L’État D’où vient le pouvoir de l’État ?
Publié le 29/04/2024
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«
L’État
D’où vient le pouvoir de l’État ?
Les sociétés primitives sont des sociétés sans état
Pierre Clastres – La société contre l’état
Le chef n’a de pouvoir qu’en temps de guerre sinon il a un rôle
pacificateur, notamment par l’usage de la parole.
Il ne prend pas parti, il
amène la collectivité à un accord commun.
Il doit être généreux de ses
biens pour éviter de susciter son intérêt personnel.
Il n’y a pas de pouvoir
politique individuel, c’est la collectivité qui est souveraine.
« Une société est primitive si lui fait défaut le roi, comme source légitime
de la loi, c'est à dire la machine étatique » Clastres
L’État : le pouvoir politique du corps social
Le corps social apparait avec l’émergence d’un organe du pouvoir politique
séparé de la collectivité.
Il a pour but de régler les conflits, acter les lois et
il peut faire usage de la force et poser des sanctions.
Weber – L’État détient le monopole de la violence légitime
« L’état détient le monopole de la violence légitime » Weber
Seul l’état peut utiliser la violence, il en a le monopole.
C’est une
référence à Hobbes car à partir du moment où on accepte de faire société,
on accepte de ne jamais avoir recours à la violence, le peuple est ainsi
illégitime d’utiliser la violence, sauf en cas de légitime défense à arme
égale.
Le pouvoir repose-t-il sur le consentement des individus ?
Le contractualisme : Hobbes
« L’Homme est un loup pour l’Homme » Hobbes
Il est par nature dans un état de guerre permanent sans pouvoir commun,
c’est la guerre de chacun contre chacun.
D’où la nécessité de mettre en
place un pouvoir fort pour contrer la nature belliqueuse de l’Homme.
Hobbes - L’État assure la sécurité
Léviathan = figure du monstre car le souverain impose le respect et son
pouvoir par la terreur.
À l’état se nature de l’Homme, il n’y a pas de communauté, il s’agit
simplement d’une juxtaposition d’individus.
Par le contrat social, on crée
une communauté unique, un peuple, une république.
PHILOSOPHIE – Laura DEBARD – Terminale A – 2023/2024
Le contractualisme : Rousseau
L’Homme a une bonne nature mais la société vient le corrompre par
l’instauration de la propriété privé qui créé ainsi les inégalités et la rivalité.
« L’obéissance à la loi qu’on s’est prescrite est liberté » Rousseau
Se soumettre à la loi qu’on a choisie, c’est exprimer sa liberté de manière
consentie sous la volonté générale.
Le peuple est souverain donc il ne
s’aliène pas à lui-même.
Rousseau – Un pacte social pour se protéger et être libre
En faisant contrat, la société leur garantit la sécurité et la liberté civile.
« Le pacte social constitue une égalité morale et légitime à ça que la
nature avait pu mettre d’inégalité entre les Hommes pour que, pouvant
être inégaux en force ou en génie, ils deviennent tous égaux par
convention et de droit » Rousseau
Le passage au contrat social permet d’apporter une égalité garantie par
l’État et les lois.
Montesquieu
Dans L’Esprit des Lois, quel que soit le régime en place, la possession du
pouvoir est périlleuse.
« Tout Homme qui a du pouvoir est porté en abusé, il va jusqu’à ce qu’il
trouve des limités »
Montesquieu – La séparation des pouvoirs, pour un état libre
La séparation des pouvoirs est nécessaire pour éviter les abus et que
chaque pouvoir soit sous la vigilance de l’autre.
Le pouvoir reste alors
modéré.
La séparation des pouvoirs est un principe acté en 1958 en
France dans la Constitution de la 5ème République.
Est-ce au philosophe de conseiller la politique ?
Platon
Platon – Le philosophe-roi doit gouverner
Le philosophe n’est jamais corrompu (« droite philosophie ») à l’inverse de
la rhétorique, qui ne répond donc pas à la fonction du politique.
Les
philosophes doivent accéder au pouvoir ou bien les politiciens doivent
philosopher en se mettant au service du bien collectif.
Spinoza
PHILOSOPHIE – Laura DEBARD – Terminale A – 2023/2024
Les philosophes sont inaptes à la politique car ils sont enfermés dans leurs
théories, ils sont trop spéculatifs pour les exigences concrètes qu’exige le
pouvoir politique.
« Entre toutes les sciences qui ont une application, c’est de la politique où
la théorie passe pour différer le plus de la pratique et il n’y a pas
d’Homme qu’on juge moins propre à gouverner l’État que les théoriciens,
c'est à dire les philosophes.
» Spinoza
Kant : philosopher ou gouverner
Philosopher et gouverner ne peuvent pas ‘effectuer conjointement.
