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L'expression : "L'erreur est humaine" est-elle une excuse ?

Publié le 05/03/2004

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Il n'y a pas de certitude absolue ni de vérité universelle. L'erreur est donc humaine. Même dans les domaines scientifiques les plus rigoureux, on parle d'un principe d'incertitude. L'homme étant faillible par nature, l'erreur est la chose du monde la mieux partagée.
MAIS...
L'homme est responsable aussi bien de ses erreurs intellectuelles que morales. Si l'erreur est un jugement volontaire, l'homme doit y avoir un part de responsabilité.... donc de culpabilité.

  • I) L'erreur est chose humaine, trop humaine, car l'homme est faillible.
a) L'erreur fait partie de la condition humaine. b) La notion de vérité et de justice est relative. c) La vérité absolue est une chimère

  • II) L'expression "L'erreur est humaine" n'est pas une excuse.
a) La raison ne peut se tromper. b) L'homme est responsable du mauvais usage de sa raison. c) Les fautes morales sont inexcusables.
.../...


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« [L'homme est responsable aussi bien de ses erreursintellectuelles (par exemple de raisonnement) que de ses erreurs morales, ou fautes.] La raison est infailliblePour Descartes, certaines idées claires et distinctes se posent à l'esprit avec évidence.

En jugeant sansprécipitation, il est impossible de se tromper.

Il suffit donc de procéder avec méthode pour parvenir à la véritécomme en témoigne à découverte du cogito. « Et remarquant que cette vérité : je pense donc je suis était si fermeet si assurée que toutes les plus extravagantes suppositions étaientincapables de l'ébranler, je jugeais que je pouvais la recevoir, sansscrupule, pour le premier principe de la philosophie....

Après cela jeconsidérai en général ce qui est requis à une proposition pour être vraieet certaine, car puisque je venais d'en trouver une que je savais êtretelle, je pensais que je devais aussi savoir en quoi consiste cettecertitude.

Et ayant remarqué qu'il n'y a rien du tout en ceci : je pensedonc je suis, qui m'assure que je dis la vérité sinon que je vois trèsclairement que pour penser il faut être : je jugeais que je pouvaisprendre pour règle générale que les choses que nous concevons fortclairement et fort distinctement sont toutes vraies.

» DESCARTES.

Cette phrase (« Je pense donc je suis ») apparaît au début de laquatrième partie du « Discours de la méthode », qui présenterapidement la métaphysique de Descartes.

On a donc tort de dire «Cogito ergo sum », puisque ce texte est le premier ouvragephilosophique important écrit en français.Pour bien comprendre cette citation, il est nécessaire de restituer lecontexte dans lequel elle s'insère.

Le « Discours de la méthode »présente l'autobiographie intellectuelle de Descartes, qui se fait leporte-parole de sa génération.

Descartes y décrit une véritable crise de l'éducation, laquelle ne tient pas sespromesses ; faire « acquérir une connaissance claire & assurée de tout ce qui est utile à la vie ».En fait, Descartes est le contemporain & le promoteur d'une véritable révolution scientifique, inaugurée parGalilée, qui remet en cause tous les fondements du savoir et fait de la Terre, jusqu'ici considérée comme lecentre d'un univers fini, une planète comme les autres.

L'homme est désormais jeté dans un univers infini,sans repère fixe dans la nature, en proie au doute sur sa place et sa fonction dans un univers livré aux lois dela mécanique.

Or, Descartes va entreprendre à la fois de justifier la science nouvelle et révolutionnaire qu'ilpratique, et de redéfinir la place de l'homme dans le monde.Pour accomplir cette tâche, il faut d'abord prendre la mesure des erreurs du passé, des erreurs enracinées ensoi-même.

En clair, il faut remettre en cause le pseudo savoir dont on a hérité et commencer par le doute :« Je déracinais cependant de mon esprit toutes les erreurs qui avaient pu s'y glisser auparavant.

Non quej'imitasse en cela les sceptiques, qui ne doutent que pour douter ; car, au contraire, tout mon dessein netendait qu'à m'assurer, et à rejeter la terre mouvante & le sable, pour trouver le roc & l'argile.

» (« Discoursde la méthode », 3ième partie).Ce qu'on appelle métaphysique est justement la discipline qui recherche les fondements du savoir & deschoses, qui tente de trouver « les premiers principes & les premières causes ».

Descartes, dans ce tempsd'incertitude et de soupçon généralisé, cherche la vérité, quelque chose dont on ne puisse en aucun casdouter, qui résiste à l'examen le plus impitoyable.

Cherchant quelque chose d''absolument certain, il vacommencer par rejeter comme faux tout ce qui peut paraître douteux.« Parce qu'alors je désirais vaquer seulement à la recherche de la vérité, je pensais qu'il fallait [...] que jerejetasse comme absolument faux tout ce en quoi je pourrais imaginer le moindre doute, afin de voir s'il neresterait point après cela quelque chose [...] qui fut entièrement indubitable.

»Le doute de Descartes est provisoire et a pour but de trouver une certitude entière & irrécusable.Or il est sûr que les sens nous trompent parfois.

Les illusions d'optique en témoignent assez.

Je dois doncrejeter comme faux & illusoire tout ce que les sens me fournissent.

Le principe est aussi facile à comprendreque difficile à admettre, car comment saurais-je alors que le monde existe, que les autres m'entourent, quej'ai un corps ? En toute rigueur, je dois temporairement considérer tout cela comme faux.A ceux qui prétendent que cette attitude est pure folie, Descartes réplique par l'argument du rêve.

Pendantque je rêve, je suis persuadé que ce que je vois et sens est vrai & réel, et pourtant ce n'est qu'illusion.

Lesentiment que j'ai pendant la veille que tout ce qui m'entoure est vrai & réel n'est donc pas une preuve. »

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