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L'exigence de justice a-t-elle sa place dans les rapports économiques ?

Publié le 17/01/2022

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A. Les harmonies économiques et la régulation naturelle du marché (thèse) L'exigence de justice a-t-elle sa place dans les rapports économiques ? La justice, expression raisonnable, s'opposant à nos tendances égoïstes, demande selon laquelle tout ne doit pas être fait aux dépens des autres, est d'abord, comme nous le signale l'intitulé de sujet, une exigence : une demande impérative et un besoin rationnel d'égalité. Mais a-t-elle bien sa place dans les rapports économiques, au sein de la production et de l'échange des richesses ? Si l'exigence d'égalité s'actualise nécessairement au niveau judiciaire, où la notion d'égalité des personnes est fondamentale, en est-il bien de même dans les relations qui se nouent dans les échanges économiques ?Ne faut-il pas d'abord laisser jouer les mécanismes économiques naturels ? Le « marché « n'est-il pas plus décisif que l'exigence de justice ? Peut-il se concilier avec le voeu d'égalité ? Si le marché désigne l'ensemble des mécanismes économiques obéissant à la loi de l'offre et de la demande, n'a-t-il pas la primauté par rapport à l'égalité des personnes qui interviennent dans ce marché ?

- exigence : ce que l'homme réclame comme nécessaire à la satisfaction de ses désirs et aspirations.  - justice : respect d'une certaine égalité entre les hommes.  - avoir sa place : tenir telle position (dans une hiérarchie, etc.); occuper son rang, son espace précis, etc.  - rapports économiques : relations nouées entre les hommes dans le procès de production. Ces rapports conduisent à privilégier le meilleur, celui qui est le plus capable de succès.  

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« 1) Introduction L'aspiration au respect d'une certaine égalité peut-elle s'insérer et occuper un rang dans les relations nouées entreles hommes durant le procès de production, dans tout ce qui concerne la création, la distribution et laconsommation des biens et richesses ?L'exigence de l'égalité est-elle compatible avec l'aspiration à la liberté économique ? La loi du marché peut-elle seconcilier avec le besoin d'égalité qui gît dans le coeur de tous les hommes ? Le problème est de comprendrecomment on bâtira une justice sociale, supposant le jeu harmonieux de l'égalité humaine et de l'inégalité des statutssociaux.

Problème gros d'enjeux, d'engagements économiques, sociaux et politiques. 2) Discussion A.

Les harmonies économiques et la régulation naturelle du marché (thèse) L'exigence de justice a-t-elle sa place dans les rapports économiques ? La justice, expression raisonnable,s'opposant à nos tendances égoïstes, demande selon laquelle tout ne doit pas être fait aux dépens des autres, estd'abord, comme nous le signale l'intitulé de sujet, une exigence : une demande impérative et un besoin rationneld'égalité.

Mais a-t-elle bien sa place dans les rapports économiques, au sein de la production et de l'échange desrichesses ? Si l'exigence d'égalité s'actualise nécessairement au niveau judiciaire, où la notion d'égalité despersonnes est fondamentale, en est-il bien de même dans les relations qui se nouent dans les échangeséconomiques ?Ne faut-il pas d'abord laisser jouer les mécanismes économiques naturels ? Le « marché » n'est-il pas plus décisifque l'exigence de justice ? Peut-il se concilier avec le voeu d'égalité ? Si le marché désigne l'ensemble desmécanismes économiques obéissant à la loi de l'offre et de la demande, n'a-t-il pas la primauté par rapport à l'égalitédes personnes qui interviennent dans ce marché ? Les échanges et les rapports économiques ne tendent-ils pasd'abord à bien s'organiser eux-mêmes ? La régulation naturelle est fondamentale et l'exigence de justice — lerespect des personnes — n'a guère sa place dans les échanges et les relations, car l'offre et la demande jouent lerôle de régulateur. La conception libérale de l'économie, qui a été exposée sous une forme théorique en 1776 par Adam Smith, reposesur l'initiative d'individus libres, cherchant leur intérêt personnel de façon rationnelle.

Dans une économie libérale,l'État n'intervient pas pour exercer une contrainte sur certains secteurs de l'activité économique ou pour enprotéger d'autres.

L'accès au marché est ouvert à tous sans discrimination.

Le droit de propriété assure à chacun lelibre usage de ses ressources - sa force de travail, son argent, les richesses du sol -, à l'exception du corps humainet de ses organes, qui ne sont pas des marchandises et que l'on n'a pas le droit de vendre.

Les propriétaires deressources sont constamment à la recherche des meilleures conditions de rémunération de ce qu'ils possèdent.

Toussont supposés être informés des différentes rémunérations qui sont proposées pour leurs ressources par lesentreprises des différents secteurs d'activités.

Mais la recherche par chacun de son intérêt personnel netransforme-t-elle pas les individus en adversaires ? Adam Smith montre au contraire que dans un échange chacuntire profit de l'égoïsme de l'autre : « Ce n'est pas de la bienveillance du boucher, du brasseur ou du boulanger quenous devons attendre notre dîner, mais du soin qu'ils prennent de leur propre intérêt ».

Il ne s'agit donc pas ici d'unéloge cynique du « chacun pour soi » au détriment d'autrui.

D'ailleurs, Smith ajoute une surprenante justificationmorale à sa défense de l'égoïsme : le résultat final de la concurrence entre des individus qui ne pensent qu'à leurintérêt particulier est le meilleur résultat possible pour l'ensemble de la société, comme s'ils étaient guidés par « unemain invisible ». Comment expliquer que, malgré la compétition généralisée, une harmonie se dégage entre les hommes ? Pour Smith,tout se passe comme si une "main invisible" dirigeait l'ensemble des égoïsmes dans l'intérêt de tous: tout en necherchant que son intérêt personnel, l'individu oeuvre souvent d'une manière efficace pour l'intérêt de lacommunauté toute entière.

En effet, n'est-ce pas la quête de l'enrichissement personnel qui concourt à fonder laprospérité d'un pays ?Cette fiction de la main invisible - hypothèse providentialiste à souhait - est le symbole de l'optimisme libéral quicroit en l'harmonie des règles spontanées du marché et à l'agrégation des intérêts individuels en intérêts collectifs. L'explication de cette surprenante main invisible est que le conflit entre des intérêts opposés oblige les partenairesde l'échange à limiter leurs prétentions, à s'accorder sur des compromis, à réaliser un équilibre correspondant àl'affectation optimale des ressources.

Au XXe siècle, Hayek proposera une explication supplémentaire : l'interactiondes pensées de tous les acteurs de l'activité économique l'emporte en connaissances et en capacités d'inventionsur n'importe quelle instance centrale.

Le meilleur ordre possible est donc celui qui résulte de la régulation opéréepar des millions d'individus qui prennent des décisions rationnelles en fonction de leur intérêt.

On aurait tort de croire que ce libéralisme économique soit totalement caduc.

S'il connut son triomphe au XIXesiècle, il renaît perpétuellement de nos jours : les harmonies économiques possédant la primauté, l'exigence dejustice (comme égalité) ne tient guère sa place dans les mécanismes économico-politiques.

Au marché de s'imposer,toute économie planifiée ou étatique liée à une exigence de respect des personnes devant se soumettre à lui. Transition. »

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