qu'humaine.

Si quel- qu'un peut juger, ce sont les hommes.

Si quelque chose peut être jugé, ce sont les actions humaines.

L'histoire ne peut être un tribunal car elle n'a pas d'intention propre.

Seuls les hommes peuvent juger, seules les actions des hommes peuvent être jugées.. »