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L'histoire est du roman qui a été. Le roman est de l'histoire qui aurait pu être. Edmond de Goncourt.

Publié le 07/02/2016

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histoire

L’historien, comme le romancier, doit être un artiste; il ne lui suffit pas d’être intelligent, il a besoin d’imagination et de sensibilité. Et le roman, au moins tel que l’entend Goncourt, n’est pas une œuvre de pure fantaisie, il a quelque chose de l’austérité et de la vérité de l’histoire. Un roman bien fait est un document ou une collection de documents humains.

 

Cette double conception est défendable. Cependant elle n’est pas sans danger.

 

1. A souligner ainsi les ressemblances entre le roman et l’histoire on risque de les confondre. « Dans les histoires du genre de celles-ci, dit Renan, dans la préface de la 

histoire

« 158 SUJETS GÉNÉRAUX ET PENSÉES titution archéologique (Salammbê).

Même dans un roman réaliste, peinture de la société contemporaine, on peut, au lieu de laisser libre carrière à son imagination, s'entourer d'une documentation exacte et minutieuse.

C'est ce que faisaient Zola et les Goncourt.

Et ils insistaient sur le côté « expérimen- tal » de leurs oeuvres.

III.

On voit maintenant les rapports entre les deux genres et le sens du mot de Goncourt.

L'historien, comme le romancier, doit être un artiste; il ne lui suffit pas d'être intelligent, il a besoin d'imagination et de sensibilité.

Et le roman, au moins tel que l'entend Goncourt, n'est pas une oeuvre de pure fantaisie, il a quelque chose de l'austérité et de la vérité de l'histoire.

Un roman bien fait est un document ou une collection de documents humains.

Cette double conception est défendable.

Cependant elle n'est pas sans danger.

1.

A souligner ainsi les ressemblances entre le roman et l'his- toire on risque de les confondre.

« Dans les histoires du genre de celles-ci, dit Renan, dans la préface de la « Vie de Jésus, le grand signe qu'on tient le vrai est d'avoir réussi à combiner les textes d'une façon qui constitue un récit logique, vraisemblable, où rien ne détonne.

» 2.

De même un roman n'aura jamais la valeur d'une expé- rience scientifique.

Quels que soient ses documents et ses fièhes, le romancier les combine toujours à son gré, sans autre règle que sa fantaisie.

Chaque genre a ses lois propres.

Il est à souhaiter que l'his- toire soit toujours aussi intéressante que le roman, le roman aussi instructif que l'histoire.

Mais il ne faut pas que l'historien trahisse la vérité, sous prétexte d'être vivant, pittoresque ou émouvant, ni que le roman ennuie ou rebute, sous prétexte de faire vrai.

1.

Renan dit : dans tes histoires du genre de cette-ci: Et de fait sa Vie de Jésus , est une véritable vie romancée.

Dans les volumes qui suivent, il est plus objectif.

Il n'en est pas moins vrai qu'il y a loin de cette conception à celle de Fustel de Coulanges, pour qui l'histoire est une science pure.

(Cf.

Chevaillier et Audiat, xixe s., p.

1437.). »

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