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L'héritage idéaliste en philosophie (Kant, Fichte et Hegel) ?

Publié le 01/06/2009

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La tradition rationaliste qui trouve ses origines dans la philosophie anglaise (Hobbes, Locke) mais qui parvient à ses sommets en France (Montesquieu, Descartes, Rousseau, les Lumières) croit à la valeur des faits et de l'expérience. L'entendement, et l'entendement seul, produit les associations mécaniques d'idées empiriques qui permettent de comprendre le monde. Ce monde, c'est d'abord celui des intérêts bien compris qui ordonnent les actions et les pensées d'individus juxtaposés, sans fusion ni communion, vivant dans des sociétés mécaniques (et non organiques). Nous avons vu que le meilleur système politique, dans une telle conception, repose par exemple sur le suffrage universel qui respecte la volonté libre d'individus autonomes. A ce groupe d'idées, et au même moment que sa mise en pratique en France et en Angleterre (et aux États-unis), la critique idéaliste allemande oppose un monde exaltant et mystique, radicalement contraire à l'idéal de la raison individualiste française. Trois grands noms : Kant, Fichte, Hegel.

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« Ce conflit risquait d'ouvrir la voie, sous la pression des post-kantiens, à l'intervention de l'État (de la communauténatio nale) tenu pour responsable (ou même tenu pour l'Incarnation) de la moralité des consciences individuelles comme de celle de la conscience nationale.A la faveur de ce conflit, des distinctions allaient être faites entre le vrai moi et le faux moi, entre la vraie liberté etla fausse liberté.Symétriquement, par prolongement du criticisme de Kant, les post-kantiens établiraient la distinction d'une raison «fausse » superficielle : l'entendement justement! l'entendement cher aux Lumières (Verstand) opposé à la raison «vraie » ou supérieure (Vernunft) qui étreint la réalité profonde de l'être.Les deux plus grands post-kantiens sont Fichte et Hegel. Fichte (1762-1814) Fichte est d'abord célèbre par sa personnalité bouillante, tumultueuse, celle d'un tribun passionné qui tenait sesincendiaires « discours à la nation allemande », l'appelant à se soulever, alors que les troupes de Napoléonoccupaient Berlin.Fichte est parti de la philosophie de Kant et de la politique de Rousseau, il a essentiellement médité sur le problèmedes rapports de l'individu et de la communauté.Ses oeuvres sont l'histoire d'un long combat, dans sa pensée, entre une conception organique et une conceptionmécanique de l'État.

Il a donné de moins en moins à l'individu, et de plus en plus à la communauté sous la forme del'État national.

Mais il faut nuancer et faire intervenir trois notions : a L'INDIVIDU Fichte refuse de le considérer à aucun moment comme isolé, il refuse par conséquent l'idée du contrat de sociétéoriginel cher à Rousseau.

Ce contrat entre chacun et chacun sur la base d'un droit inhérent à chacun, et quifonderait toute société. Pour Fichte, l'homme n'est homme que parmi les hommes.

Ce qui veut dire qu'il n'est pas possible de vivreuniquement pour soi.

L'individualité est nécessaire, mais en tant que moyen d'une fin universelle : cette fin est leprogrès de l'humanité considérée comme un tout.Seule une conception organique de la société peut rendre compte du destin de l'homme, solidaire du destin collectif: le tout collectif n'est pas comparable à un tas de sable (le tas de sable « français » celui dans lequel Napoléonentreprit de jeter « du granit ») mais est semblable à un arbre. b LA LIBERTÉ DE L'INDIVIDU Fichte distingue entre liberté intérieure et liberté extérieure.

La liberté intérieure est celle qui a une valeuressentielle.

Par elle l'individu s'affranchit des penchants les moins élevés de son Moi, et il règle sa conduite surl'exigence rationnelle de la Volonté Universelle Divine du Moi universel.La liberté extérieure s'exprime par l'existence et le maintien des conditions extérieures favorables à l'exercice de lavraie volonté libre (intérieure).

Elle implique le droit en tant que moyen de résoudre les conflits nés de la multiplicitédes volontés individuelles libres.Le droit va croître par la division de l'humanité en communautés nationales distinctes dont chacune possède sapropre tradition de droit.L'État, l'État national, est le couronnement pratique de la construction, par lui s'exprime le droit.

Il faut se dévouer àla Nation comme moyen supérieur de la « fin des fins » : l'avancement de l'espèce humaine. c LA LIBERTÉ DANS L'ÉTAT RATIONNEL La liberté de Fichte n'a donc rien à voir avec celle des libéraux et des démocrates.

Elle n'exige pas du tout laparticipation de chacun à la formation de la volonté nationale : elle admettrait au contraire un absolutismeautocratique des meilleurs (« Les héros et les sages »).En effet, la liberté intérieure, seule vraie liberté, étant une exigence rationnelle, peut germer et s'épanouir pourcommencer uniquement chez un seul individu supérieurement doué, ou dans un groupe restreint d'individusexceptionnels.

Un dictateur providentiel incarnerait pour Fichte la contrainte voulue par Dieu pour l'avancementmoral de l'humanité.

Voilà l'aboutissement de l'État Rationnel Absolu! Avec Fichte l'idéalisme allemand bascule ducôté de l'absence de liberté au sens où notre siècle l'entend traditionnellement en Occident.

Hegel va suivre. Hegel (1770-1831) Pour Hegel, la philosophie n'est pas seulement une tentative d'approche de la vérité : elle est une science, lascience de l'Absolu qu'il faut comprendre et pénétrer.

Hegel veut aller bien au-delà de la Critique de la Raison Purede Kant, qui n'est pour lui qu' « un examen critique de l'entendement humain ».

Cette ambition est définie en. »

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