L'existence de la logique dément-elle la liberté de l'esprit ?
Publié le 23/02/2004
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semblent d'aucun usage", est trop dépendante des règles et des chiffres pour ne pas être parfois confuse etobscure.
Il suffit de tirer de ces trois disciplines un petit nombre de règles pour établir une méthodeuniverselle de la vérité qui servira en tous les cas, à la condition qu'on s'attache à les respecterscrupuleusement.
La première règle est celle de l'évidence : "ne recevoir jamais aucune chose pour vraie queje ne la connusse évidemment être telle".
Pour cela il faut éviter la précipitation et la prévention.
Laprécipitation est une impatience qui nous fait juger ou conclure trop tôt ; et la prévention est un parti pris ouun préjugé qui fait obstacle à la considération rationnelle d'un problème, ou encore une disposition d'espritaffective ou sentimentale qui nous pousse sans raison d'un côté plutôt que de l'autre, avant même que nousayons soigneusement examiné la question.
Cette première règle revient à n'admettre que ce qui se présente"si clairement et si distinctement à mon esprit que je n'eusse aucune occasion de le mettre en doute".
Ladeuxième règle est une règle de division ou d'analyse.
Pour chaque problème donné, il convient de le diviser enses parties élémentaires.
La difficulté apparente se résorbe lorsque la complexité est soumise au traitement del'analyse, c'est-à-dire divisée en parties distinctes les unes des autres.
Cette deuxième règle prescrit de"démonter" les données du problème, afin de le "mettre à plat" pour distinguer clairement et distinctement sesparties élémentaires.
La troisième règle est celle de l'ordre.
Il faut apprendre partout et toujours à conduirepar ordre ses pensées.
Pour cela, il convient de commencer par les choses les plus faciles et les plus simples àconnaître, pour s'élever ensuite par degrés successifs vers les plus compliquées.
Si l'ordre est respecté, laprogression du simple vers le complexe se fera sans difficultés.
Ce respect de l'ordre est capital : si d'aventureil ne s'en trouve pas naturellement entre deux parties d'un problème, il faudra en supposer un pour ne pasrompre l'enchaînement logique de la réflexion.
Cette troisième règle succède logiquement à la deuxième,comme opération de synthèse qui reconstruit avec ordre et logique ce que la règle d'analyse nous prescrivaitde "démonter" ou d'analyser.
Enfin, la quatrième règle est celle de la vérification.
Il s'agit de passer en revueles opérations antérieures pour s'assurer de n'avoir rien oublié.
Tout ce que nous pouvons connaître se laisseainsi ramener au traitement de ces quatre opérations simples qui ne laissent aucune place à l'erreur.
L'esprit doit suivre la logique
A) Principes logiques et principes rationnels.
Parmi les principes de la raison, on peut distinguer les principes logiques et les principes rationnels.
Leslogiques sont ceux qui commandent la mise en oeuvre de tout raisonnement déductif.
La pensée discursive aune cohérence interne, elle chemine, elle se déplace selon un ordre logique.
Les principes rationnels sont desprincipes d'intelligibilité du réel.
Tous les raisonnements (ou du moins ceux d'entre eux qui sont reconnus logiquement valables) s'appuient surdes principes, qui, selon une célèbre formule de Leibniz , « sont nécessaires comme les muscles et les tendons le sont pour marcher quoiqu'on n'y pense point ».
Ces principes ne figurent jamais explicitement dans nos raisonnements mais ils sous-tendent toutes les démarches.
1.
Les principes logiques.
a) Le principe d'identité.
C'est d'abord le principe d'identité qui est à tel point fondamental et nécessaire (sans lui aucune pensée neserait possible) que son énoncé déconcerte toujours un peu (tant il paraît aller de soi) : « Ce qui est, est ; A est A ».
Par exemple, lorsque le géomètre a défini le triangle et qu'il entreprend de déduire toutes les propriétés des triangles, il va de soi qu'il prend toujours le concept de triangle au sens où il l'a défini.
Le sensde ce concept reste identique dans tous les moments du raisonnement.
Sans cela notre pensée serait tout àfait incohérente.
On le formule ainsi : « Une chose est ce qu'elle est » ou encore « A est A ».
Ce principe fondamental exprime simplement le besoin qu'a la pensée d'être en accord avec elle-même.
Il nous oblige à ne pas changer ladéfinition des concepts en cours de raisonnement.
b) Le principe de non-contradiction.
Sa formule est : « Une chose ne peut pas, en même temps, être et n'être pas » ou encore « A n'est pas non A ».
Aristote a donné de ce principe la définition suivante : « Un même attribut ne peut pas être affirmé et nié d'un même sujet en même temps et sous le même rapport. » Par exemple, o ne peut pas dire à la fois d'une.
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