L'Histoire
Publié le 03/03/2015
Extrait du document


«
Dire de l’histoire qu’elle est une science d’interprétation nécessite de s’arrêter sur le mot
interprétation.
Interprétation> Grec> Hermeneuein : exprimer sa pensée par la parole, faire connaître,
exposer, traduire
>Hermeneus : L’interprète : celui qui explique, qui fait comprendre, qui traduit
En français, interpréter c’est chercher à rendre compréhensible ce qui est compliqué, ambigu,
obscure.
Hermès : Le dieu des voyageurs, le messager des dieux, le protecteur du commerce,
l’interprète des oracles divins, le dieu de la parole et de l’éloquence, charger de conduire les
âmes aux enfers
Hermès fait le lien entre deux mondes qui n’ont rien à voir et qui ne se connaissent pas, et il
traduit les intentions des uns aux autres.
Donc, un interprète, c’est quelqu’un qui rend clair, ce qui par soi-même ne l’est pas, et qui
donc, nous l’explique et nous le rend compréhensible.
Toute la question qui se pose alors ; l’interprète transmet-il bien ? Car comprend t il bien ce
qu’on lui dit ? Ne se trompe t il pas ? Et donc, peut-on s’y fier ?
Dans ce cas, s’il y a des domaines où il n’y a que de l’interprétation possible, quel rapport
avoir avec ?
On peut encore bien plus généralise le problème, et dire à la façon de Nietzche qu’il n’y a que
des interprétations et jamais de faits en rien sur rien.
C'est-à-dire que pour Nietzsche, nous
sommes toujours tributaires de la perspective que nous avons sur les choses, et c’est
perspectives sont toutes différentes, ne sont donc en rien le reflet de la réalité.
Il nous est donc
à tout jamais impossible de voir au-delà de notre angle de vue.
En ce sens, notre objectivité reste subjective et l’Homme ne peut tout comprendre.
A partir de la ligne 12, Aron nous explique que c’est la conscience du passé qui fait qu’il y a
réalité historique, donc, sans un certain regard porté sur le passé, il n’y a pas d’histoire.
Mais
en disant cela, Aron soulève un paradoxe, car on pense normalement que l’objet existe en lui-
même et par lui-même.
On peut reprendre ici, l’exemple que Aron vient juste de prendre au
dessus ; la nature existe, qu’on en soit ou non les témoins.
Et de la même façon, le passé nous
semble exister objectivement.
Or, pas du tout dit Aron.
Le passé n’est pas tel.
Il n’est histoire que s’il est connu.
C'est-à-dire
que, si une conscience le chercher il est donc passé, objet, pour une conscience.
Ce que nous
montre donc Aron, c’est l’inséparabilité de la réalité historique et de la connaissance de cette
réalité.
C’est donc en ce sens que Aron écrit que la conscience est constitutive de l’existence
historique.
C’est la conscience qui fait advenir l’histoire sur un certain mode d’être.
C’est la conscience du passé qui fait que le passé devient mon passé.
Le passé n’est alors plus
une chose comme un objet de la nature, mais c’est une part de moi.
Il devient moi à la
condition que je le connaisse.
Si l’Homme n’a pas ce rapport de conscience à son passé, son
passé glisse sur lui.
Sans rapport qui ne soit pas construit au passé, le passé reste un passif que l’on subit.
Aron, à partir de la ligne 15 nous explique donc le rôle de l’histoire comme étant ce qui libère
du passé ; ce qu’il appelle la possibilité du dialogue et de choix.
Sans conscience, pas de
possibilité de réfléchir sur le passé.
Donc, impossibilité de se situer par rapport à lui.
Qu’entend Aron par dialogue ? C’est le fait de se demander comment interpréter le passé,
comment le comprendre et donc, comment comprendre où nous en sommes maintenant,
actuellement.
La question du choix, c’est la question du rapport que nous allons avoir à notre passé..
»
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