L'existentialisme est un humanisme, Sartre
Publié le 11/05/2011
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Révélé par La Nausée (1938) et Le Mur (1939), Sartre fut l'un des premiers représentants de l'existentialisme en France mais aussi l'un des derniers "maîtres à penser" durant l'après-guerre, c'est à dire un intellectuel qui semble avoir réponse à toutes les questions et vers lequel les intellectuels du monde se tournaient.
Il fut passionnément actif en s'engageant au nom de la liberté et représente le modèle de "l'intellectuel engagé".
A l'école normale supérieure, il ressort premier à l'agrégation de philosophie.
On retrouve dans ses oeuvres philosophiques, L'Être et le Néant (1943) qui est la présentation la plus élaborée des thèses de l'existentialisme athée, L'existentialisme est un humanisme (1946) qui est une sorte de condensations des thèses présentées dans "L'Être et le Néant" et ayant pour utilité de répondre aux critiques adressées à cette philosophie.
Au lendemain de la Seconde guerre mondiale, la France est une puissance victorieuse mais amoindrie. Elle devient une puissance de seconde zone, affaiblie par l'occupation, les difficultés de reconstruction et les déchirements qui éclatent dans les colonies sous la IVe République.
Sartre soutient le parti communiste français jusqu'au soulèvement de la Hongrie en 1956.
Dans un premier temps, la pensée Sartrienne s'oppose aux deux courants traditionnels : le matérialisme et l'idéalisme.
Le matérialisme est un mouvement de pensée sur la nature de l'être. Celui ci considère qu'il n'existe pas d'autre substance que la matière, en d'autres termes, que la conscience et la pensée ne sont qu'illusion. Le matérialisme rejette donc l'existence de l'âme, de l'au delà et de Dieu.
L'idéalisme quand à lui est un mouvement métaphysique accordant un rôle très important aux idées et donc rien ne se fait indépendamment de la pensée : le monde réel n'existe qu'à travers les idées, les états de conscience. L'homme retrouve alors sa véritable nature en son esprit et non en son corps.
Influencé par Kierkegaard, par la philosophie allemande : Hegel, Marx, Husserl et Heidegger, Sartre puise aussi dans la philosophie de Descartes en utilisant le cogito dans son explication de l'existentialisme.
Sartre aura alors contribué à faire descendre les philosophes de leur "tour d'ivoire" en insistant sur la nécessité d'être engagé à son époque.
Il élabore aussi, en partant de l'homme, une éthique de liberté radicale : Dieu n'existe pas, l'homme est seul et donc est libre, il est par conséquent responsable de lui même mais aussi de tous les autres. Il affirme aussi que l'homme se définit par ses actions, et en y rejoignant les analyses du marxisme, affirme qu'il y a une réelle nécessité d'un engagement politique. "Un intellectuel, pour moi, c'est cela : quelqu'un qui est fidèle à un ensemble politique et social, mais qui ne cesse de le contester"

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S'il tente d'échapper à cette question, il fait alors preuve de mauvaise foi.
Pour Sartre, il n'est pas question de seréfugier derrière une lâcheté naturelle : on ne naît pas lâche comme on ne naît pas héros.
On devient lâche de parles actes et les choix faits à chaque occasion, de même que l'on devient héros.
Cependant, on n'est pas héros àvie.
Sartre propose aussi que la morale laïque, c'est à dire que Dieu n'existe pas mais son absence ne change rien,est impossible puisque si Dieu n'existe pas, avec lui disparaît le bien à priori puisque la conscience infinie et parfaiteest absente pour le concevoir.
En d'autres termes, il n'y a pas de déterminisme en l'homme et celui ci n'a doncaucune excuse.
Il n'y a pas non plus de valeurs ou d'ordres qui seraient susceptibles de légitimer notrecomportement et nos choix.
C'est, pour Sartre, cela qui dérange le plus dans l'existentialisme c'est à dire le faitd'être les seuls responsables de ce que nous sommes.
