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L'Etat doit-il limiter son pouvoir ?

Publié le 04/03/2004

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Celui-ci ne se laisse définir sociologiquement que par le moyen spécifique qui lui est propre, ainsi qu'à tout autre groupement politique, à savoir la violence physique. Tout État est fondé sur la force disait un jour Trotski à Brest-Litovsk. En effet, cela est vrai. S'il n'existait que des structures sociales d'où toute violence serait absente, le concept d'État aurait alors disparu et il ne subsisterait que ce qu'on appelle, au sens propre du terme, l'« anarchie La violence n'est évidemment pas l'unique moyen normal de l'État, cela ne fait aucun doute, mais elle est son moyen spécifique. De nos jours la relation entre État et violence est tout particulièrement intime. Depuis toujours les groupements politiques les plus divers - à commencer par la parentèle - ont tous tenu la violence physique pour le moyen normal du pouvoir. Par contre il faut concevoir l'État contemporain comme une communauté humaine qui, dans les limites d'un territoire déterminé - la notion de territoire étant une de ses caractéristiques -, revendique avec succès pour son propre compte le monopole de la violence physique légitime. Ce qui est en effet le propre de notre époque, c'est qu'elle n'accorde à tous les autres groupements ou aux individus le droit de faire appel à la violence que dans la mesure où l'État le tolère : celui-ci passe donc pour l'unique source du droit à la violence. Avez-vous compris l'essentiel ? 1 Par quoi faut-il définir l'État ?

Plus l'Etat est capable de limiter son pouvoir, plus cela prouve qu'il a su remplir sa tâche, à savoir pacifier et moraliser ses membres. Sa véritable force réside dans le fait que son rôle social a de moins en moins d'importance. Plus une société est harmonieuse, moins l'Etat n'a à intervenir. MAIS, l'Etat a pour finalité la force et l'unité de la nation. Pour parvenir à ce but, il ne doit pas limiter son pouvoir. Au contraire, il doit toujours chercher à le renforcer.

  • I) Il est dans la nature de l'Etat de limiter son pouvoir.

a) Toute politique vise un bien. b) L'Etat n'a pas pour fonction d'interdire. c) L'Etat devrait même souhaiter son propre anéantissement.

  • II) Il n'est pas dans la nature de l'Etat de limiter son pouvoir.

a) Etat et monopole de la violence. b) L'autorité de l'Etat repose sur son pouvoir et sur sa force. c) L'Etat doit tenir tête aux autres Etats.

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« ? Qui doit trancher ? eber : Mais qu'est-ce donc qu'un groupement politique du point de vue du sociologue ? Qu'est-ce qu'un État ? Lui non plus ne se laisse pas définir sociologiquement par le contenu de ce qu'il fait.

Il n'existe en effetpresque aucune tâche dont ne se soit pas occupé un jour un groupement politique quelconque ; d'un autrecôté il n'existe pas non plus de tâches dont on puisse dire qu'elles aient de tout temps, du moinsexclusivement, appartenu en propre aux groupements politiques que nous appelons aujourd'hui États ou quiont été historiquement les précurseurs de l'État moderne.

Celui-ci ne se laisse définir sociologiquement quepar le moyen spécifique qui lui est propre, ainsi qu'à tout autre groupement politique, à savoir la violencephysique.Tout État est fondé sur la force disait un jour Trotski à Brest-Litovsk.

En effet, cela est vrai.

S'il n'existait quedes structures sociales d'où toute violence serait absente, le concept d'État aurait alors disparu et il nesubsisterait que ce qu'on appelle, au sens propre du terme, l'« anarchie La violence n'est évidemment pasl'unique moyen normal de l'État, cela ne fait aucun doute, mais elle est son moyen spécifique.

De nos jours larelation entre État et violence est tout particulièrement intime.

Depuis toujours les groupements politiques lesplus divers - à commencer par la parentèle - ont tous tenu la violence physique pour le moyen normal dupouvoir.

Par contre il faut concevoir l'État contemporain comme une communauté humaine qui, dans les limitesd'un territoire déterminé - la notion de territoire étant une de ses caractéristiques -, revendique avec succèspour son propre compte le monopole de la violence physique légitime.

Ce qui est en effet le propre de notreépoque, c'est qu'elle n'accorde à tous les autres groupements ou aux individus le droit de faire appel à laviolence que dans la mesure où l'État le tolère : celui-ci passe donc pour l'unique source du droit à laviolence. Avez-vous compris l'essentiel ? 1 Par quoi faut-il définir l'État ?2 Pourquoi la violence de l'État est-elle nécessaire ?3 Qu'est-ce qui rend cette violence légitime ? Réponses: 1 - Non pas par le contenu, très diversifié, de son action, ou les fins visées, mais par le moyen utilisé toujourset partout : la violence physique.2 - Pour éviter à une structure sociale de sombrer dans l'anarchie.3 - C'est que l'État en a le monopole : il empêche ainsi l'usage incontrôlé de la violence entre les individuseux-mêmes. [L'État vise le bien commun.

Il doit limiter son pouvoir au nom de la liberté.

L'État doit servir à garantir lebien de tous.

L'efficacité de son action se mesure à la limitation de son pouvoir.

Plus une société est harmonieuse, moins l'État n'a à intervenir.] Toute politique vise un bienC'est au second chapitre du premier livre de la « Politique » que l'on retrouve en substance la formuled'Aristote.

On traduit souvent mal en disant : l'homme est un « animal social », se méprenant sur le sens dumot « politique », qui désigne l'appartenance de l'individu à la « polis », la cité, qui est une forme spécifiquede la vie politique, particulière au monde grec.En disant de l'homme qu'il est l'animal politique au suprême degré, et en justifiant sa position, Aristote, à lafois se fait l'écho de la tradition grecque, reprend la conception classique de la « cité » et se démarque desthèses de son maître Platon.Aristote veut montrer que la cité, la « polis », est le lieu spécifiquement humain, celui où seul peut s'accomplirla véritable nature de l'homme : la « polis » permet non seulement de vivre mais de « bien vivre ».Dans la « polis » se réalise tout autre chose que la simple satisfaction des besoins : sa fonction initiale(satisfaire les besoins vitaux) découvre autre chose de beaucoup plus important : non plus le vivre mais lebien vivre.

Non plus la simple vie biologique mais l'accès à la vie proprement humaine, qui dépasse la sphèreéconomique pour atteindre la sphère morale. L'État n'a pas pour fonction d'interdireL'État, en tant qu'instrument au service du bien collectif, n'a pas à chercher à étendre son pouvoir.

Bien aucontraire! Plus la société est juste, harmonieuse, moins elle a besoin de lui.

Autrement dit, moins il est utile,plus son action a été efficace.

La limitation de son pouvoir est la preuve même de sa réussite. L'État devrait même souhaiter sa propre disparition. »

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