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L'histoire des hommes est-elle uniquement déterminée par les circonstances ?

Publié le 21/03/2004

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histoire

I. L'histoire domine les circonstances * Les circonstances sont bonnes pour les anecdotes. Les « circonstances « s'ajoutent aux projets humains en les favorisant ou en les contrariant, mais elles demeurent « anecdotiques «. * Tandis que l'Histoire a pour objet des événements L'historien au contraire s'attache plus aux « grands événements « qu'aux circonstances, il doit sélectionner les événements clefs qui permettent de comprendre un épisode ou une période plus longue de l'histoire. Les circonstances ont une influence qui ne détermine pas tout. * Pourtant chaque événement n'est-il pas composé de circonstances ? De même qu'une plage n'est rien sans les grains de sable qui la composent, ce qu'on appelle « événement « est en fait le résultat d'un découpage et de regroupements effectués par l'historien au sein de la multitude des circonstances. Chacune de ces dernières contribue de façon déterminante à ce que l'événement soit tel et non autre. II. Les circonstances déterminent l'histoire

Il s'agit ici de réfléchir sur le rapport entre "l'histoire des hommes" et "les circonstances". Il s'agit de savoir si ce rapport est un rapport de détermination. En effet, les circonstances politiques, le contexte social peut influencer le cours des événements historiques ?

 

L'histoire n'est pas seulement le résultat de la libre volonté des hommes. Elle n'obéit pas à des règles purement mécaniques. Le hasard joue un grand rôle. Mais, Dieu a tout prévu. L'enchaînement des faits historiques n'a rien à voir avec le hasard. C'est par ignorance que l'homme parle d'événements fortuits.

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« III.

Le travail de l'histoire : intégrer les circonstances, accueillir la nouveauté • Lucidité et libertéMême au niveau de l'individu, croire à la liberté c'est apprendre que l'on ne peut pas toujours faire abstraction descirconstances que l'on ne choisit pas, mais aussi apprendre à les affronter et à ne pas se soumettre à elles.L'histoire est marquée par ceux qui refusent les fatalités.

Par exemple, Charles de Gaulle a fait face auxcirconstances de la défaite de 1940 sans renoncer à « une certaine idée de la France ». • Refuser l'alibi des circonstancesCette idée permet de nuancer l'opposition entre projets humains et circonstances extérieures : la limite entre lesdeux est fluctuante selon l'analyse que l'on en fait.

La référence à des circonstances malheureuses ouincontournables peut facilement devenir l'alibi de la lâcheté politique ou de la mauvaise foi historique.

On ne mesured'ailleurs pas le retentissement d'un élément historique de la même façon qu'on mesure un effet physique, comme lemontre le débat autour de certains « détails de l'histoire ». • Le travail de l'historien, entre sens du détail et idéologie a.

L'historien ne doit pas se laisser fasciner par une idéologie qui reléguerait au second plan toutes les circonstancesparticulières au profit d'un schéma abstrait de déroulement de l'histoire; il doit donc être attentif aux ferments denouveauté portés par les circonstances, qui font que l'histoire ne se répète jamais vraiment. b.

Mais il doit également chercher à comprendre un sens et non pas seulement à connaître un mécanisme.Pourrions-nous nous reconnaître dans une histoire expliquée uniquement par les circonstances? Même en admettantque la moindre circonstance contribue à la production de tel résultat déterminé plutôt que de tel autre, toutesn'auront pas la même valeur pour notre compréhension. Conclusion L'histoire, en tant que processus concret, est bel et bien déterminée par les circonstances particulières; mais cesdernières portent nos actes de liberté autant qu'elles les limitent.

L'attention aux circonstances ne menace donc enrien l'ambition de compréhension d'un sens de l'histoire ou la volonté de contribuer à l'humanisation de l'histoire deshommes.

Ce qu'il importe avant tout de refuser, c'est la transformation de la question des circonstances en alibihistorique. CITATIONS: « Le moulin à bras vous donnera la société avec le suzerain ; le moulin à vapeur, la société avec le capitalismeindustriel.

» Marx, Misère de la philosophie, 1847. Pour Marx, ce sont les processus économiques à l'oeuvre dans une société – et, au premier chef, les moyens deproduction dont elle dispose – qui déterminent son évolution historique. « A quoi bon se demander si l'histoire est faite par les hommes ou par les choses, puisque de toute évidence lesinitiatives humaines n'annulent pas le poids des choses et que "la force des choses" opère toujours à travers deshommes? » Merleau-Ponty, Signes, 1960. « La Raison gouverne le monde et par conséquent gouverne et a gouverné l'histoire universelle.

» Hegel, La Raison dans l'histoire, 1837 (posth.) La Raisongouverne lemonde.

(LaRaison dansl'histoire) Selon Hegel, l'histoire est rationnelle.

Certes l'histoire apparentenous montre le spectacle de la violence et du désordre mais ilfaut se référer à l'histoire profonde qui manifeste la Raison.Celle-ci n'est pas un principe purement individuel mais unepuissance spirituelle immanente à l'Univers.

Elle utilise commeinstrument les passions humaines.

Hegel nomme cetteutilisation "la ruse de la Raison" « Je n'ignore pas cette croyance fort répandue : les affaires de ce monde sont gouvernées par la fortune et parDieu [...].

Cependant, comme notre libre arbitre ne peut disparaître, j'en viens à croire que la fortune est maîtressede la moitié de nos actions, mais qu'elle nous abandonne à peu près l'autre moitié.

» Machiavel, Le Prince, 1532 (posth.). »

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