Lettre de Voltaire, envoyant de Berlin Le Siècle de Louis XIV au maréchal de Richelieu, et le priant de présenter ce livre à Louis XV.
Publié le 06/02/2016
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II. Pour ce qui est de la forme, j’ai essayé de rendre l’exposition aussi simple, claire, intéressante et dramatique que possible. J’ai voulu émouvoir, même en histoire. Daniel et Mézeray m’ennuient. Je ne sais pourquoi, il me semble qu’il n’y a que des gens qui ont fait des tragédies qui soient capables de donner quelque vie et quelque intérêt au récit des événements passés.
J’ose croire que ceux qui liront mon ouvrage verront bien que je suis Français. On me reproche d’être le courtisan de Frédéric II. Je ne suis que son ami et son grammairien. Est-ce ma faute si je suis vilipendé dans ma patrie et si j’ai dû chercher à Berlin l’indépendance et la considération L’air de Versailles
«
LAMARTINE
129
gers de mérite étaient étonnés d'être connus et récompensés
par lui.
Il a fait du bien aux hommes, et non seulement aux
Français.
2.
Mais ce n'est pas uniquement d'un roi que j'écris l'histoire,
je tais celle de la nation.
Nos moeurs, nos lois, nos coutumes,
notre esprit, méritent de nous retenir autant que le récit
des batailles.
Je ferai place au commerce, à l'industrie, aux
arts et aux sciences....
Je veux peindre à la postérité l'esprit
humain dans le siècle le plus éclairé qui fût jamais.
II.
Pour ce qui est de la forme,
j'ai essayé de rendre
l'exposition aussi simple, claire, intéressante et dramatique
que possible.
J'ai voulu émouvoir, même en histoire.
Daniel
et Mézeray m'ennuient.
Je ne sais pourquoi, il me semble qu'il
n'y a que des gens qui ont fait des tragédies qui soient
capables de donner quelque vie et quelque intérêt au récit
des événements passés.
J'ose croire que ceux qui liront mon ouvrage verront bien
que je suis Français.
On me reproche d'être le courtisan de
Frédéric Il.
Je no suis que son ami et son grammairien.
Est-ce
ma faute si je suis vilipendé dans ma patrie et si j'ai dû cher-
cher à Berlin l'indépendance et la considération L'air de Ver-
sailles est irrespirable pour moi.
Ah 1 si le roi connaissait mieux
les intérêts de sa gloire!...
Puis-je demander à mon héros de
mettre sous ses yeux le monument que j'ai élevé à Louis XIV?
Il ne sera pas trop mécontent, j'espère, de la façon dont j'ai
parlé de son aïeul.
Il verra que i le Prussien Voltaire » n'a pas
renié son pays et travaille, à la cour d'un roi étranger, plus
efficacement, sans doute, à la grandeur de la France que les
flatteurs qui l'entourent et dont il suit les pernicieux conseils.
79.
LAMARTINE
En 1867, le Gouvernement proposa au Corps législatif de
Coter une dotation nationale à Lamartine vieilli et ruiné.
Emile
011ivier, son admirateur jeroent, rédigea, pour soutenir le projet
de loi, un rapport qui émut profondément le poète.
.11 y rappelait les Litres de l'homme et de l'écrivain à la recon-
nnissance du pays..
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