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L'essor des sciences et des arts contribue-t-il au progrès humain ?

Publié le 06/03/2004

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Mais les deux une fois montées, celle de Phidias parut seule réussie et Alcamène perdit le concours. Ces déformations destinées à compenser les effets d'optique étaient courantes dans l'architecture, la sculpture et la peinture grecques: ainsi le renflement vers le bas des colonnes des temples qui, si elles avaient été des cylindres réguliers auraient paru s'évider; ainsi les formes elliptiques pour remplacer les formes circulaires et maintenir malgré la distance l'illusion de cercles. La tendance illusionniste de la peinture grecque (dont très peu d'oeuvres nous sont parvenues) était célèbre, comme en témoigne l'anecdote des raisins peints par Zeuxis: ils auraient eu une apparence si naturelle qu'ils auraient trompé les pigeons qui seraient venus les picorer. Platon veut lutter contre cette tendance, de plus en plus relativiste et naturaliste en même temps, de l'art. Opposant sans les nommer dans ce dialogue l'art égyptien et l'art grec, il distingue dans le « Sophiste » (235 d-236 c) deux formes de « l'art imitatif »: d'un côté «l'art de la copie » (eikastikè technè), de l'autre « l'art du simulacre » (phantastikè technè). D'un côté, il s'agit d'un art qui produit une image ressemblante, comparable (eikastos), du modèle, c'est-à-dire «qui reproduit les proportions (longueur, largeur, profondeur) et donne à chaque partie les couleurs appropriées ». De l'autre côté, il s'agit d'un art qui a renoncé « à reproduire les proportions véritables des belles formes ». Il ne reproduit pas « les proportions véritables, mais celles qui paraissent belles ». Il repose sur l'illusion ou sur l'imagination (phantastikos). Alors que l'art grec est soumis à la doxa, c'est-à-dire à l'opinion, qui se contente de l'apparence, relevant ainsi de l'art du simulacre, l'art de la copie respecte l'essence du modèle; il le reproduit tel qu'il est en lui-même, sans se soucier de l'aspect sous lequel il apparaîtra.

« l'homme , et poser des bornes à ses désirs de domination & d'exploitation.

C'est ce qu'a fait la métaphysiquecartésienne, en établissant une différence radicale de nature entre corps & esprit.

Ce qui relève du corps n'estqu'une matière inerte, régie par les lois de la mécanique.

De même en assimilant les animaux à des machines,Descartes vide la notion de vie de tout contenu.

Précisons enfin que l'époque de Descartes est celle où Harveydécouvre la circulation sanguine, où le corps commence à être désacralisé, et les tabous touchant la dissection, àtomber.Car ce qu'il y a de tout à fait remarquable dans le texte, c'est que le projet de domination technicienne de la naturene concerne pas que la nature extérieure et l'exploitation des ressources naturelles.

La « philosophie pratique » estutile « principalement aussi pour la conservation de la santé ».

Le corps humain lui aussi, dans ce qu'il a de naturel,est objet de science, et même objet principal de la science.

« S'il est possible de trouver quelque moyen qui rendeles hommes plus sages et plus habiles qu'ils n'ont été jusqu'ici, je crois que c'est dans la médecine qu'on doit lechercher.

»La véritable libération des hommes ne viendrait pas selon Descartes de la politique, mais de la technique et de lamédecine.

Nous deviendrons « plus sages & plus habiles », nous vivrons mieux, en nous rendant « comme maîtres &possesseurs de la nature ».

La science n'a pas d'autre but. L'art est aussi le signe du progrès humainLes grands chefs-d'oeuvre mettent en lumière les capacités de l'homme à créer.

L'art signe même la présence de laculture humaine.

Culture s'entendant comme tout ce qui s'ajoute à la nature.

Le développement de l'art est doncaussi le signe du progrès humain.

La diversité des oeuvres, l'originalité et l'intemporalité des créations artistiquestraduisent au fond la liberté de l'homme.

Proudhon dira que "L'art c'est la liberté même." PROUST : Les gens de goût nous disent aujourd'hui que Renoir est un grand peintre du 18e siècle.

Mais en disant cela ils oublient le Temps et qu'il en a fallu beaucoup, même en plein 19e, pour que Renoir fût saluégrand artiste.

Pour réussir à être ainsi reconnus, le peintre original, l'artiste original procèdent à la façon desoculistes.

Le traitement par leur peinture, par le prose, n'est pas toujours agréable.

Quand il est terminé, lepraticien nous dit Maintenant regardez ! Et voici que le monde (qui n'a pas été créé une fois, mais aussisouvent qu'un artiste original est survenu) nous apparaît entièrement différent de l'ancien, mais parfaitementclair.

Des femmes passent dans la rue, différentes de celles d'autrefois, puisque ce sont des Renoir, ces Renoiroù nous nous refusions jadis à voir des femmes.

Les voitures aussi sont des Renoir, et l'eau, et le ciel : nousavons envie de nous promener dans la forêt pareille à celle qui le premier jour nous semblait tout excepté uneforêt, et par exemple une tapisserie aux nuances nombreuses mais où manquaient justement les nuancespropres aux forêts.

Tel est l'univers nouveau et périssable qui vient d'être créé.

Il durera jusqu'à la prochainecatastrophe géologique que déchaîneront un nouveau peintre ou un nouvel écrivain originaux.[...] Et j'arrivais à me demander s'il y avait quelque vérité en cette distinction que nous faisons toujours entrel'art, qui n'est pas plus avancé qu'au temps d'Homère, et la science aux progrès continus.

Peut-être l'artressemblait-il au contraire en cela à la science, chaque nouvel écrivain original me semblait en progrès sur celuiqui l'avait précédé [...]. Avez-vous compris l'essentiel ? 1 Quels sont les deux points communs entre la création artistique et la pratique des « oculistes » ?2 En quoi l'art peut-il être rapproché de la science ?3 Qu'est-ce que l'expérience esthétique nous permet de découvrir ? Réponses: 1 - D'une part, les moyens dont ils usent sont souvent désagréables.

D'autre part, il en résulte que notreregard sur le monde s'en trouve changé.2 - En ce que les artistes apportent à la fois une conception nouvelle, inédite, et que celle-ci est néanmoinspérissable, passagère.

L'art peut être rapproché de la science par son caractère à la fois inédit et pourtantdestiné à être dépassé, que l'on trouve dans toute découverte scientifique.3 - Tout simplement le monde, qu'il soit naturel ou imaginaire, un monde nouveau à chaque fois.. »

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