L'esprit des Lumières s'oppose-t-il à la foi religieuse ?

« (Dictionnaire philosophique ).

Il n'est plus besoin de préciser que cette foi transcendante accompagnée d'un impératif hypothétique n'est pas la meilleure solution pour trouver à l'existence un sens éclairé.

III - Une foi rationnelle "Que lon se garde de dire: [...] j'accomplis les commandements de la Loi [...] afin de recevoir tous les biensqui y sont produits pour ici-bas ou de mériter la vie du monde à venir, et [...] je m'abstiens de commettre lestransgressions que la Loi interdit, afin d'échapper aux malédictions dont elle les sanctionne [...].

Il ne sied pas, eneffet, de servir le Seigneur de cette manière." Moïse Maïmonide dépasse le stade du simple commerce avec letuteur.

Il est complété par Kant: "il n'y a pas de devoirs spéciaux à l'égard de Dieu, car Dieu ne peut rien recevoir denous; nous ne pouvons agir ni sur lui, ni pour lui".

Qu'est-ce que croire sans se désaccorder avec l'esprit desLumières ? La recherche scientifique n'est possible qu'en partant du principe que la vérité existe, et que nouspouvons la trouver, Ici, la foi est a priori, antérieure à la recherche de la vérité: elle en est même la cause.

C'estdonc ce "credo minimum" (selon Spinoza) qui pourrait donner un sens à la vie.

Pour croire en quelque chose (ne pastomber dans le nihilisme), tout en excluant toute "cause finale" à nos actes (récompenses et punitions), il s'agiraitde croire sans raison: "credo quia absurdum".

Mais en quoi faudrait-ils alors croire, s'il n'y a pas de tuteurstranscendant ? Soeur Emanuelle l'a elle-même compris: "Il ne suffit pas de croire en Dieu...

Il faut croire enl'homme." Kant explique la soumission d'un individu à un tuteur par le confort de ne pas avoir à décider de la moraleet de trouver un intérêt individuel à respecter celle qui est dictée.

C'est pourquoi il conseille de devenir majeur,c'est-à-dire de se soustraire à toute tutelle, même celle de l'intérêt.

L'individu doit agir moralement et sans raison.

Ildécide au péril de sa vie de sauver un Juif d'une rafle antisémite, sans remettre en cause le fait que cette actionsoit bonne, et cependant sans en chercher plus loin la signification.

"Je sens la loi" ("setio legam"), une loiimmanente et non transcendante, qui permet à l'homme majeur de donner un sens à sa vie.

Conclusion En conclusion, nous pouvons dire qu'une foi religieuse peut s'opposer à l'esprit des Lumières.

En effet, si lescepticisme absolu est impossible, nous ne pouvons pas non plus compter sur une croyance transcendante pourdonner un sens à notre vie, puisque la loi est relative à l'intérêt du tuteur, et son respect relatif à celui du mineur.La foi raisonnable est celle qu'implique la majorité (l'esprit des Lumières) elle-même: "la connaissance de tous nosdevoirs comme commandements divins" (Kant).. »