L'expérience instruit-elle ?

« le sucre que les végétaux produisent, et qu'il se dégrade dans l'organisme par l'intermédiaire des poumons.

Claude Bernard se rend compte que des lapins possèdent du sucre dans le sang alors même .J qu'ils n'en ont pas absorbé.

Pour comprendre d'où le sucre provient, ,~ il fait une hypothèse : un organe stocke le sucre et le renvoie dans i:t:: l'organisme sous forme de glycogène.

Le taux de sucre étant diffé- 111 rent à l'entrée et à la sortie du foie, il suppose que ce dernier .J remplit cette fonction.

L'expérience consistant à laver un foie afin de 1- lui ôter tout sucre, puis à le replacer à la température de l'animal 111 pendant 24 heures, vérifie l'hypothèse.

Z •L'expérimentation suit donc une méthode, c'est-à-dire un ensemble ~ de règles qui permettent de conduire notre pensée.

Elle comporte - trois moments successifs : le repérage d'un fait qui constitue un pro­ ~ blême parce qu'il contredit une théorie en vigueur; la formulation ci d'une hypothèse, la mise au point d'une expérience pour vérifier ..1 cette dernière.

li ne s'agit plus d'une« instruction acquise au fil de la vie», un peu au hasard, mais d'une observation dirigée.

Ce que l'on observe répond à la formulation préalable d'un problème et à la définition d'un cadre conceptuel qui permet de définir les données du problème.

Ill.

L'expérience comme épreuve critique • On peut dire que l'expérience instruit quand elle se dresse contre l'opinion, contre un savoir relatif à l'usage et aux commodités de la vie, un pseudo-savoir qui constitue ce que Bachelard appelle un obstacle épistémologique.

Notre expérience première des choses fixe dans notre esprit des prétendues évidences dont nous avons ensuite le plus grand mal à nous défaire, à moins de s'exercer sans cesse à un regard critique.

S'instruire par l'expérience consiste alors à désapprendre ce que nous croyons savoir.

• Elle instruit aussi quand elle découle de la position d'un problème, et le progrès dans les sciences consiste souvent dans la transformation des questions que l'on pose à la nature.

L'expérience trouve alors sa juste place dans l'acquisition des connaissances : on peut dire qu'elle constitue un savoir en négatif, servant à tester les conjectures que notre esprit forge pour répondre aux interrogations suscitées par le fait que le réel ne se plie jamais entièrement à nos attentes.

> Flash bac p.

BB. »