Le
pouvoir et la raison ne peuvent pas être associés car lorsqu’on arrive au
pouvoir on corrompt sa raison.
« On ne doit pas s’attendre à ce que les rois se mettent à philosopher, ou
que les philosophes deviennent rois ; ce n’est pas non plus désirable car le
pouvoir corrompt inévitablement le libre jugement de la raison.
» Kant
La doctrine technocratique
Se développe au début du 19ème siècle.
Technocrate = Responsable qui tend à faire prévaloir les aspects
techniques, au détriment de l'élément humain.
Cette doctrine défend que le pouvoir doit appartenir à une élite
compétente qualifiée par ses connaissances en science politique.
Elle est notamment défendue par Saint-Simon et son disciple Auguste
Comte.
« Il s’agit d’ôter aux citoyens leur droit absolu d’examen individuel sur des
sujets supérieurs à leur véritable portée.
» Auguste Comte
Pour entrer en politique, il avoir suivi des études de sciences politique
sinon on est inaptes à occuper ce poste.
Le sens moral en politique
Machiavel : Le Prince
Le Prince est un traité politique qui explique comment les Hommes
acquièrent et conserve le pouvoir.
C’est une illustration du pragmatisme
en politique, c'est à dire que Machiavel se soucie d’efficacité et de la
réalité.
Il ne décrit pas qu’est-ce que serait un gouvernement idéal, il part
de l’observation de la réalité.
Il dissocie la politique de la morale (rupture
avec la philosophie classique, Platon).
Le souverain ne doit donc pas
hésiter à la cruauté et l’injustice pour se maintenir au pouvoir, il n’est pas
PHILOSOPHIE – Laura DEBARD – Terminale A – 2023/2024
utile d’être bon, c’est même dangereux mais pour se maintenir au pouvoir
il doit paraître bon aux yeux du peuple.
Machiavélique = hypocrite et fourbe
Texte 1 – La trahison et la violence comme armes politiques : l’exemple
de César Borgia
Utilisation de la politique du bouc-émissaire, ainsi le duc en exécutant le
ministre se fait passer pour le sauveur et obtient la reconnaissance du
peuple.
Pour être respecté, le chef doit inspirer la peur et la crainte et
instituer l’obéissance.
Quand une population a peur, la population
RÉCLAME un gouvernement autoritaire, car il permet de garantir l’ordre.
Texte 2 – La nature humaine, matière première de l’action politique
Pour imposer son autorité, il faut inspirer la crainte.
Si on est simplement
aimé du peuple on est menacé par la nature humaine à laquelle on ne
peut faire confiance, cette nature mauvaise et matérialiste.
L’Homme est
soumis à la peur du châtiment.
Ainsi, il vaut mieux être craint.
Mais il faut
obtenir aussi l’affection de ses sujets pour éviter les révoltes.
« Il est beaucoup plus sûr de se faire craindre qu’aimer » Machiavel
Texte 3 – Le lion et le renard
Le prince doit susciter la crainte en inspirant la peur (lion) mais il doit
utiliser sa ruse pour cacher ses véritables intentions (renard).
Il faut
simuler ses valeurs morales et dissimuler sa nature.
Il ne faut pas tenir
ses promesses et utiliser la crédulité du peuple qui sacralise l’autorité de
l’État.
« Il n’est pas nécessaire à un prince de posséder toutes les vertus
énumérées, ce qu’il faut, c’est qu’il paraisse les avoir » Machiavel
Quels sont les liens entre pouvoir et obéissance ?
La Boétie : la servitude volontaire
Le pouvoir du tyran ne tient que par la fascination et le consentement de
ceux qu’il écrase, du peuple.
Discours de la servitude volontaire
Plus on est au service du tyran, plus il est autoritaire, et plus on lui obéit.
C’est comme un feu qu’on cesse d’alimenter et qui se consume.
Le pouvoir
du tyran n’est possible que par la soumission consentie du peuple et non
pas de lui-même.
« Un tyran n’a de puissance que celle qu’on lui donne » La Boétie
PHILOSOPHIE – Laura DEBARD – Terminale A – 2023/2024
Le mystère de la servitude volontaire
Le tyran est un être commun et ordinaire d’une grande médiocrité mais il
domine tout un peuple.
Ce paradoxe s’explique par le fait que le peuple
n’a pas la conscience de sa force qu’est celle du nombre.
Weber
Les 3 sources de légitimité du pouvoir
- la tradition et l’habitude, ancrage dans notre acceptation
- le charisme du chef qui instaure la confiance et l’adhésion à son
idéologie
- la légalité, ce qui est autorisé par la loi, c’est la règle imposée par la
société....
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