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L'expérience instruit-elle ?

Publié le 15/04/2012

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                Il arrive bien souvent que lors de nos discussions avec autrui on entende; « l’expérience m’a montré que… «, ou bien, « j’ai appris par expérience que… «. En effet, dans une telle situation, nous avons assez spontanément tendance à penser que c’est par l’expérience qu’on apprend, qu’on s’instruit à travers notre rapport avec la réalité. Il semble donc au premier abord que l’expérience instruit. Mais qu’instruit-elle ? Pour répondre à cette question il nous faudra d’abord définir la notion de connaissance et s’intéresser aux productions de l’expérience. Mais, on ne pourra s’arrêter là sans analyser entièrement la notion d’expérience, notamment à travers l’expérimentation.

 

                L’expression, le verbe « instruire « demande à être défini. Instruire, c’est avant tout accéder à la connaissance, c’est le fait de mettre en possession des connaissances nouvelles. Ici, ce qui nous intéresse c’est le lien qu’il peut y avoir entre l’expérience et le fait d’être instruit. Et, au premier abord, lorsque l’on se pose la question de savoir si l’expérience instruit ou non, on aura tendance à répondre spontanément oui.

« pas être remise en question puisqu’elle est liée au fait que toutes les connaissances humaines soient toujours incertaines et subjectives. Par conséquent, si on dit que l’expérience instruit, on est obligé de préciser qu’elle ne nous apprend que des connaissances incertaines, subjectives, personnelles.

Aussi, on a noté que cette façon de penser était normale, naturelle.

En fait, cette première partie nous donne peut être un élément de réponse, à savoir que la connaissance que l’on acquiert par l’expérience est subjective, et potentiellement contestable.

Cela va nous amener à nous interroger sur la validité, ainsi que sur la solidité des connaissances qui viennent de l’expérience. En fait, la connaissance, c’est une idée, un propos concernant la réalité, un jugement qui nous apprend quelque chose de général voir d’universel.

On ne peut avoir de connaissances que quand on passe à quelque chose de général ou d’universel.

Aussi, la connaissance véritable suppose un questionnement (exemple de la connaissance scientifique qui ne serai pas possible sans).

Et, comme le dit Comte, la connaissance doit avoir pour but d’agir, d’exercer un pouvoir sur le monde. Or, on l’a vu, les informations qui découlent de l’expérience ne peuvent être que des connaissances subjectives, singulières, incertaines.

Par-là, on peut en déduire que l’expérience ne nous conduit à aucune généralité, aucune connaissance véritable.

Bachelard, lui, la qualifie de « connaissance vulgaire ». Dans Le rationalisme appliqué , il nous explique que la vie quotidienne nous incite à apprendre des expériences.

Mais il ajoute que l’on doit rompre avec cela, pour accéder à une connaissance véritable, et notamment pour la connaissance scientifique, qui suppose d’aller contre nos tendances.

En fait, Bachelard nous explique que la connaissance qui vient de l’expérience ne reconnaît aucune nouveauté, qu’elle ramène systématiquement l’inconnu au connu, qu’elle ne se remet jamais en question, qu’elle aborde toujours les choses du seul point de vue de l’observation, et que ce n’est pas une connaissance, puisqu’elle ne repose pas sur un questionnement.

Bref, pour le philosophe, elle n’évolue pas, et elle constitue même un obstacle pour la science, un handicap.

De la même façon que le montre Bachelard, nous nous comportons quotidiennement de cette manière, sans nous en rendre compte.

Nous suivons l’expérience et ses productions les yeux fermés sans savoir vraiment ce qu'elle représente et ce qu’elle implique pour nous, ainsi que pour la connaissance.

En fait, l’expérience quotidienne de la vie nous apporte en quelque sortes des opinions et des préjugés que nous ne percevons pas comme tel, mais desquels nous devons nous détachés pour connaître. Après avoir démontré que les connaissances qui proviennent de l’expérience sont subjectives et incertaines, on s’est intéressé à leur valeur.

Il s’avère qu’en fait, on les appelle des connaissances, mais on pourrait très bien définir cela une erreur de langage.

L’expérience, au niveau de la vie n’instruit pas de connaissances, elle n’instruit que des informations relatives à chacun, singulières, qui par conséquent ne conduisent pas à une connaissance véritable.

De plus, on a aussi vu qu’au contraire, l’expérience du point du vue de la vie quotidienne était susceptible de nous empêcher l’accès à la connaissance, à l’instruction, et en particulier la connaissance scientifique.

Mais alors, doit-on en conclure que l’expérience n’est aucunement nécessaire à la connaissance ? Et, que faire pour que l’expérience instruise ?. »

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