L'Evidence.
Publié le 02/02/2012
Extrait du document
«
donc se demander si elle constitue réellement une manifestation objective de la vérité comme
nous semblons nous même le penser au cours de notre quotidien.
N’y a -t -il pas sous ce
concept, des critères subjectifs, arbitraires voire des préjugés qui pourraient entacher la
confiance aveugle que lui ont donnée des philosophes tels que D escartes ou bien des
scientifiques à la renommée incontestable comme Euclide.
Dans une première partie nous allons donc expliquer en quoi l’évidence peut constituer
un critère de vérité à travers sa définition propre.
Dans une seconde partie nous e xpliquerons
en quoi ce concept se révèle fragile, et que l’on peut donc émettre une certaine critique à la
confiance aveugle que certains lui accordent et qui est notamment constamment mis à
l’épreuve du temps.
(Nous nous appuierons principalement sur l a thèse de Leibniz).
Enfin
nous tenterons d’expliquer que même si certaines évidences s’avèrent nécessaires notamment
pour éviter la « régression infinie » dont parlait le sceptique Sextus Empiricus , il faut tout de
même s’en méfier pour ne pas se laisser prendre par certaines illusions issues de notre nature
en tant qu’être raisonnable et que c’est justement cette méfiance qui permet une certaine
progression de la réflexion de l’être humain et qui finalement est au fondement même du
concept de la philosophie.
L’homme n’est t -il pas voué à se méfier de des évidences et n’est
ce pas justement cette méfiance qui lui permet de progresser dans la réflexion.
« L’évidence est la base et le fondement de tout » dixit Sextus Empiricus.
Un premier
travers est de se servir d'un critère de vérité qui se justifie par lui -même.
On peut songer ainsi
au critère d'évidence.
Si on pose l'évidence comme critère de vérité, qu'est -ce qui justifie ce
critère? C'est qu'il semble évident.
Pour prouver que l'évide nce est un bon critère de vérité, il
faut d'abord prouver qu'elle est un bon critère de vérité , et ainsi de suite à l'infini.
Le mode de
la régression à l'infini s'applique cela dit plus aux explications généralistes, lorsque le
concept de critère du dogma tique n'est pas encore très affiné.
Sextus prend ainsi l'exemple du
sensible et de l'intelligible, deux catégories vastes dont on serait tenté d'avoir recours dans
l'antiquité.
On me demande de prouver la véracité de la raison.
Si j'emploie la raison
pour la démontrer, je tombe dans le mode de la régression à l'infini.
O n constate que l'évidence est le fait que la représentation d'une idée s'accompagne
d'un sentiment de certitude car elle nous apparait si clairement et si distinctement que
l’on n’émet aucun doute .
La certitude est l'état d'esprit de celui qui est assuré de détenir une
vérité car elle réside, en effet, dans la double assurance que l'on détient à la fois la vérité et les
critères qui nous garantissent qu'il s'agit bien de la vérité.
De plus, elle est une telle vérité
que l'on ne peut pas la mettre en doute .
Ainsi, Descartes parvient à trouver la vérité en
appliquant dans la certitude qu'il a, après avoir tout révoqué en doute grâce à l’hypothèse du
Malin Génie, d'être un sujet qui dout e c'est-à -dire une substance pensante.
Le cogito, « je
pense donc je suis » s’impose ainsi dans son évidence car l’évidence seule du « je pense »
donne accès à la réalité même de ce moi qui pense, à son existence ce qui ouvre la voie à la
« preuve ontologique »de l’existence de Dieu par l’idée claire que j’ai de sa perfection .
Chez
Descartes, les critères de la vérité sont donc « la clarté et la distinction » qui fait que
l’esprit ne peut pas en douter, autrement dit, c’est l'évidence qui parvient grâce à la
méthode du doute écarte toute illusion hypothétique qui aurait pu accompagner cette
évidence et qui permet à l’être humain de reconnaitre l’idée vraie.
C'est aussi l'avis d' Antoine Arnauld et de Pierre Nicole cartésiens dans la Logique du Port
Roya l, ils soutiennent qu'il existe des évidences que l'esprit humain pe ut déceler sans avoir à
les démontrer, ce que Descartes appelait alors « intuitions » qui sont selon lui sont « la
conception d’un esprit pur et attentif […] qui nait de la seule lumière de la raison ».
C ‘est
donc elle qui saisit les vérités comme « 2+2=3+1 » ou « je pense donc je suis donc j’existe ».
C'est en ce sens qu'ils critiquent les philosophes ayant choisi de se liguer contre tout ce qui.
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