L'exercice de la philosophie est-il nécessaire à un être humain pour se connaître en vérité et devenir lui-même ?
Publié le 22/02/2012
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forcément avoir étudié la philosophie.
Par exemple, dans la technologie de l'internet, la philosophie n'est pointnécessaire parce qu'elle est une science abstraite, alors que la technologie est une science concrète, pratique.Dans le domaine de la musique, bien qu'il soit un domaine sublime, la philosophie n'est pas nécessaire.En outre, faut-il considérer que la philosophie n'est rien d'autre que l'histoire des philosophes qui se sont succédédans le temps ? On reproche souvent à la philosophie une inutilité même sur le plan théorique.
L'histoire de laphilosophie semble offrir le spectacle d'une musée de doctrines qui se succèdent et se détruisent sans aboutir auxréponses définitives afin de résoudre les questions qu'elles soulèvent.
En fait, après plus de 2000 ans de philosophie,on risque de recommencer là où Socrate même avait commencé.
La philosophie, étant une discipline de natureréflexive, ne peut aboutir à des réponses « scientifiques » en tant que tel, comme on trouve dans les domaines dessciences empiriques.
En ce sens, on considère la philosophie un exercice mental stérile, voire une perte de temps,un sophisme intellectuel, séduisant mais futile.
Le progrès scientifique se produit par la multiplication des études etdes recherches à propos d'un sujet donné ; la découverte d'une vérité conduit à une autre, et la progression dessciences s'avère inévitable.
Par contre, la multiplication des études philosophiques mène à la multiplication desthéories et des spéculations qui se lancent l'une contre l'autre.
Chaque philosophe est armé de ses arguments etcontre-arguments, dans un jeu d'aristocratie intellectuelle où on ne cesse de ruminer le passé de la penséehumaine.
Dans le domaine des sciences empiriques, les questions se multiplient et les réponses restent rares, tandisque, dans la philosophie, les réponses se multiplient pour les mêmes questions.
Donc, elle est ne contribue point audéveloppement des civilisations, mais elle le détourne du vrais progrès par ses spéculations sur des questions qu'ellene cesse de fouiller.
C'est pourquoi la philosophie déçoit une ambition exigeant davantage de techniques quipuissent servir à une maîtrise plus effective du monde.
Elle reste sans effet ni portée dans les contextes actuels dela vie quotidienne de plus en plus compliqués.Cependant, la philosophie est, selon Aristote, la seule des sciences qui soit libérale.
Elle résulte de la libération àl'égard des besoins, alors que les autres sciences restent toujours soumises à des fins utilitaires.
Elle contribue elle-même à cette libération, puisqu'elle enseigne une attitude désintéressée.
En plus, elle délivre de la servitude del'ignorance.
La philosophie est l'élément moteur au centre des autres disciplines.
En fait, la philosophie guide leprogrès scientifique en réfléchissant sur les fondements et les principes.
C'est à dire que la philosophie estindispensable comme entreprise indépendante illuminant notre esprit des multiples illusions qui nous dépossèdent denotre liberté de penser et nous empêchent de découvrir les principes qui seuls peuvent donner sens à nos actions.La philosophie n'étudie pas les phénomènes, elle éclaire les principes intemporels sur lesquels ils reposent.
Au lieud'étudier l'actualité des évènements dans leurs vicissitudes, elle prend pour objet la réalité intemporelle dans sonuniversalité.
Par exemple, elle ne se demande pas quelle est la justice dans un cas particulier d'un procès, mais ellese contente d'analyser l'essence de la justice, sa nature même.Dans ce sens, l'humanité a toujours besoin de philosophes pour l'éclairer sur les réalités de la vie et poursauvegarder les sociétés des incertitudes qui mènent à la ruine de la société et des hommes qui prétendent toutsavoir.
En effet, Socrate disait : « Je suis plus sage que cet homme-là.
Il se peut qu'aucun de nous deux ne sacherien de beau ni de bon : mais lui croit savoir quelque chose, alors qu'il ne sait rien, tandis que moi, si je ne sais pas,je ne crois pas non plus savoir.
Il me semble donc que je suis un peu plus sage que lui par le fait même que, ce queje ne sais pas, je ne pense pas non plus savoir.
» L'un des grands messages de Socrate est que l'illusion de savoirest le plus grand obstacle au savoir.Philosopher, c'est cette disposition des enfants à s'étonner, cette simplicité par laquelle une personne est renducapable de goûter la fraîcheur toujours nouvelle de chaque événement.
La philosophie en tant que telle estnécessaire car elle est amour de la sagesse, une manière de se situer dans l'existence d'où l'existence implique ledévoilement.
La philosophie est une discipline très singulière : elle ne peut pas être achevée, car elle est le soif del'absolu.
Philosopher, c'est déployer la capacité d'inventer, chaque être humain est une question pour lui-même,surtout devant la mort d'autrui, de la finitude, de la souffrance.
L'homme n'est pas quelque chose de banal, il est lamesure de toutes choses, par son existence, sa pensée et sa liberté.
Devant tout fait, on est forcé à faire uneréflexion, à se demander « pourquoi ? comment ? » et plusieurs autres questions que nous nous posons, car noussommes étonnés, surpris, donc tout est sur le mode de questionnement.
Un enfant qui ne pose jamais de questionsse pose question.
Le philosophe en réfléchissant nourrit sa propre curiosité.
En effet, toute personne s'étonne de cequ'elle ignore, pour cela on peut dire que tout être humain est par nature un philosophe et cherche la sagesse.
Laphilosophie est aussi un doute qui désire de connaître et de savoir, c'est une tendance vers une connaissance.Cependant, le doute ne procède pas toujours d'une réflexion proprement philosophique, c'est-à-dire d'une volontéferme et constante de fonder nos connaissances et nos pratiques sur des principes rationnels valablesuniversellement.
C'est le cas du doute spontané tel qu'il apparaît au début des Méditations Métaphysiques deDescartes.
Il commence par "s'apercevoir" que, parmi toutes ses connaissances, certaines se sont déjà révéléesfausses, rendant suspectes toutes les autres.
Son doute apparaît alors comme un doute naturel, surgissant àl'occasion d'un problème localisé et limité.
Descartes découvre ses erreurs par hasard, de façon accidentelle.
Ledoute ici est une réaction de défense spontanée de l'esprit devant une incohérence ou une contradiction quisoudain se fait jour.
Mais il s'agit alors d'un doute soumis aux passions, dépendant des circonstances, exprimant unsentiment de trouble et non une volonté déterminée ou une décision libre.Le philosophe est celui qui cherche l'unité, qui cherche à ne jamais être dans la contradiction.
Selon Henri de Lubac,la philosophie est la recherche de l'un unifiant.
Le philosophe crée son propre monde à sa propre perception, laphilosophie est pour lui ce fil conducteur qui unifie son être et met de l'ordre dans son existence.Ce qui est étonnant est que les hommes sont capables de construire des cités et d'organiser leur vie et commun,parce qu'ils ont la parole qui renvoie à la capacité de penser, voire à la philosophie.
Bref, philosopher c'est penser.Faire un acte d'intelligence c'est unifier sans réduire, rassembler pour pouvoir penser qui sommes nous ou relire d'unecertaine manière notre vie pour pouvoir savoir d'où nous venons, qui sommes nous, et ce que nous voulons.
C'estune philosophie de questionnement.
Pour Jules Mouchanin, la philosophie c'est une recherche d'un centre ou d'unnoyau central pour la vie de l'humain qui lui permet de rayonner son existence à partir de son passé et son histoire..
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