L'expérience est elle seule source de notre connaissance
Publié le 02/02/2023
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https://www.france-examen.com/bac/annales/philosophie/l-experience-est-elle-la-seule-sour
ce-de-nos-connaissances-339.html#:~:text=A%20%2D%20L'EXPERIENCE%20SOURCE%
20UNIQUE,sensible%2C%20des%20impressions%20des%20sens.
https://www.20aubac.fr/corriges/33365-experience-est-elle-seule-source-nos-connaissances
https://www.maphilo.net/sujet_experience-seule-source-connaissance-7275.html
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long à voir
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Introduction
[Reformulation du sujet] Si l’expérience peut se donner comme point de départ de
la connaissance, est-elle pour autant capable à elle seule de fonder une vérité ? A
priori, nous avons tendance à opposer au caractère abstrait de la théorie le
caractère tangible de l’expérience : il nous semble difficile d’admettre pour vraie une
idée que l’expérience ne pourrait confirmer.
Pourtant, si l’expérience joue un rôle
dans l’élaboration d’une vérité, est-ce elle qui établit cette vérité ? [Définition des
termes du sujet] L’expérience désigne notre rapport immédiat à la réalité par
l’intermédiaire de nos sens, ou bien notre vécu.
Elle renvoie également à la
procédure de contrôle destinée à vérifier ou à infirmer une hypothèse scientifique.
La
vérité définit la correspondance entre l’idée et la chose : elle désigne donc un
rapport adéquat de l’esprit à la réalité.
[Problématique et annonce du plan] Toute
la question est de savoir comment, par quelle méthode, il est possible de construire
ce rapport adéquat, et donc de fonder une vérité.
Si l’expérience au sens de
perception du réel peut être conçue comme l’origine de la formation d’une
connaissance, peut-elle pour autant servir à elle seule de fondement à une vérité ?
Et si nous ne pouvons nous fier à l’expérience, que faudrait-il lui adjoindre ?
1.
L’expérience seule est le point de départ de la
recherche de la vérité
A.
NOTRE EXPÉRIENCE DU MONDE REND POSSIBLE LE DÉSIR DE
CONNAISSANCE
Serait-il possible d’accéder à la connaissance si nous n’avions aucun moyen de faire
l’expérience du monde ? De fait, il semble que l’expérience sensible, à savoir nos
sensations et nos impressions, soit notre seule ouverture possible sur le monde.
L’expérience que nous faisons de la réalité grâce à elles peut ainsi être conçue
comme le point de départ d’une recherche de la vérité.
Bien sûr, dira Descartes, nos
sens ne nous permettent pas d’établir un rapport nécessairement adéquat à la
réalité : ils peuvent nous tromper, et, en cela, ne permettent pas de fonder des
vérités certaines.
Il n’en reste pas moins difficile d’envisager un effort de
connaissance qui ne procède pas d’une expérience première.
B.
L’EXPÉRIENCE NOUS PERMET D’ACCÉDER À DES VÉRITÉS DE FAIT
Premièrement, l'empirisme.
Hume, en se fondant sur l'observation de ses propres
états de conscience, affirme que les perceptions sont d'abord des impressions
sensibles, les « sensations, passions, émotions telles qu'elles font leur apparition
dans l'âme », et ensuite viennent les idées qui sont comme des images répliquées
des impressions sensibles.
La vue d'un petit pan de mur jaune est une impression
sensible, l'image qui me vient à l'esprit lorsque je lis ces mots « pan de mur jaune »
est une idée.
Ainsi mon esprit ne crée rien de lui même , il ne peut que se
représenter ce qui lui vient de l'expérience sensible pour pouvoir composer des
relations entre ces idées.
La raison humaine est certes capable de concevoir des
relations entre les idées et de démontrer des vérités, mais c'est le cas uniquement
lorse qu’il s’agit des mathématiques, hors du monde des sens visibles.
[Transition]
Mais si l’expérience est pour nous le seul moyen d’aborder la réalité, peut-on pour
autant admettre qu’une vérité universelle puisse reposer sur elle ?
2.
L’expérience ne suffit pas à fonder une vérité
certaine
A.
L’EXPÉRIENCE NE PEUT ÉTABLIR QUE DES PROBABILITÉS
Tout le problème réside en effet dans la nature de vérités établies par le moyen de
l’expérience.
Certes, l’expérience intervient dans la formation de nos connaissances
: mais quelle valeur ont ces vérités surgies de l’expérience ? J’ai constaté que le
soleil se levait chaque jour, mais ce constat, même répété, ne suffit pas à établir une
vérité certaine au sens où elle me permettrait de prévoir qu’il en sera toujours de
même.
Même si une loi physique m’explique pourquoi il en est ainsi, cette loi ne fait
que décrire l’état du réel jusqu’à ce jour : on ne peut pas établir la nécessité ni même
la généralité des lois physiques puisqu’il est impossible d’observer l’ensemble des
cas particuliers que prétendent recouvrir ces lois, dit Hume.
Tout au plus peut-on dire
que ces vérités sont probables : par exemple, je ne peux observer tous les corps qui
tombent, mais il est probable qu’ils tombent.
Aucune vérité d'une exactitude équivalente à celle des mathématiques n'est
possible.
L'esprit n'a aucun accès à ce que sont les choses en elles-mêmes, et
encore moins aux relations qui existent entre les choses, comme la causalité.
L'idée
de cause est une simple croyance de l'esprit, voire une illusion.
Et l'illusion la plus
constante chez les humains consiste à tenir leurs croyances pour des vérités.
Considérer l'expérience comme source de vérité est alors une prétention intenable.
«
L'empirisme aurait toujours raison si les mathématiques n'existaient pas.
L'empirisme est la philosophie vraie, écrit Michel Serres, dès que les mathématiques
sont entre parenthèses.
»
Autrement dit, du monde, nous ne pouvons savoir que ce dont nous faisons
l’expérience, et les vérités issues de cette expérience n’ont rien de logique.
Ainsi,
quand je dis « Le soleil se lèvera demain », il s’agit bien d’une vérité de fait, à savoir
d’une vérité tirée de la répétition de mes perceptions, mais en aucun cas cette vérité
de fait ne peut m’apparaître certaine au sens où j’en conclurais que cela se produira
toujours : le contraire n’a rien d’impossible.
Tout ce que je peux dire, c’est donc que
je crois que le soleil se lèvera demain, comme il l’a toujours fait jusqu’ici, et non que
je le sais
B.
L’EXPÉRIENCE EST PARTICULIÈRE
Ainsi, l’expérience ne permet pas d’établir une vérité générale, notamment parce
que toute expérience est particulière : que j’aie observé la succession du jour et de
la nuit même un très grand nombre de fois ne m’autorise en aucun cas à dire que
cette relation est nécessaire.
Si j’ai tendance à croire qu’il s’agit d’une vérité
générale, c’est parce que je tombe dans le piège d’un raisonnement très ordinaire, à
savoir le raisonnement inductif.
Défini par Aristote dans les Topiques, il est le
raisonnement qui va du particulier au général, et qui, dit Aristote, n’a jamais une
validité absolue.
Dans les Problèmes de philosophie, Bertrand Russell souligne ainsi que le
raisonnement inductif repose sur une croyance infondée en l’uniformité du réel : un
poulet....
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