De plus, l'homme ne peut compter sur des générations futuresdont il n'a pas la connaissance, sachant qu'il n'y a pas de nature humaine, il ignore alors ce que ces hommes, cesgénérations futures feront de leur liberté.
Ceci n'étant néanmoins pas une raison pour ne pas s'engager, il faut êtrecapable de s'engager, d'agir parce qu'il n'y a de réalité que dans l'action.
Sartre considère donc sa philosophiecomme optimiste puisque l'homme possède sa vie et en fait ce qu'il en décide de faire et ceux qui décident de secacher derrière cette liberté en faisant appel à l'excuse d'un déterminisme sont, pour lui, des lâches.L'existentialisme est une philosophie de l'action où le déterminisme n'existe pas, elle est collective parce que lavérité sur soi passe par la reconnaissance de l'autre.
Une universalité de l'homme est crée mais celle ci n'est pasprédéterminée et se construit sur la base des actes et des choix de chacun.
La vie n'a donc pas de sens à priori, ilappartient alors à chacun de lui en donner un et la valeur représente le sens que nous décidons de donner à la vie(la notre et celle des autres) à travers nos choix.
Il n'y a alors pas d'autres univers que celui de la subjectivitéhumaine avec pour législateur l'homme, lui même.
Pour Sartre, il n'y a pas de déterminisme et l'homme estentièrement libre.
On peut cependant penser qu'il y a un déterminisme, celui ci étant modélisé par le destin carcertains évènements de la vie arrivent sans avoir pour cause les actes de l'individu.
Aussi, l'environnement,contrairement à ce que Sartre propose, peut influer sur les choix des hommes de même que les passions étantdirectement liées aux émotions, celles ci influant énormément sur les choix et décisions des hommes.
De même qu'ensupprimant toute transcendance divine ou morale capable de fournir un référentiel de valeurs, Sartre ouvre la porteà l'arbitraire et au relativisme : "mais si tout le monde faisait comme ça?" ne suffit pas à ne pas être un "salaud"puisque les hommes jugent avec la subjectivité.
"L'homme est condamné à être libre" : l'homme se définit par seschoix.
L'homme est en situation et est conditionné par son rang social, sa famille, sa richesse.
Cette situation, il nela choisit pas ! Cependant, il peut choisir sa manière d'être dans cette situation, ce qui le rend libre.
Sacondamnation à la liberté consiste au fait que l'homme est contraint à faire des choix, même lorsqu'il ne choisit pas,il choisit de ne pas choisir.
L'esclave, par exemple, n'a pas choisit d'être esclave mais il a choisit de le rester.
"Unhomme s'engage dans sa vie, dessine sa figure, et en dehors de cette figure, il n'y a rien" : l'homme n'est rien endehors de ses actes.
Le projet de sa vie le définit, à condition que celui ci aboutisse à ses fins.
L'homme n'est doncpas prédéfini, il n'est rien d'autre que l'ensemble de ses actes, donc sa vie.
Sartre présente plusieurs concepts, àcommencer par la liberté.
Pour lui, la liberté est le but de l'homme.
Chaque homme a pour but final d'être libre.
Maiscette liberté est aussi contrainte puisque l'homme est "condamné à être libre" car pour être libre, il se doit de fairedes choix, et donc des actes, qui le détermineront.
L'homme choisit toujours même lorsqu'il ne choisit pas.
Sartreparle aussi d'autrui, il reconnaît autrui comme un "moi" qui n'est pas moi même mais comme celui qui me juge et quiporte un regard qui me chosifie.
Autrui est aussi "le médiateur entre moi et moi même".
Il énonce de même lasubjectivité, pour laquelle il est nécessaire de supposer la conscience avec le fameux cogito de Descartes afin derendre compte de l'être humain et de ses actes.
La subjectivité est un dépassement, c'est le fait que l'homme n'estpas prédéfini que seul ses actes le définissent et qu'il n'existe que si son projet est réalisé.
Sujet désiré en échange: JEAN-JACQUES ROUSSEAU : DISCOURS SUR L'ORIGINE ET LES FONDEMENTS DE L'INEGALITE PARMI LES HOMMES(Résumé & Analyse).
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